Ligue 1 I 34e journée : Le Havre sauvé, Didier Digard devin : "Ce penalty, je l'ai rêvé"
Mis à jour 18/05/2025 à 14:09 GMT+2
Sauvés à l’ultime seconde de la saison grâce à une réalisation pleine d’audace du taulier Abdoulaye Touré, les Havrais ont vécu une soirée complètement folle à la Meinau face à Strasbourg (2-3). Un scénario dingue et un résultat qui a quelque chose de mystique, presque écrit, à en croire l’entraîneur des Normands Didier Digard.
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Video credit: Eurosport
"Si ça va être dur de dormir ce soir ? Ce n'est pas du tout au programme". Didier Digard, l’entraîneur du Havre, assurait vouloir profiter jusqu'au bout d’une nuit qui restera longtemps dans les têtes de tout un club. Condamné à l’exploit sur la pelouse de Strasbourg avant la dernière journée de la saison de Ligue 1, le club doyen, 16e et barragiste provisoire au coup d’envoi, a pourtant réussi à sauver sa place dans l’élite grâce à un penalty victorieux à la dernière seconde (3-2).
Et de quelle manière ! Déjà auteur d’un but sur penalty un peu plus tôt lors de cette 34e journée, Abdoulaye Touré a déclenché l’hystérie dans le camp normand en réalisant une panenka pour tromper Djordje Petrovic près de 9 minutes après la fin du temps réglementaire, et après un long arrêt de jeu pour que le VAR valide la faute accordée aux siens.
"'Abou', c’est un gros sang-froid, un gros mental, on a appris à se connaître et à tisser une relation vraiment particulière. Je suis très content, c’est vrai que ça fait du bien, même dans les moments aussi importants, d’être serein quand il y a un penalty", a salué l’ancien coach de Nice au micro de DAZN quelques minutes après le coup de sifflet final.
Encore une fois, c’est mentalement qu’on est incroyables
Chipé une première fois au micro du diffuseur du championnat par Yassine Kechta et par le héros du soir Touré pour aller faire une photo dans les vestiaires avec un groupe sur lequel il souffle le chaud et le froid, Digard avait forcément le sourire après ce scénario renversant. "On n’a pas très bien démarré, peut-être que mon choix n’était pas judicieux", a analysé le coach, critique envers sa composition d’équipe alors que les siens ont été menés par deux fois par les Alsaciens, et semblaient se diriger vers un 21e revers cette saison.
Mais quelques ajustements plus tard, la partie a tourné : "Quand j’ai inversé Josué (Casimir) et Loïc (Nego) [alignés côté droit, NDLR] et que j’ai remonté Yassine (Kechta), on a été mieux dans l’utilisation du ballon", a ainsi commenté le tacticien de 38 ans, qui a souligné le facteur X de la saison selon lui : "Encore une fois, c’est mentalement qu’on est incroyables".
Pendant un moment de la saison, les supporters ont pris le coach à partie, mais c'est grâce à lui qu'on en est là
Une analyse partagée par l’un des buteurs du soir, Josué Casimir, auteur de l’égalisation à 2-2 qui a définitivement relancé les siens en fin de match. "Il y a du soulagement, on a vécu un début de saison très difficile, je suis très fier de cette équipe, fier de la mentalité qu’on a eu sur la deuxième partie de saison. Notre devise a été respectée : toujours avancer, ne jamais rien lâcher".
Il a fallu beaucoup de ressources et de solidité pour sortir de la tourmente un groupe qui a passé 26 des 34 journées à l’une des trois dernières places. Et donc notamment des nerfs d’aciers, symbolisés par le geste de Touré au moment le plus chaud de la saison : "Sincèrement, je suis heureux parce qu’il y a des choses qui ne s’expliquent pas, qui sont écrites et il faut les vivre. C’est un penalty que j’ai rêvé une quinzaine de fois cette saison. Pourquoi ? C’est inexplicable, mais en tout cas, ça a été le scénario de ce soir, je suis très heureux pour le club", a savouré l'ancien milieu de terrain, encensé par Casimir : "Pendant un moment de la saison, les supporters ont pris le coach à partie, mais je tiens à souligner que c’est beaucoup grâce à lui qu’on en est là où on en est".
Modeste, Digard, lui a préféré rendre le compliment à son groupe : "J’ai eu des colères [cette saison] sur des choses qu’on ne faisait pas très bien alors qu’on aurait pu faire mieux. En revanche, j’ai toujours été serein parce que je sais que ce groupe, à n’importe quel moment, il peut marquer et je pense que les joueurs qui ont marqué [ce soir], ce n’est pas anodin". Et surtout pour les Normands, qui peuvent désormais sabrer le champagne - douce ironie alors que c'est Reims qui est envoyé en barrages - pour célébrer une nouvelle année à venir dans l’élite. Et pas sûr, cette fois, que Didier Digard rêve de penalty.
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