Relégation des Verts en Ligue 2 - Ils promettaient l'Europe, ils retournent en L2 : Saint-Étienne, c'est quoi le projet ?

Flanqués d’un nouvel actionnaire aux moyens colossaux, portés par l’euphorie d’une remontée en Ligue 1 décrochée avec panache, les Verts retrouvaient l’élite avec appétit et ambition l’été dernier. Ils se sont vautrés dans les grandes largeurs à cause de mercatos chiches et d’une stratégie suicidaire. En encaissant 77 buts (!), ils ont abîmé un nouveau projet aux contours bien flous aujourd'hui.

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Video credit: Eurosport

A Saint-Etienne, l’été 2024 était traversé d’un bonheur nouveau et, il faut bien le dire, inattendu. La montée en L1 arrachée dans un sprint final ébouriffant a surpris tout le monde, alors que les Verts bataillaient encore loin du podium en février. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le club était cédé à un richissime homme d’affaires canadien, Larry Tanendaum, et il héritait de l’ancien patron de l’AC Milan et d’Arsenal, Ivan Gazidis comme président qui promettait "un projet de long terme pour retrouver l’Europe."
L’espoir, ce sentiment qui avait fui la Loire depuis la fin de l’ère Christophe Galtier, refaisait surface au moment même où Geoffroy-Guichard, ses âmes et la ville en avaient le plus besoin. Dix mois plus tard, après une énième défaite contre Toulouse (2-3), les Verts retournent en Ligue 2 à défaut d’Europe à l’issue d’une saison éprouvante où rien n’a fonctionné, où cet espoir de lendemains meilleurs s’est envolé très vite. Il aurait fallu batailler, s’accrocher, s’arracher. Les Verts ont tout fait de travers pensant s’en sortir par le jeu.

 Ils ont foncé dans le mur en appuyant sur l'accélérateur

Ils se sont trompés dans les grandes largeurs. D’abord lors des transferts petit bras aux choix baroques qui ont affaibli l’équipe. Hormis Lucas Stassin, seule trouvaille d’envergure, et Zuriko Davitashvili, les nouveaux venus se sont plantés. Ils ont visé des potentiels quand le maintien s’arrache avec des grognards. Les erreurs de casting se sont succédés et le navire a lentement coulé.
Le 8-0 (!) encaissé face à Nice en septembre aurait dû servir d’avertissement. La défense fut d’une faiblesse très rarement aperçue à ce niveau-là. Avec 77 buts encaissés en 34 matches, elle reste l’une des quatre plus perméables de l’élite lors des 40 dernières années et la plus poreuse des Verts depuis 79 ans. Mais au lieu de se saisir du problème, pourtant net, les Verts ont foncé dans le mur en appuyant sur l’accélérateur. Il aurait évidemment fallu profiter des moyens du nouveau propriétaire pour tout changer derrière cet hiver. Seul Maxime Bernauer a été recruté... sans convaincre.
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Dennis Appiah et les Verts dépités joueront en L2 l'an prochain

Crédit: Getty Images

Partie à l'abordage avec une épée en plastique

Et Eirik Horneland a débarqué en janvier avec un mantra : pressing haut et ambitions offensives. Ou comment partir à l’abordage avec une épée en plastique. L’effectif n’était pas taillé pour les préceptes ambitieux du coach norvégien et un maintien ne s’obtient pas, en Ligue 1, en ouvrant les vannes. Demandez donc à Jean-Marc Furlan, autre adepte du jeu, qui s’est fracassé année après année dans une lutte qu’il a rarement remportée.
Paris leur en a mis 6, Rennes et Marseille 5, Brest, Angers et Lille 4 etc... Horneland, qui a assumé l’entière responsabilité de la relégation, a admis ce samedi : "On a concédé beaucoup trop d’occasions tout au long de la saison. C’était le plus gros défi, et c’est là où on a eu le plus de mal." Un constat juste, honnête mais beaucoup trop tardif. L’évidence crevait les yeux mais les Verts, empêtrés dans un rigorisme tactique absurde, ont payé leur entêtement. Alors oui, ils étaient parfois emballants. Durant 20 minutes ou lors du dernier derby. Mais à quel prix ? Retour à la case départ.

Le Chaudron, le seul à la hauteur

"J’ai demandé aux supporters de continuer à y croire, a commenté Ivan Gazidis samedi. On veut que le club devienne quelque chose dont ils sont fiers mais ça prend du temps (…). On croit en Horneland, on croit en son style et en son foot agressif. Il n’avait pas l’équipe qu’il voulait." Pas les résultats non plus visiblement. Aujourd'hui, un vrai mystère entoure les ambitions du nouveau projet.
Les supporters, comme souvent depuis plusieurs saisons, furent les seuls à la hauteur cette saison. A Saint-Etienne, à la fin, il restera toujours le Chaudron. Peu importe les malheurs ou les promesses. Le stade reste là, plein comme un œuf, bruyant comme la fureur. Le seul sur lequel on peut compter. Lui ne transmet jamais de faux espoirs. Il encaisse et il repart de plus belle même en Ligue 2.
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