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Le Madridisme: une culture

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 02/05/2011 à 14:52 GMT+2

Lundi et mardi, nous vous faisons partager la culture et l'intimité du Real et du Barça. A Madrid, nous sommes allés à la rencontre du "Madridisme". Ou comment la ville a acquis une vitrine internationale avec le Real, dont les valeurs et l'image n'ont pas de prix pour les "Madridistes".

2011 Madrid Cibeles

Crédit: AFP

Tendez l'oreille, écoutez bien, après chaque grande victoire du Real Madrid, Jorge Valdano et Florentino Perez auront la même formule : "C'est un grand jour pour le Madridisme" ("madridismo"). Le "madridisme", un courant porté par les "madridistes", est un concept qui mérite d'être explicité de l'autre côté des Pyrénées. Les sympathisants du club auraient pu être baptisés "Realistes", car le Real n'est pas le seul club de la ville. Or, ils ont hérité du nom de "Madridistes", un mot qui en dit long sur la place du Real dans la capitale espagnole. Une visite au musée du club donne la mesure du phénomène. "La ville a grandi en même temps que le sentiment populaire de soutien au Real, connu sous le nom de Madridisme", peut-on lire sur l'un des murs.
Etre madridiste, c'est d'abord voir les choses en grand. Santiago Bernabeu, le père fondateur du Real, a matérialisé cette idée de faire du club merengue le fleuron de la ville de Madrid, et par extension de la Castille et de l'Espagne. En plein centre-ville, dans le district de Chamartin, il a fait construire l'un des plus grands stades d'Europe (75.000 places à son inauguration en 1947, un peu plus de 80.000 aujourd'hui) qui porte son nom depuis le milieu des années 50. L'identité du Real, c'est celle que Bernabeu lui a donnée à l'époque. Il a d'ailleurs initié la politique de recrutement de stars encore en vigueur aujourd'hui sous l'ère Florentino Perez. Pour que Madrid devienne la vitrine  du football, en Espagne et dans le monde. Et inversement, pour que le Real véhicule la grandeur de Madrid et de la péninsule ibérique au niveau mondial.
"Si mon père était encore vivant..."
L'histoire du club est étroitement liée à celle de sa ville et de l'Espagne. Le Real est considéré comme un symbole de la monarchie et du pouvoir castillan. En cela, il s'oppose au FC Barcelone, qui symbolise la volonté d'indépendance de la Catalogne. "Mais les aficionados ne s'inscrivent pas tous dans ce contexte politique", précise Javier Andres, un sympathisant du Barça qui vit à Madrid. L'opposition est également très marquée entre le Real et l'Atletico. "L'Atletico, ce sont les pauvres. Et le Real, ce sont les riches", lance un socio de l'Atletico, dans un raccourci caricatural mais pas dénué de toute vérité. Le Madridisme véhicule une identité élitiste. Mais en cela, il s'oppose davantage au Rayo Vallecano, considéré comme le club de la classe ouvrière à Madrid. Ce qui n'empêche pas les Atleticistes de s'inscrire dans une rivalité avec les Madridistes...
Au Real, les dirigeants et les joueurs passent. Et le Madridisme reste. "Etre Madridiste, c'est gagner", résume Javier Salguero, un sympathisant du Real. "Gagner, et bien jouer", corrige Javi, socio du club depuis dix ans. "Cela a toujours été dans la tradition du Real", brandit-il. Et les Madridistes ne badinent pas avec la tradition. Ce ne sont probablement pas les supporters les plus chauds du monde, mais à coup sûr les plus exigeants. Même si certaines choses ont tendance à disparaitre avec le temps. Dans le taxi, le chauffeur était encore dépité à cause du jeu du Real pendant le Clasico, en demi-finale aller de la Ligue des Champions. "Si mon père était encore vivant, il aurait déchiré son carnet de socio sur le champ", enchérit Fred, un sympathisant du Real. L'image véhiculée par le club, cela n'a pas de prix pour un Madridiste.
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