Ce Lyon manquait de tout

Lyon n'y était pas. Mardi soir, à Gerland, l'OL est passé à côté d'une rencontre pourtant cruciale pour son avenir en Ligue des champions. Le nul concédé face à l'Ajax (0-0) a quasiment anéanti ses espoirs d'accéder aux 8es de finale. Ce résultat n'a pourtant rien d'une surprise au regard de la copie, insuffisante, rendue face aux Néerlandais.

Rémi Garde avait pourtant pris un risque en alignant d'entrée Lisandro et en reconstituant le 4-4-2 si efficace et si attrayant durant l'été. Mais la seule présence de l'Argentin, titulaire pour la première fois depuis deux mois et demi, n'a pas suffi. Plein de bonne volonté au début, il n'a pas pu assumer son statut de leader offensif et tirer l'OL vers le haut. Tantôt aux côtés de Bafé Gomis, tantôt en soutien de l'ancien Stéphanois, dans une organisation proche d'un 4-2-3-1, Lisandro a beaucoup couru dans le vide.

"Il fallait récupérer le ballon très haut avec un gardien de but qui joue haut comme un joueur de champ. Nous étions contraints de faire beaucoup de courses et de provoquer des un contre un. Nous y avons perdu beaucoup d'énergie", a souligné Garde après la rencontre. Résultat : Lisandro ne s'est créé qu'une occasion nette, en début de match, sur un tir des 20 mètres repoussé par Vermeer (8e). L'ancien joueur de Porto manquait de rythme. Et il s'est complètement éteint après la pause.

Dans un rôle de récupérateur-organisateur, Yoann Gourcuff n'a pas non plus suffisamment pesé sur le jeu de son équipe. En l'absence de Maxime Gonalons, le Breton était une nouvelle fois aligné aux côtés de Kim Källström, comme il l'avait été vendredi, face à Rennes (1-2). Obligé de jouer très bas en raison de la domination de l'Ajax, l'international français a eu beaucoup de mal pour remonter le ballon vers l'avant et n'a pas assez joué dans la verticalité. Et ainsi combler le déficit numérique au milieu de terrain. Mais, à l'inverse de Lisandro, il est malgré tout monté en puissance au fil des minutes.

L'ancien Bordelais a profité de l'entrée en jeu d'Ederson à la place de l'Argentin pour jouer enfin plus libéré et participer au réveil tardif des Lyonnais, qui n'ont véritablement été dangereux que dans le dernier quart d'heure. "Quand nos adversaires ont baissé un peu, le rapport de force s'est inversé et nous avons eu des opportunités, analyse Garde. Il y a des regrets de ne pas avoir concrétisé nos occasions mais nous pouvions envisager ce scénario face à une formation bien organisée."

Jusqu'ici, l'OL avait manqué de vitesse et de percussion sur les côtés, où Bastos et Briand n'ont eu que peu d'occasions pour s'exprimer. Le porteur de balle était trop souvent démuni de solution et la dernière passe manquait systématiquement de justesse. Comme si les joueurs paraissaient émoussés, à court physiquement, en manque d'inspiration et de confiance. Comme depuis presque deux mois.