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Banide: "Grandir en L2"

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ParEurosport

Mis à jour 30/07/2011 à 18:57 GMT+2

Laurent Banide sait que Monaco sera "une attraction" de la Ligue 2 cette saison. L'entraîneur de l'ASM, qui débute sa saison lundi soir (20h30), face à Boulogne-sur-Mer, entend redonner une identité à son club. "Ces dernières années, on s'est perdus en route", nous confie-t-il. Entretien.

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LAURENT BANIDE, avez-vous digéré cette élimination en Coupe de la Ligue, face à Sedan (1-4), il y a une dizaine de jours ?
L.B. : Cette défaite à Sedan a refroidi les ardeurs. On s'est remis au travail. On a pris un avertissement, mais on n'est pas tombé dans le catastrophisme pour autant : on savait qu'on n'était pas prêts.
Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
L. B. : Notre préparation a été très perturbée. On est descendu en L2 lors de la dernière journée, et le lendemain, tout le monde est parti en vacances. Ensuite, le directeur général (Marc Keller) a été remercié. Résultat, on s'est retrouvé à deux ou trois pour préparer la saison. Il a fallu former des groupes de travail, intégrer les jeunes, gérer les arrivées et les départs. On a perdu une bonne dizaine de jours. Et du coup, on n'a pu jouer que deux matches de préparation. A Sedan, on a pris une leçon, mais ce n'est pas plus mal de l'avoir prise à ce moment-là : ça nous donne idée de ce qui nous attend en Ligue 2.
La Ligue 2 passe pour être un Championnat plus physique que la Ligue 1...
L.B. : C'est le cas. Les duels sont plus durs. Et c'est moins technique aussi. Les joueurs costauds sont avantagés. Pour eux, ça devient plus facile d'imposer leur puissance.
Partagez-vous l’avis de ceux qui disent que la Ligue 2 ressemble à une Ligue 1 bis  ?
L.B. : Il y a de belles équipes, beaucoup de grands noms. Ce qui est sûr, c'est que le niveau est plus proche de la Ligue 1 que du National.
Monaco ne sera-t-elle pas l'équipe à abattre ?
L. B. : En tout cas, on sera un peu une attraction. On aura la pression, on jouera dans des stades pleins. Tant mieux: ça nous fera grandir plus vite.
"Priorité aux joueurs de l'intérieur"
L'ambition, c'est de remonter immédiatement en L1 ?
L.B. : Comme 80% des équipes de ce Championnat. Mais la priorité pour nous, c'est de retrouver une identité, une philosophie de jeu. De repartir sur des bases saines. Ces dernières années, on s'est perdus en route. On a beaucoup acheté en donnant la priorité aux joueurs de l'extérieur. Moi, je veux redonner la priorité aux joueurs de l'intérieur. Ceux qui ont l'amour du maillot, qui connaissent le club.
Ludovic Giuly a le profil, non ?
L.B. : Il l'a sans aucun doute.
Depuis quelques semaines, il s'entraîne avec vous. Va-t-il signer à l'AS Monaco ?
L.B. : C'est probable. Ludo est un leader de vestiaire, il a marqué l'histoire de l'AS Monaco. On espère trouver un accord rapidement. Maintenant, il faut voir quelles sont ses prétentions et ses envies. Mais j'ai bon espoir que ça se fasse.
Et David Trezeguet ?
L.B. : C'est un grand attaquant. Sans doute l'un des deux ou trois meilleurs que la France ait connus. Il a encore deux ou trois années devant lui au plus haut niveau. Il sait qu'ici, il est chez lui. Mais je ne pense pas qu'il soit intéressé par le challenge monégasque.
Avez-vous envisagé de quitter le club après cette relégation ?
L.B. : Je n'ai jamais douté sur ma volonté de rester à l'AS Monaco. On ne quitte pas un club quand il va mal. Ça ne se fait pas, et ça ne m'a jamais effleuré l'esprit. Maintenant, je voulais rester avec mes idées.
L'idée, c'est de s'appuyer sur les joueurs issus du centre de formation ?
L.B. : Exactement. On a de bons jeunes. Je veux leur donner leur chance. Si au moins cinq ou six d'entre-eux parviennent à faire leur trou, je serais le plus heureux des entraîneurs. J'ai passé douze années à la formation dans ce club. Alors forcément, je m'épanouis dans cette logique.
Cette philosophie n'est-elle pas dictée par des contraintes économiques ?
L.B. : Non. C'est une vraie idée directrice. Vous savez, cette relégation, je l'ai vraiment mal vécue. Ça m'a fait mal. Mais il y a eu un clin d'œil du destin : dans le même temps, Monaco a gagné la Gambardella. Pour moi, c'est un signe.
Votre équipe n'est-elle pas trop jeune pour supporter la pression ?
L.B. : Moi, je dis qu'il n'y a pas d'âge pour réussir. Ces gamins ont du talent. Il faut juste leur donner les armes et les moyens de s'aguerrir.
Comment cette nouvelle philosophie va-t-elle se matérialiser sur le terrain ?
L.B. : On va prôner un jeu plus offensif. Vous savez, ces cinq derniers mois, je n'ai pas pris énormément de plaisir. Depuis 1978 (année où Monaco a décroché le titre de champion juste après être remonté en D1) jusqu'au début des années 2000, Monaco a toujours créé du jeu. C'est sa marque de fabrique. Il n'y a que depuis quatre ou cinq ans que ce n'est plus le cas. Sans copier le Barça, on veut juste redonner du plaisir aux gens. Construire quelque chose de durable. Si on arrive à reproduire du jeu avec nos gamins, ça amorcera quelque chose pour la suite.
Même si Monaco ne termine pas sur le podium en fin de saison ?
L.B. : Ce sera bien sûr une déception. L'idéal, ce serait de concilier les résultats avec cette nouvelle philosophie. Mais je le répète: le plus important, c'est de repartir sur des bases saines.
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