AS Monaco, entretien Claudio Ranieri: "Le football français m'a toujours fasciné"

"Je ne me suis jamais posé la question de première ou deuxième division. Mes débuts d’entraîneur ont été avec les amateurs, j’ai monté toute l’échelle de la Série C à la Série B italienne et enfin à la Série A. En ce moment, je suis attiré surtout par le projet. Parmi les propositions que j’ai eues, le projet de Monaco a été celui qui m’a séduit immédiatement. Donc ce n’est pas une question de Ligue 2. J'aime mon travail et donc pour moi il n’y a pas de différence à être en Ligue 1 ou dans n’importe quelle autre ligue. L’important est de construire quelque chose qui puisse ensuite durer dans le temps. Je dois dire que le football français m’a toujours fasciné. Je rappelle que jusqu’à l’année dernière, mon entraîneur adjoint était Christian Damiano."

"Le projet de notre président, c’est un projet très ambitieux : il veut construire quelque chose de durable avec des jeunes joueurs, afin que l’équipe puisse aller en Europe et arriver en Ligue des champions, afin qu’elle arrive à concurrencer les équipes les plus puissantes en Europe. C’est un projet de longue haleine, très ambitieux. Avec du recul, j’ai toujours aimé construire. J’ai construit à Florence, à Valence, à Chelsea… Même à Cagliari !"

"Il y a énormément de joueurs jeunes et excellents. Notre but est vraiment de faire un mix entre des jeunes joueurs du centre de formation et d’autres comme Ocampos, qui est l’un des meilleurs jeunes dans le monde.  C’est ça l’objectif, la ligne de conduite et la philosophie du président : la recherche de jeunes champions qui puissent faire du bien à Monaco, qui puissent profiter au foot français. Je crois que ce type de projet apporte aussi beaucoup au développement du foot français. C’est très important. C’est ce que nous observons en Espagne, en Angleterre, en Allemagne, et l’Italie ; on sait combien c’est difficile de battre une équipe italienne.  La France doit être capable de rivaliser avec ces grandes équipes européennes. Pour l’instant, il y a Lyon, le PSG et je l’espère, dans deux ou trois ans aussi Monaco. Tout ça profitera au foot français et au foot européen."

"Désormais, le football total, c’est aussi ça. Il y a beaucoup de joueurs de différentes nationalités. Ca arrive aussi en Espagne, en Angleterre, en Italie. J’ai l’habitude et ça fait aussi partie de mon expérience d’essayer d’assembler tous ces caractères et toutes ces nationalités. En français, je me limite à quelques phrases-clés du football. "Faites vivre le ballon", "changez le jeu", "deuxième ballon", "sortez" : ce type de phrases. Quand je dois m’expliquer plus en détail, je le fais en anglais car tous les joueurs le comprennent. Parfois, j’essaie de parler en français mais tous rigolent. Donc je me dis que je ne parle pas bien."

"Claudio Ranieri (sic) est un amoureux du foot. Un homme chanceux, car j’ai vécu de belles choses. Je suis quelqu’un qui donne tout à ses joueurs mais qui exige de ses joueurs d’être toujours à cent pour cent. A chaque moment de l’entraînement, mes joueurs doivent tout me donner. Toujours. "Parfois, il faut que je me fâche. S’il y a trop de pression ? Je dois au contraire relâcher cette pression. Ici, à Monaco, on vit bien, la vie est belle, il y a de belles femmes, de beaux restaurants. L’entraîneur doit toujours être aux aguets comme une espèce de boxeur, il doit cogner juste."

"Je dois avant tout apprendre le français et encore je ne le fais pas très bien.  Je dois connaître le foot français et je regarde beaucoup de matches. Disons que mon temps libre est avant tout concentré sur le foot.  Ma femme me dit toujours que je ne travaille pas. Ma passion c’est le foot, mon hobby c’est le foot, toute ma vie c’est le foot. Quand j’ai du temps, je vais au théâtre, je vais voir des expositions, j’aime tout ça mais en ce moment la machine Monaco n’est pas encore vraiment lancée et donc toute mon énergie est concentrée sur Monaco."