Chute au classement, humiliations en Europe, joueurs violentés : Nice, anatomie d'une explosion en plein vol
Une équipe en déliquescence, un championnat qui lui échappe, l’Europe qui l’humilie : Nice traverse une période très sombre. Mais les incidents graves et inexcusables qui ont opposé les supporters du Gym à leurs joueurs dans la nuit de dimanche à lundi ont fait basculer la saison des Aiglons dans une tout autre dimension. Comment Nice, 4e de L1 l’an passé, a-t-il pu en arriver là ?
L'Allianz Rivera lors de Nice - Marseille
Crédit: Getty Images
En six mois, tout le monde a fini par l’oublier. Mais Nice, en mai dernier, a achevé l’une des meilleures saisons de son histoire. Pour la première fois depuis plus de soixante ans, elle tenait l’occasion de jouer la Ligue des champions. C’est précisément au soir de cette 34e journée que les ennuis ont commencé. Parce que les Aiglons n’avaient pas les épaules pour endosser une telle responsabilité ou plutôt parce que leur actionnaire n’avait absolument aucune envie de capitaliser sur cet élan. Le marchepied vers la C1 est devenu un boulet.
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Entendons-nous bien, les violences constatées dans la nuit de dimanche à lundi sont inexcusables. La colère des supporters niçois a dépassé les limites du raisonnable, aucun mauvais résultat du club, même les défaites inombrables en Europe, ne les absout de leur responsabilité et rien ne justifie qu’on s’en prenne physiquement à un joueur, un directeur sportif ou n’importe quel membre du club. La violence est impardonnable. Leur colère, en revanche, s’entend. Comment le club et son environnement ont-ils pu en arriver à un tel niveau de nervosité ?
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Les ultras de l'OGC Nice
Crédit: AFP
L'abandon d'Ineos
Le premier responsable de la déliquescence de l’équipe est tout trouvé : l’actionnaire. Ineos a laissé à l’abandon un club sur lequel il avait beaucoup misé avant de racheter Manchester United en décembre 2023. La possibilité de jouer la Ligue des champions aurait pu permettre à Nice, adossé à un propriétaire puissant, d’enclencher un nouveau cycle ambitieux. L’été a prouvé que les Aiglons ne comptaient plus dans la galaxie Ineos.
Nice, qui depuis 2018 investissait plus qu’il ne vendait, a liquidé son effectif pour 108 millions d’euros, un record dans son histoire. Evan Guessand, Gaëtan Laborde, Marcin Bulka, Pablo Rosario : les cadres sont partis et Florian Maurice, avec trois bouts de ficelle, a bricolé, certes maladroitement, un effectif pas franchement à la hauteur des ambitions nées d’une saison réussie. C’est ce décalage que Nice s’est pris en pleine face. D’abord lors de barrages de C1 ratés face au Benfica Lisbonne puis lors d’un début de saison mauvais en Ligue 1, humiliant en Europe.
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Melvin Bard et Nice ont sombré à Porto
Crédit: Getty Images
Colère légitime, violences inacceptables
Aujourd’hui, plus personne ne tient le club. Ineos agit comme s’il voulait vendre - bon courage désormais - et le président, Fabrice Bocquet, préfère prendre sa voiture à l’aéroport plutôt que d’affronter la fronde avec son staff et ses joueurs. Qui tient les rênes ? Qui se soucie du Gym ? C’est cette colère sourde qui s’est exprimée dimanche soir au centre d’entraînement mais les supporters n’ont pas visé les bons coupables.
Même si les joueurs sont en première ligne et qu’il ne s’agit pas là d’en faire des martyrs, leur responsabilité dans la descente aux enfers du club est incomparable avec celle de ceux qui sont censés les diriger. Le mélodrame Jonathan Clauss du début de saison dit tout de ce club où chacun agit comme il l’entend sans direction claire. Au milieu de ce chaos, Franck Haise ne cesse d’alerter. Lui qui était prêt à jouer les fusibles la semaine dernière aurait présenté sa démission après les évènements de dimanche.
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Franck Haise.
Crédit: Getty Images
Dernière incarnation solide du Gym, et dernier vestige de la réussite de la saison dernière, il s’apprête à faire sa valise. La direction avait saisi l’importance d’Haise dans le projet en lui faisant prolonger son contrat jusqu’en 2029 au beau milieu du mois de septembre quand personne ne s’y attendait. Un timing sans queue ni tête qui témoigne encore, s’il le fallait, du manque de cohérence d’une direction sans boussole. Si, demain, Haise s’en va, que restera-t-il à Nice ?
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