Strasbourg-PSG - Le rêve est déjà gâché pour certains fans du Racing (BlueCo, multipropriété, Chelsea...) : "Marc Keller nous a trahis"
Mis à jour 03/05/2025 à 12:42 GMT+2
Alors que le Racing Club de Strasbourg, septième à un point de la quatrième place, peut ouvertement rêver de la Ligue des champions, ses supporters ne profitent pas pleinement du succès des hommes de Liam Rosenior. Opposés à la politique de multipropriété, certains fans alsaciens se mobiliseront encore contre BlueCo samedi. Avant la réception du PSG, ils ont confié leur inquiétude à Eurosport.
"Strasbourg, c'est le plaisir de l'instant mais pas un projet"
Video credit: Eurosport
Les grands clubs ne meurent jamais. Huit ans après son retour en L1, le Racing Club de Strasbourg, actuellement septième à un point de la quatrième place, peut ouvertement rêver de la Ligue des champions. Pourtant, la fête ne sera pas totale pour certains supporters alsaciens samedi après-midi à la Meinau lors de la réception du Paris Saint-Germain (32e journée). "Le succès sportif est là. Mais pour nous, il ne vient pas occulter les éléments auxquels on fait face aujourd'hui", nous expose d'entrée Maxime.
Kevin, porte-parole du Kop Ciel et Blanc : "Avant, On s'exaltait devant un Strasbourg-Carquefou"
Le vice-président des Ultra Boys 90, l'une des principales associations de supporters du Racing, vise directement BlueCo, le consortium d'investisseurs qui a racheté le club alsacien en juin 2023, et ainsi le système de la multipropriété. "Nous, ce qui nous inquiète, c'est la protection de l'institution du Racing Club de Strasbourg. Notre club n'est plus indépendant. Il dépend d'un groupe financier, ajoute le fan strasbourgeois. Aujourd'hui, beaucoup de nos membres prennent moins de plaisir que par le passé."
Kevin, porte-parole du Kop Ciel et Blanc, abonde dans le même sens. "Je ne vais pas spécialement parler de sportif car on a un goût amer, signale-t-il. Au stade, beaucoup de supporters ressentaient plus d'émotions durant les périodes sombres (entre 2011 et 2017 lorsque le club est passé de la N2 à la L1). On vivait les choses de façon plus intense. On s'exaltait devant un Strasbourg-Carquefou. Désormais, on joue les places européennes, ce n'est pas rien. Mais, on lutte toujours pour notre survie car cette fois-ci, on est en train de perdre notre identité."
Depuis le début de la saison, les principaux groupes de supporters (Ultra Boys 90, Kop Ciel et Blanc, la fédération des supporters du Racing Club de Strasbourg, les Grizzly Blues et la pariser section) font la grève des encouragements lors des quinze premières minutes de chaque match à la Meinau. Elle se poursuivra samedi contre le PSG en attendant d'autres revendications ? "C'est possible, le combat continue", note Maxime.
"Je me reconnaissais plus dans les Dimitri Liénard, Anthony Gonçalves ou Jérémy Grimm"
S'il appelle à mettre fin à la grève, le président Marc Keller, "pleinement satisfait du travail avec BlueCo", est aujourd'hui tancé par les supporters strasbourgeois. "On le remercie pour toutes les années qu'il a passées ici en tant que joueur puis dirigeant mais on est convaincu qu'il n'a plus le dernier mot sur les questions stratégiques du Racing Club de Strasbourg", indique le vice-président des Ultra Boys 90.
Son confrère du Kop Ciel et Blanc va plus loin : "Il nous a trahis. Il y a une dizaine d'années, il nous a parlé de 'club différent'. Désormais, le Racing est devenu un club banal car le football moderne tend vers la multipropriété." Certes, l'effectif actuel de Liam Rosenior cartonne sportivement. Mais les supporters ne se reconnaissent plus dans cette équipe où "les joueurs transitent ici un an ou six mois avant d'aller à Chelsea". "Attention, aujourd'hui, ils se battent pour le maillot, rappelle Maxime. Mais en regardant les trois derniers mercatos, il y a eu plus de 70 arrivées et départs à Strasbourg."
"Je me reconnaissais plus dans les Dimitri Liénard, Anthony Gonçalves ou Jérémy Grimm, des joueurs portés par la ferveur et l'identité strasbourgeoises, corrobore Kevin. Aujourd'hui, les joueurs sont très, très bons. Je prends même plaisir à regarder les matches. Mais il y a un tel turnover que tu as l'impression d'être dans une agence d'intérim ou une société d'import-export. On n'a plus le temps de s'attacher aux joueurs." En cas de qualification en C1, Strasbourg pourrait être l'un des protagonistes du prochain marché des transferts.