Saint-Etienne - Lille - Profil à la Inzaghi, itinéraire à la Openda : qui est Stassin, l'homme qui doit sauver les Verts

"Tu me connais, afou, tu me connais ! Je l’ai dit : tu me connais…" En janvier 2023, Lucas Stassin, jeune attaquant d’Anderlecht, porte un micro lors d’un amical face à Troyes. Cette phrase et la séquence de son but font le tour des réseaux. Sur la vidéo, on le voit réclamer le ballon et féliciter chaudement le passeur décisif. L’attaquant belge sort de l’anonymat. Aujourd’hui, la Ligue 1 va apprendre à vraiment le connaître puisque Stassin vient de s’engager avec Saint-Etienne contre un chèque de 9 millions d’euros plus un autre en bonus. A 19 ans, il rejoint Loïs Diony comme recrue la plus chère de la glorieuse histoire des Verts.

Au-delà des chiffres, de son parcours (formé à Anderlecht, 9 buts en 27 matches la saison passée à Westerlo), qui est ce jeune homme à la gueule d’ange ? "Son profil se rapproche de celui de Pipo Inzaghi, nous renseigne Gill Swerts, son sélectionneur chez les Espoirs belges lors des cinq capes de Stassin dans l’antichambre des Diables Rouges. C’est un joueur qui est dans une bonne position, dans les 16 mètres. Il marque facilement. Il est rapide, sans avoir la vitesse de Mbappé mais il a tout un tas de qualités dont la principale est sa finition." Un pur buteur donc, voilà ce qu’espère avoir recruté l’actuelle lanterne rouge de L1.

Il incarne aussi la nouvelle politique des Verts et de leur propriétaire américain : miser sur des jeunes talents, détectés par la data, pour les développer quitte à miser gros au départ. Dix millions, bonus compris, c’est un investissement gigantesque à l’échelle du promu et cette grosse somme nourrit fatalement l’impatience du peuple vert. De toute façon, Stassin n’aura pas vraiment le temps de s’adapter. Geoffroy-Guichard l’attend comme le messie. Après trois journées, l’ASSE est dernière du championnat et n’a toujours pas inscrit le moindre but. L’attaque est en souffrance, le neuf, Ibrahim Sissoko, vit un début de saison chaotique.

Autant dire que Stassin, malgré son jeune âge et sa relative inexpérience, aura une lourde charge sur ses épaules surtout dans un Chaudron où la pression populaire est plus grande que dans 90% des autres clubs français. "Lucas n’est pas arrogant mais il connait ses qualités et ses points forts, plaide Gill Swerts. Il ne sent pas la pression, il joue son jeu. Quand il aura des occasions, il ne va pas rater. Il y a des médias, de la pression mais ça ne l’impacte pas." Pourtant, à 19 ans, il n’a pas encore connu le très grand monde.

Appelé dans toutes les sélections de jeunes, formé à Anderlecht, ce qui reste un gage de qualité, Stassin semble être mûr pour l’étape d’après en témoigne son début de saison canon avec Westerlo (2 buts et 3 passes décisives en 5 matches) même s’il a dû quitter le cocon des Mauves. "Il va apprendre encore en France et il peut suivre la trajectoire de Loïs Openda, continue Swerts. Openda venait de l’académie de Bruges mais n’avait pas vraiment réussi là-bas. Il a percé à Lens, en L1. Et maintenant il marque facilement en Allemagne (ndlr : avec Leipzig). Lucas peut suivre la même trajectoire que Loïs."

L’aventure débutera à Geoffroy-Guichard, ce vendredi face à Lille, le plus belge des clubs français.