Football | Ligue 1 | Olympique Lyonnais - Olympique de Marseille | Sous le feu des critiques, les arbitres choisissent l'ouverture

Marseille et Lyon sont deux mauvais élèves lorsqu'il s'agit de relations avec les arbitres. Souvent critiqués, les arbitres ont fait le choix de plus d'ouverture et de trasparence pour mieux faire comprendre leur rôle à tout le monde. Une promesse vitale pour pérenniser le jeu et le respect de l'arbitre sur les terrains professionnels et amateurs.

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L'an passé, l'arbitrage français a traversé des turbulences que l'on n'avait plus constatées depuis longtemps. A l'occasion de l'Olympico, ce sont deux mauvais élèves en ce qui concerne les relations avec les arbitres qui s'affrontent. Quand Pablo Longoria dénonçait la "corruption" après un Auxerre-Marseille, l'entraîneur lyonnais Paulo Fonseca collait son front à celui de Benoît Millot dans une image qui est tristement entrée dans les livres d'histoire de la Ligue 1 et pour laquelle le coach portugais purge encore une suspension qui court jusqu'à fin novembre.
"Je n'ai pas envie de vous dire que le climat, à mon sens, s'est détérioré, relevait Amaury Delerue, entraîneur des arbitres de Ligue 1, cette semaine. Par contre, il y a toujours à vivre quelques polémiques qui ont fait mal et qui, malheureusement, et on espère que ce ne soit pas le cas, pourraient continuer à faire mal. Je redis ici que la critique des décisions des arbitres fait partie du jeu. Par contre, quand on attaque les hommes derrière les arbitres, là, c'est tout de suite beaucoup plus problématique." Ces épisodes ont forcément laissé des traces avec des menaces de mort graves contre Jérémy Stinat, qui officiait à l'Abbé-Deschamps ce soir-là, sur les réseaux sociaux de la part de supporters marseillais.
Delerue : La parole de l'arbitre doit rester rare. Car si elle l'est, elle reste puissante, importante et intéressante
Face à cela, la corporation des arbitres s'est "solidifiée" puisque c'étaient "les hommes derrière les arbitres qui étaient attaqués", martèle Delerue. Pour mieux se faire comprendre, la Direction de l'arbitrage souhaite jouer l'exercice de transparence. On l'a vu avec des séquences dans le vestiaire de M. Pignard avant la rencontre entre le Stade Rennais et l'Olympique de Marseille, sous l'impulsion de la nouvelle chaîne Ligue 1+. "La parole de l'arbitre doit rester rare. Car si elle l'est, elle reste puissante, importante et intéressante", tempère le dirigeant. Pas de banalisation donc, mais pas de sonorisation non plus, faute d'accord de la Ligue de Football Professionnel qui freine des quatre fers, alors que la Direction de l'arbitrage le réclame fortement.
Chaque lundi est publié un débriefing sur le site de la Fédération française de football pour revenir et analyser des décisions majeures du week-end en Ligue 1. Un premier exercice de transparence mis en place depuis l'année dernière pour "faire tomber les barrières autour de l'arbitrage", selon les mots d'Antony Gauthier, patron des arbitres français. "J'ai toujours été convaincu que tout un chacun accepte toujours un peu mieux ce qu'il comprend. Et donc forcément, si on ne permet pas de comprendre l'arbitrage, il est certain qu'on ne peut pas envisager que dans les lois du jeu, tout n'est pas tout noir ou tout blanc et qu'il y a une part d'interprétation."

Une promesse d'ouverture qui engage tout le monde

La Direction de l'arbitrage compte collaborer avec la chaîne de la Ligue, tout en "ne faisant pas des arbitres ce qu'ils ne sont pas". Cette volonté de transparence souhaitable et louable permettra de peut-être mieux comprendre ce métier parfois méprisé et critiqué à tort et à travers. "Cette dynamique-là vient simplement montrer que ce sont des hommes et des femmes qui sont là pour performer, qui sont passionnés et qui ont envie d'avoir la meilleure prestation possible", rappelle Mickaël Landreau qui apporte, depuis l'an passé, son regard d'ancien joueur aux arbitres.
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Malgré cette volonté d'ouverture et cette compréhension du rôle, certains écueils ont la peau dure. Encore vendredi soir, on a vu Abdelatif Kherradji, l'arbitre de Lens-Brest être sous le feu des critiques des Brestois pour un comportement jugé hautain. Ces incompréhensions sont le fait de la nouvelle règle du capitaine comme seul interlocuteur. "Le protocole capitaine arbitre et la lutte drastique contre la contestation ont aussi comme vocation, peut-être de manière indirecte, de faciliter le travail de nos arbitres sur les terrains amateurs, et Dieu sait si c'est difficile", rappelle Amaury Delerue. 
Il en va aussi de la crédibilité de l'arbitrage sur tous les terrains et, plus largement, du football, voire du sport, qui est encore trop souvent sujet à des cas de violence dans le monde amateur. Or, on dit souvent que le monde professionnel a une forte influence sur ce qu'il se passe dans les échelons inférieurs. En ouvrant ses portes, les arbitres espèrent ainsi être mieux compris de tout le monde. Du moins, c'est leur ambition. Reste aux clubs, aux dirigeants, aux joueurs et aux arbitres eux-mêmes de se montrer à la hauteur de cette promesse, vitale pour l'avenir et l'image du sport.

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