Balmont ne mord plus

Mardi soir, Rio Mavuba manquera beaucoup à l'entrejeu lillois. Mais le forfait de l'indispensable capitaine des Dogues, touché au genou gauche, pourrait avoir un effet bénéfique : celui de relancer Florent Balmont. A Valence, l'ancien Niçois devrait être titulaire en Ligue des champions. L'occasion de se ressaisir est belle. Car depuis le début de saison, Balmont n'a plus le mordant des quatre précédentes. Si bien que Rudi Garcia ne le juge plus indispensable.

Remplaçant à Rennes (2-0) vendredi soir, le milieu de 32 ans l'était déjà cinq jours plus tôt, face à Lyon (1-1). Depuis son arrivée dans le Nord, en 2008, jamais il n'avait démarré deux rencontres consécutives de L1 sur le banc. Si son temps de jeu s'est considérablement réduit par rapport à l'exercice 2011-2012, c'est bien parce que son influence a sensiblement baissé : en L1, Balmont touche nettement moins de ballons que l'an passé, en récupère moins et connaît davantage de déchet dans ses transmissions.

La semaine dernière, l'intéressé le reconnaissait dans L'Equipe : il avait eu "du mal à accepter" son statut de remplaçant face à Nancy (1-1), le 17 août, pour l'inauguration du Grand Stade. Il avait aussi mis du temps "à digérer" que Rudi Garcia ne le fasse même pas rentrer face à Paris (1-2), le 2 septembre, pour LE choc estival du LOSC. Et quand son coach l'a aligné d'entrée face au BATE Borisov (1-3), pour le premier match de poules en Ligue des champions, il est passé à côté de son sujet. Ce soir-là, il avait perdu 75% de ses duels, un ballon qui avait amené le deuxième but biélorusse et surtout, à la 79e minute, un face-à-face qui aurait relancé son équipe. A chaud, Garcia lui avait trouvé des circonstances atténuantes. Balmont n'avait pas été "moins bien" que ses coéquipiers. Juste noyé par ce que Mavuba qualifiait de "faillite collective".

Mais cette pâle prestation en dit tout de même long sur sa baisse de régime : Balmont n'est plus l'aboyeur qui sort les crocs à bon escient. "Les duels se gagnent quand tu es près de l'adversaire, se défendait Balmont dans L'Equipe. Quand tu arrives en retard, tu n'as aucune chance. Le pressing, ce n'est pas chacun à son tour, c'est tous ensemble et dans le bon ordre. Face à Borisov, j'ai fait trop d'efforts dans le vide." Cette débauche énergie lui avait valu beaucoup de déchets techniques (seules 78% de ses passes réussies). Elle lui avait aussi fait commettre deux fois plus de fautes qu'en Championnat. Tout un paradoxe : Balmont joue davantage en Ligue des champions, où il a débuté face à Copenhague (0-1, 2-0 a.p.) et contre le BATE Borisov (1-3). Mais il se montre moins à son aise dans la cour des grands.