Ligue 1 - Avant Toulouse-PSG | Un effectif de champion d'Europe, mais… Paris et le risque de la continuité
Une fois n'est pas coutume, le Paris Saint-Germain n'a pas été très actif, quoique dépensier, sur le marché des transferts. Ce n'est pas l'incertitude sur les droits TV qui ont empêché Paris de plus bouger, plutôt les conséquences d'une saison historique et d'un effectif forcément difficile à modifier. C'est un pari, celui de la continuité, qui ne manque ni de logique, ni de risque.
Achraf Hakimi of Paris Saint Germain and Ousmane Dembele' of Paris Saint Germain celebrates with the cup at the end of the UEFA Champions League Final 2025 between Paris Saint-Germain and FC Internazionale Milano
Crédit: Getty Images
Une centaine de millions d'euros, c'est ce qu'a dépensé le Paris Saint-Germain à deux jours de la clôture du marché des transferts. A l'échelle du PSG, c'est une paille, ou presque. QSI avait bien investi un peu moins à l'été 2021 (91 millions) mais les arrivées libres de Lionel Messi, Gianluigi Donnarumma ou Sergio Ramos avaient pour sûr salé la note. Ilya Zabarnyi et Lucas Chevalier, voilà pour les mouvements côté arrivées. Logique probablement après une saison en or mais possiblement dangereux également.
Jeudi soir, Paris a pu mesurer à quel point son titre de champion d'Europe, acquis au bout d'une finale de rêve, n'avait rien changé. Réputé malchanceux au tirage, le club de la capitale a encore tiré du lourd pour la phase de la prochaine Ligue des champions. C'est à coup sûr ce que se disent aussi ses adversaires, probablement pas très heureux de retrouver l'équipe qui a marché sur la phase finale l'an dernier. Pour autant, s'il fallait se projeter à l'instant T, que dirait-on du PSG version 2025-2026 ?
Le théorème Deschamps
"La clôture officielle, c’est lundi, a rappelé le Président Nasser Al-Khelaïfi jeudi à Monaco en marge du tirage. Mais on est bien, on est contents de notre effectif. Je ne pense pas que l’on va être très actif. On va peut-être vendre quelques joueurs. Mais on est satisfaits de ce que l’on a". L'absence de rumeurs autour du mercato parisien, une rareté depuis bientôt quinze ans, dessinait déjà une fin de mercato calme. Deux joueurs sont arrivés (Zabarnyi, Chevalier), quelques-uns sont partis (Nordi Mukiele, Milan Skriniar, Gabriel Moscardo ou Renato Sanches) mais aucun de ces hommes, prêtés en deuxième partie de saison, ne faisaient partie de l'effectif champion d'Europe.
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"Je tiens à Adrien" : Deschamps s'est enquis de "l'état d'esprit" de Rabiot
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C'est pour ainsi dire quasiment avec les mêmes hommes que Luis Enrique repartira à la conquête des 5 trophées obtenues d'une saison historique. A l'été 2009, et alors qu'il venait de prendre en main la destinée de l'Olympique de Marseille, Didier Deschamps avait mis les pieds dans le plat : "De par mon expérience de joueur et d'entraîneur, je crois aussi que, même après une bonne saison, il est important de renouveler l'effectif, j'entends par là pas uniquement les titulaires. Je considère que 30% de l'effectif doit être renouvelé. Il y a des joueurs sur le banc depuis une ou deux saisons, c'est difficile de leur demander encore autant".
"Penser à signer chaque année cinq ou six joueurs ce n'est pas le modèle, a répondu l'entraineur du Paris Saint-Germain en conférence de presse vendredi. Notre modèle, c'est de faire confiance à ceux qui ont signé l'année dernière ou il y a deux ans, ou à des joueurs jeunes". Luis Enrique et le PSG ont choisi une autre voie, celle de la continuité, peut-être contrainte et forcée par une saison qui n'a jamais vraiment pris fin. Si l'on s'en tient au théorème Deschamps, dans quel état d'esprit seront Gonçalo Ramos, Kang-in Lee ou Lucas Beraldo ? Comment réagiront-ils quand Paris aura besoin d'eux, car il aura besoin d'eux tôt ou tard ?
La gestion de Luis Enrique, un vrai avantage
Sur cette question, la gestion faite par Luis Enrique la saison dernière pourrait bien changer la donne. Douze joueurs ont disputé plus de 3 000 minutes la saison dernière, une barre qu'aurait allègrement franchi Khvicha Kvaratskhelia s'il n'avait pas débarqué à l'hiver. Quinze ont joué plus de 2 000 minutes en incluant l'ailier géorgien.
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L'Espagnol a pianoté et il a inclus tout le monde dans son projet. Reste qu'une saison interminable pèsera forcément sur la suivante, notamment au printemps, quand les choses sérieuses seront là en Ligue des champions, le seul endroit où Paris sera en danger. En ne touchant à rien au milieu et dans le secteur offensif, Paris a peut-être manqué l'occasion de donner un coup de fouet à son effectif, sur le terrain mais aussi en dehors, sur la concurrence notamment.
Mais pour inclure du sang frais, encore fallait-il se séparer de joueurs par définition excellents au coeur de cette folle saison. Fallait-il vendre Bradley Barcola, Warren Zaïre-Emery ou Marquinhos ? Peut-être mais l'exemple Donnarumma a montré que politiquement, et auprès des supporteurs, trancher dans le vif au cœur de cet effectif de champions d'Europe n'avait rien d'aisé. Paris repartira comme il a gagné. Après tout, ne dit-on pas qu'on ne change pas une équipe qui gagne ?
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