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Madrid, si près, si loin

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 04/05/2011 à 11:39 GMT+2

Après chacun des quatre Clasicos du printemps, un de nos journalistes livre une revue subjective du match de la veille. Pour Vincent Brégevin, le Real Madrid a affiché à la fois son potentiel et son impuissance face à Barcelone en demi-finale retour de la Ligue des Champions (1-1).

ronaldo real

Crédit: AFP

LES COMPOS
Le Barça a aligné l'équipe attendue compte tenu du retour de blessure d'Andres Iniesta, qui avait manqué le match aller. Josep Guardiola aurait pu faire jouer l'international espagnol en attaque et sortir Pedro du onze de départ au profit de Seydou Keita, il a choisi l'option la plus offensive. Avec réussite, puisque Pedro a inscrit le but catalan. Côté Real en revanche, les titularisations de Kaka et Gonzalo Higuain ont surpris tout le monde, car Mesut Özil et Karim Benzema, voire Emmanuel Adebayor semblaient tenir la corde pour être titulaires. Ce choix n'a pas été une réussite, même si Higuain aurait pu jouer un rôle décisif dans ce match.
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Vincent Bregevin

Crédit: Eurosport

LE MATCH
Rien à voir avec le spectacle affligeant du match aller à Santiago-Bernabeu, ni la manita de l'automne dernier. Revenu à son schéma classique en 4-2-3-1, le Real Madrid a tenu tête au FC Barcelone en jouant son jeu habituel, pas celui mis en place par José Mourinho lors des trois derniers Clasicos. L'agressivité des Madrilènes n'a pas été excessive, même si le Real a commis beaucoup plus de fautes que le Barça (31 contre 10). Elle ne s'est pas traduite par un jeu violent, mais par un engagement souvent supérieur à celui des Catalans dans l'attaque du ballon grâce à un pressing démarré assez haut par le quatuor offensif du Real qui a considérablement gêné Barcelone. Avec une constance inégale, certes, mais en manifestant un état d'esprit plus conquérant, qui correspond davantage à son identité et à son potentiel.
Mais la volonté madrilène n'a eu comme égal que son impuissance à imposer une réelle domination et à porter le danger devant le but du Barça. Le Real devait inscrire trois buts pour se qualifier, mais il n'a frappé que trois fois au but. Barcelone onze fois. Si le club catalan a fait preuve de davantage de maitrise sur le plan collectif, cette différence s'explique aussi par les individualités. Les initiatives de Lionel Messi ont souvent abouti à des occasions blaugranas quand celles de Cristiano Ronaldo sont restées vaines. A Madrid, le danger est plutôt venu d'Angel Di Maria. La seule fois où CR7 a pris le dessus sur la défense catalane aurait pu être la bonne. Mais M. de Bleeckere en a décidé autrement.
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2010-2011 Champions League FC Barcelona Real Madrid

Crédit: Eurosport

LE TOURNANT
La décision de Frank de Bleeckere de refuser le but inscrit par Gonzalo Higuain pour le Real juste après la reprise est largement contestable. La faute signalée sur Javier Mascherano est totalement involontaire de la part de Cristiano Ronaldo. Le Portugais touche le pied de l'Argentin en tombant après avoir été victime d'une faute de Gerard Piqué. En plus de refuser le but, l'arbitre belge n'est pas revenu à la faute du défenseur catalan qui aurait offert un coup franc très intéressant au Real, à environ 25 mètres plein axe. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, l'ouverture du score de Pedro est intervenue seulement quelques minutes après cette action très litigieuse.
ILS NOUS ONT PLU
Déjà auteur d'un doublé au match aller, Lionel Messi a encore été un poison pour le Real Madrid. L'Argentin a provoqué plus d'un tiers des fautes madrilènes sur l'ensemble du match et quatre des cinq cartons jaunes pris par les Merengue. S'il n'a pas marqué, la Pulga a quand même été décisif : sur la passe d'Andres Iniesta qui amène le but catalan, il embarque deux défenseurs en laissant passer le ballon pour Pedro. Iniesta, passeur décisif, et Xavi ont eu un rôle majeur sur la maitrise du Barça dans l'entrejeu, traduite par une possession nettement supérieure à celle du Real (64% contre 36%). Pour Madrid, Iker Casillas a su faire preuve d'autorité durant le temps fort du Barça en fin de première période et Lassana Diarra a ratissé un nombre important de ballons dans l'entrejeu. Marcelo a vu son abnégation récompensée par un but qui restera anecdotique.
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Champions League 2010/2011 Barcelona Real Pedro Villa

Crédit: AFP

ILS PEUVENT MIEUX FAIRE
Malgré une bonne entame et une action qui aurait été décisive si le but d'Higuain avait été accordé, Cristiano Ronaldo n'a pas été le héros que les Madridistes espéraient. Ricardo Carvalho a souffert le martyr face à Messi, surtout en première période. Xabi Alonso n'a pas eu son rayonnement habituel sur le jeu du Real, au sein duquel Kaka n'a eu aucune influence. Higuain semble pour sa part encore loin de son meilleur niveau. L'entrée en jeu d'Emmanuel Adebayor n'a servi à rien, à part à tendre les débats. Au Barça, Dani Alves a été beaucoup plus discret qu'à l'accoutumée et Carles Puyol n'a pas toujours semblé à son aise à un poste d'arrière gauche inhabituel pour lui. Volontaire, David Villa n'a cependant jamais vraiment fait la différence.
AVANT LA SAISON PROCHAINE
Le rallye des Clasicos a tourné en faveur du Barça. Mais pas aussi nettement que la manita de l'automne dernier le laissait supposer. Après avoir obstinément tenté de détruire le jeu catalan durant les trois dernières confrontations, avec une réussite inégale (un nul, une victoire et une défaite), le Real, à défaut de se qualifier, a fini par montrer qu'il était capable de faire un bon résultat face à Barcelone en jouant son jeu. Le nul réussi au Camp Nou redore un peu son image et doit lui servir de base pour aborder la saison prochaine. Avec le temps, le collectif madrilène va se bonifier. Reste à savoir s'il atteindra le niveau de celui de Barcelone. Avec un titre de champion d'Espagne qui lui tend les bras et cette qualification pour la finale de la Ligue des Champions, l'équipe de Guardiola confirme qu'elle est la référence à l'heure actuelle. Et ses perspectives d'avenir sont prometteuses.
VOUS POURREZ DEBRIEFER LE MATCH AVEC NOTRE ENVOYE SPECIAL EN ESPAGNE, VINCENT BREGEVIN CE MERCREDI A 17H45.
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