Ligue 1 | OM - Auxerre (1-3) | Marseille, la crise du Vélodrome : "C'est indigne"

Le Vélodrome a opté pour le silence. Probablement un peu sonnés, aussi, par le score, les supporters de l'OM ont cessé d'encourager leurs protégés lors de la deuxième période contre Auxerre. C'en était trop. Un 0-3 à la maison, comme ça, après 45 minutes. Quand même. Il ne faudrait pas pousser, surtout que ce n'était pas une première cette saison.

Malgré un but sur penalty de Mason Greenwood peu après l'heure de jeu, les hommes de Roberto De Zerbi ne se sont même pas révoltés. Résultat, ils ont perdu logiquement un match complètement raté. Sur le fond comme sur la forme. Au coup de sifflet final, le technicien marseillais a demandé puis accompagné son équipe dans un bien drôle de tour de terrain. La bronca a alors explosé. Sous les virages comme dans les autres secteurs de l'enceinte marseillaise. Il ne pouvait en être autrement au vu de la bouillie proposée.

"Quand on est l'OM, on ne peut pas faire une prestation comme ça. Donc que le public réagisse comme ça, c'est normal, a concédé Adrien Rabiot au micro de DAZN. Ils ne sont pas contents et c'est normal. On se le dit entre nous, le coach le sait : on mérite ces sifflets. Dans le contenu, ce n'est pas assez. C'est trop peu."

Mais comment expliquer une telle déconfiture ? C'est comme si, au fond, l'OM ne savait pas perdre normalement. "On fait trop d'erreurs, on prend des buts bêtes, on a travaillé des choses et on ne les a pas mis en place. C'est indigne de l'Olympique de Marseille", a ajouté celui qui va retrouver Clairefontaine en début de semaine. Comme une bouffée d'air frais au vu du Mistral qui s'apprête à souffler sur la Canebière.

Deux semaines après avoir été nettement battu à domicile dans le Classique face au PSG (3-0), Marseille, plombé aussi par des erreurs individuelles a donc de nouveau sombré à domicile. Sans oublier des matches nuls plus tôt dans la saison contre Reims et Angers. Le spectre du fameux problème au Vélodrome va-t-il refaire surface ? Meilleure équipe de Ligue 1 à l'extérieur, l'OM est 16e au classement des matches à domicile (1 victoire, 2 nuls et 2 défaites, différence de -3 buts).

"Je pense qu'il faut faire un travailler dans les têtes, a prévenu Rabiot. Ce n'est pas un problème de combativité. Il y a beaucoup de jeunes joueurs. On voit une équipe différente quand elle joue à domicile ou à l'extérieur. Ce n'est pas normal. On joue dans un stade plein, devant 65.000 personnes. Il faut travailler là-dessus. C'est indigne. Il faut baisser la tête et travailler. On va se remettre au boulot, il y a des choses à revoir. On ne peut pas jouer de cette manière alors qu'on a des objectifs différents. Eux, ils jouent le maintien. Nous, on joue le titre et la qualification en Ligue des champions. C'est un jour sans. C'est indigne des objectifs qu'on a ici." "Les supporters sont là, ils nous supportent, mais nous n'arrivons pas à répondre. C'est insuffisant, a regretté Ulisses Garcia à DAZN.

Mal en point, l'OM reste provisoirement deuxième du classement mais pourrait être dépassé par Monaco (3e) et Lille (4e), qui doivent encore jouer ce week-end. Autant dire que la trêve internationale ne sera pas de tout repos. Notamment pour De Zerbi, qui va devoir trouver la clé au risque de perdre sérieusement du crédit.

"C'est un moment difficile pour nous, a analysé Garcia. C'est très dur. Le coach a parlé dans le vestiaire, mais je pense que ce qui s'est dit doit rester entre nous. On avait à cœur de faire mieux à domicile, on ne peut pas encaisser trois bus comme ça à la maison en première mi-temps. On a essayé de réagir mais ce n'est pas vraiment pas assez (...) On a des idées de jeu, mais aujourd'hui cela n'a pas fonctionné. On va devoir se relever pendant la trêve internationale et on va avoir du caractère." Il va le falloir. Car le calendrier ne s'annonce pas vraiment facile : Lens à Bollaert à la reprise, puis Monaco (domicile), Saint-Étienne (extérieur) et Lille (domicile). Deux matches loin du Vélodrome sur quatre. Une bonne nouvelle, finalement.