"Un mal pour un bien"

R. C. : L'image qu'il me reste, c'est celle de mon président de l'époque, Yves Marchand. Après le match, j'avais eu droit à ses félicitations alors qu'il devait me virer. Il était venu me voir pour me dire que j'étais le meilleur entraîneur qu'il n'avait jamais vu. Evidemment que j'étais le meilleur, puisqu'avant moi, il n'avait jamais côtoyé d'entraîneur ! Cette victoire m'a en tout cas donné quelques semaines de sursis. Rendez-vous compte : j'ai tenu vingt-neuf mois à Marseille ! C'est un petit exploit.

R. C. : Une telle longévité, franchement, chapeau ! Ferguson, c'est un peu le Guy Roux écossais. Mais qu'on ne s’y trompe pas : c'est l'exception qui confirme la règle. Car dans les autres clubs anglais, ça voltige.

R. C. : J'avais interverti les deux défenseurs centraux : Gallas, droitier, jouait axe gauche. Berizzo, gaucher, jouait à droite. C'était un coup de poker. Mais ça a marché. Ça a déstabilisé Andy Cole et Dwight Yorke (les deux attaquants de MU).

R. C. : Sur dix matches, je ne mettrais pas une pièce sur l'OM. Mais sur un match, pourquoi pas. Je pense qu'à Marseille, dans le contexte du Vélodrome, l'OM peut rivaliser. Je vois même l'OM gagner 2-1 le match aller. Pour la qualification, ce sera en revanche très très compliqué.

R. C. : Le hasard fait bien les choses. La blessure de Gignac est peut-être un mal pour un bien. Elle va sans doute obliger Didier Deschamps à jouer avec un milieu plus fourni. Et comme à l'extérieur, Manchester joue souvent avec un milieu renforcé et une seule pointe axiale, ça permettra peut-être à l'OM d'avoir du répondant. Ça laissera des brèches à des joueurs vifs comme Rémy ou Valbuena, si ce dernier joue. On sait qu'ils peuvent faire un exploit individuel. Mais Il faudra être à 200% pendant 92 ou 93 minutes.

R. C. : Difficile à dire. A l'époque, il y avait quand même Beckham à droite, Scholes au milieu et, déjà, Giggs à gauche. Aujourd'hui encore, Manchester est une équipe équilibrée, solide, bien huilée. Elle a des individualités. Mais attention ! Manchester, c'est pas juste Rooney ou Nani. Ils ont de très bons joueurs, dont certains sont méconnus. Tenez, prenez Fletcher. Au milieu, c'est un monstre.

R. C. : (Il coupe). Peut-être, mais ça gagne !

R. C. : Sauf qu'au niveau de l'expérience européenne, c'est pas tout à fait le même niveau (rires). Manchester, c'est un modèle de longévité.