Dortmund, un an trop tôt ?

Il n'est pas encore temps de faire le bilan. Mardi, face à Marseille, Dortmund a encore une chance de se qualifier pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Mais cela ressemble à une "mission impossible", comme l'avoue Mats Hummels, le défenseur allemand. Il faudra battre l'OM par quatre buts d'écart et espérer une défaite de l'Olympiakos face à Arsenal. Conséquence d'un triste parcours marqué par trois revers (3-0 à Marseille, 3-1 à l'Olympiakos, 2-1 à Arsenal), un nul (1-1 contre les Gunners) et une seule petite victoire contre les Grecs (1-0). Une déception pour les fans du BVB et pour les amoureux du ballon rond qui attendaient tellement plus de cette formation.

La saison passée, Dortmund avait illuminé la Bundesliga. Les bambins de Jürgen Klopp avaient permis au Borussia d'empocher son premier titre de champion d'Allemagne depuis 2002. Avec leur jeu flamboyant toujours porté sur l'offensive, ils avaient dominé le championnat de la tête et des épaules. Si séduisante aussi bien techniquement que physiquement, cette formation avait même vu sa saison être désignée troisième plus grande performance de l'histoire de la Bundesliga derrière le Bayern Munich 1972 et le Borussia Mönchengladbach de 1970 ! Alors, forcément, on espérait plus de ses jeunes talents pour le retour en Ligue des Champions de Dormund, qui fait partie de la légende de la compétition depuis sa victoire surprise de 1997.

Si le départ au Real de Nuri Sahin - élu par ses pairs meilleur joueur de la saison passée en Bundesliga - a sûrement pesé, le BVB a surtout payé cash son inexpérience. Avec un groupe d'un peu moins de 24 ans de moyenne d'âge, en comptant seulement les joueurs alignés en C1 jusqu'à présent, une grande partie de l'effectif découvrait les joutes de la C1 cette saison (ndlr : seul Sebastien Kehl avait plus de 10 matches à son actif). Cela s'est vu. "Ils n’ont pas beaucoup de joueurs qui connaissent la Ligue Champions, constate Guy Stéphan, l'entraîneur adjoint de l'OM sur le site du club pour justifier ces difficultés en C1. Ils ne sont peut-être pas encore tout à fait prêts pour cette Champions League." L'OM est bien placé pour en parler. Avant son huitième de finale de la saison dernière, le club phocéen avait enchaîné trois échecs au premier tour par manque d’épaisseur.

Toujours tourné vers l'offensive, Dortmund a souvent dominé les débats. Mais les champions d'Allemagne ont manqué d'efficacité et ont été punis en contre ou sur certains de leurs errements défensifs à l'image du 3-0 à l'aller à Marseille ou du nul concédé contre Arsenal (1-1). Encore trop tendres pour le très haut niveau, estiment certaines voix en Allemagne. Comme la saison passée en Ligue Europa où ils s'étaient fait sortir dès la première phase. Mais le BVB, deuxième de la Bundesliga après un début mitigé, est persuadé d'avoir mûri et compte bien le démontrer face à l'OM : "On a gagné en stabilité depuis le match aller, prévient Jürgen Klopp. On est aussi plus réalistes. On sait mieux réagir en fonction des différentes situations. Notre objectif est de terminer cette campagne avec sept points. A partir de là, on aura fait notre travail". Dans tous les cas, l'entraîneur du BVB prend rendez-vous pour la saison prochaine.