Transferts | Ligue 1 | De retour en France au FC Nantes, qu'a fait Youssef El-Arabi depuis son départ de Caen en 2011 ?
ParEmile Pawlik
Mis à jour 18/07/2025 à 23:32 GMT+2
C'est un joueur que l'on avait un peu perdu de vue. Parti en Arabie saoudite après une saison 2010/2011 canon avec Caen, Youssef El-Arabi a écrit l'histoire de sa carrière loin de la France. Toujours prolifique, le Marocain qui s'est engagé à Nantes pour cette saison, a connu un itinéraire éclectique toujours guidé par le but et sa finesse technique. Et à 38 ans, il a encore faim.
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Quand il avait quitté la France en 2011 pour l'Arabie saoudite, on pensait ne plus jamais le revoir en Ligue 1. Mais revoilà Youssef El-Arabi en France, quatorze ans après son départ de Caen, il s'est engagé dans un autre club de l'ouest, au FC Nantes, cette fois-ci. Joueur en vue du championnat durant son passage à Malherbe, la France l'a perdu de vue pendant plus d'une décennie, mais le Marocain a continué à marquer de son empreinte chaque club où il est passé. De Al-Hilal à l'Olympiakos en passant par Grenade et le Qatar, le natif d'Hérouville-Saint-Clair a connu une carrière bien remplie. A 38 ans, l'avant-centre va retrouver le pays où tout a commencé, de fort belle manière.
El-Arabi a percé sur le tard, avec un premier match en professionnel à 21 ans et des débuts lors de la saison 2008-2009. Deux ans plus tard, il réalise une saison prolifique avec 17 buts sous le maillot caennais, attirant forcément les convoitises de clubs plus huppés. Oui, mais voilà, le mercato s'ouvre et le 3e meilleur buteur du championnat ne voit rien venir. L'Olympique de Marseille, un temps intéressé, est refroidi par la clause à sept millions d'euros fixée par Malherbe. "J'ai beaucoup attendu et le championnat de Ligue 1 allait bientôt reprendre. Au début, j'étais un peu vexé car j'avais fait une bonne saison", racontait le principal intéressé dans le livre 20 légendes du SM Caen paru en 2014 et écrit par Clément Lemaître, journaliste passionné par le club normand.
Al-Hilal avant tout le monde
Les jours passant, l'attaquant patiente jusqu'à ce qu'un club inattendu se présente : Al-Hilal, en Arabie saoudite. Le club qui a depuis accueilli Neymar dans ses rangs, n'était pas encore l'eldorado en vogue qu'il est aujourd'hui. Après des négociations, Youssef El Arabi part dans le Golfe et quitte le championnat où il a tant brillé. Forcément, l'aspect financier très lucratif a pesé, mais pas seulement. "Le fait que l'Arabie saoudite est un pays musulman m'a facilité la tâche. Comme je suis croyant, c'était bien pour moi et le cadre de vie était différent", retraçait-il. Mais ne croyez pas que l'ex-Caennais est allé se la couler douce sous les palmiers. A 24 ans, il réalise une nouvelle saison pleine et continue d'empiler les buts – 16 en 27 rencontres pour être précis. Mais il lui manquait quelque chose, il n'était pas allé au bout de son histoire avec le football européen.
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Une saison, et puis s'en va. Il signe à Grenade pour cinq millions d'euros et découvre le championnat espagnol. Il rentre dans les annales du club andalouen détenant, un temps, le titre de meilleur buteur de l'histoire du club avec 44 buts inscrits en 144 matches. Après quatre saisons passées à jouer le maintien, El-Arabi clôt son histoire espagnole et reprend la direction d'un championnat plus "exotique". Il signe en 2016 au Qatar à Al-Duhail où il reste fidèle à lui-même. C'est simple, en trois saisons il n'est jamais passé en dessous des 27 réalisations toutes compétitions confondues. En trois ans dans l'émirat, il rend une copie de 95 buts en 83 matches.
Une "légende" de l'Olympiakos
Cette bagatelle de buts lui ouvre les portes d'un nouveau challenge, le club qui aura certainement le plus marqué sa carrière, l'Olympiakos, au Pirée, en Grèce en 2019. Là-bas, Youssef El-Arabi a acquis le statut de "légende" du club rouge et blanc, selon Martial Debeaux, qui partage l'actualité de l'équipe grecque sur X sous le pseudo Olympiakos France. Arrivé en même temps que Mathieu Valbuena dans la banlieue d'Athènes, les deux joueurs passés par le championnat de France ont participé à redonner ses lettres de noblesse à un club en perte de vitesse. "Quand El-Arabi arrive, le club est en crise et il relance tout de suite une dynamique en ramenant le club en Ligue des Champions. On a vu très rapidement que c'était un attaquant de très grande classe, parce qu'il a un sens du but, très rare par rapport aux buteurs qu'on a pu voir en Grèce", se souvient le supporter du club centenaire.
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Youssef El-Arabi n'a joué que 53 minutes lors de la campagne victorieuse de l'Olympiakos en Conférence Ligue en 2023
Crédit: Getty Images
Youssef El-Arabi remporte notamment trois titres de champion de Grèce en continuant de marquer. Joueur technique, il se caractérise par sa grande efficacité, et devient très rapidement la coqueluche des fans qui l'adoptent très rapidement. Même barré par l'arrivée de son compatriote Ayoub El Kaabi en 2023 (sept matches en championnat et seulement 53 minutes dans la campagne victorieuse en Conference League), il rebondit vite à l'Apoel Nicosie à Chypre où il passe toute la saison passée. Avant d'arriver en Ligue 1, il est loin d'être sur la jante puisqu'il réalise une saison à 10 buts inscrits en 21 matches. Après un an passé dans la capitale chypriote, c'est donc le challenge du FC Nantes qui se présente face à lui.
Il vit pour le but
A 38 ans, Youssef El-Arabi peut-il être utile aux Canaris ? Oui si l'on en croît Martial Debeaux. "Il a toujours marqué, il vit pour le but. Si le ballon traîne dans la surface, il sera là pour le mettre au fond", veut croire celui qui l'a suivi pendant plusieurs années. Malgré tout, il faudra voir le rôle qu'on lui confie au FC Nantes parce que l'âge passant, il faut garder le rythme. "Physiquement, je n'ai aucun reproche à lui faire, il faut vraiment lui donner du temps de jeu, juge le suiveur du football grec. C'est plus un défi pour lui que pour Nantes, parce que les gens ne s'attendant pas à grand-chose de la part d'un mec de 38 ans. Le défi est vraiment pour lui."
Quoi qu'il en soit, ce retour replonge tout le monde dans un passé lointain et a tout de la possible belle histoire. Pour quel impact ? "Il peut inscrire entre cinq et neuf buts, mais dans des matches serrés", juge Martial Debeaux. Ce sera loin des 17 réalisations de sa dernière saison en France, mais c'était il y a 14 ans. Cela pourrait suffire à en faire une option offensive intéressante pour les Nantais, en compagnie de Mostafa Mohamed. Et ce, alors que leur secteur offensif se fait dépouiller cet été avec le départ de Moses Simon et celui fort probable de Matthis Abline, les deux grands dépositaires de l'attaque des Canaris, qui vont désormais devoir s'en remettre à un vétéran pour se maintenir dans l'Elite.
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Youssef El-Arabi sous le maillot du Stade Malherbe de Caen en 2011
Crédit: Getty Images
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