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Dortmund est-il encore Dortmund ?

Polo Breitner

Mis à jour 25/02/2014 à 23:21 GMT+1

Révélation des saisons passées en Bundesliga puis sur le sol continental, le Borussia Dortmund peine à confirmer ses prestations. Pire, une hécatombe de joueurs blessés plombe les résultats du club de la Ruhr. Tout cela rend bien difficile l’analyse de la situation actuelle.

Polo Dortmund

Crédit: Eurosport

Le Borussia Dortmund est-il en train de rentrer dans le rang ? Ou tout du moins de baisser en gamme comme pourrait le supposer la débâcle contre les Rothosen (0-3), lors de la 22e journée de championnat ? La situation est complexe. Sans véritable réponse.

La première défaite depuis le Rückrunde

L’année calendaire 2013 se terminait et tout le monde était content tellement les organismes avaient souffert. Les têtes aussi. Si la finale perdue de Ligue des champions hantait encore les esprits, les dirigeants du BvB Dortmund tel Hans-Joachim Watzke, se félicitaient que leur club soit redevenu, non pas une référence en Europe, mais une place forte qui compte, celle où les adversaires continentaux se disent qu’il ne fait pas bon y aller. Sauf que le plus difficile commençait car il fallait confirmer.
Le 2-2 contre le FC Augsburg pour l’ouverture des matches-retour ressemblait beaucoup à la fin décembre 2013, Dortmund y enregistrait pour la quatrième fois en Bundesliga un résultat sans victoire, perdait aussi "Kuba" pour le reste de l’exercice dès la sixième minute de jeu. La "chienlit" semblait toujours présente même si la domination des Schwarz-gelben sur la rencontre était écrasante.
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2013/2014 HSV - Borussia Dortmund

Crédit: Eurosport

Et d’abord, qui est ce Markus Weinzierl et son club bavarois en bois bon pour la 2Liga selon les pronostics d’avant-saison ? Il se permet de prendre un point dans l’antre de l’Iduna Park. C’est la révélation de l’année pour les non-spécialistes, tout comme le Hertha Berlin de Jos Luhukay au passage. Weinzierl, tout juste 39 ans, est surnommé "le nouveau Klopp" dans les milieux autorisés. Son équipe est toujours en course pour une qualification européenne avec un joueur, André Hahn, 23 ans, qui devrait embraser le prochain marché estival. Surtout qu’il se murmure que l’ailier droit aux dix buts et sept passes décisives dispose d’une clause libératoire fixée à 2,5 millions d’euros… A suivre donc.
Mais retour à Dortmund. Une victoire complexe lors de la journée suivante contre les petits derniers de l’Eintracht Braunschweig (2-1) et, enfin, le retour du "alte BvB", le vieux BvB, celui qui ridiculise ses adversaires : 5-1 contre Brême puis 4-0 contre l’Eintracht Francfort. La machine semblait relancée. Même Mkhytarian, pourtant très critiquable depuis son arrivée dans la Ruhr, se mettait au diapason avec, notamment, cette superbe passe pour l’ouverture du score d’Aubameyang contre les Adler.
Et puis, ce qui devait ressembler à une boucherie, tourna au cauchemar ! Un vieux "Dino", en position de relégable, avec un effectif plus qu’amoindri, mais qui avait eu la bonne idée de changer de coach récemment en nommant Mirko Slomka, sortit de son long coma léthargique, mettant fin à huit défaites consécutives, toutes compétitions confondues. Positionné en 4-4-1-1, avec une grande majorité de joueurs à vocation défensive, le HSV se rappelait, en tant que bête noire, au bon souvenir de Klopp. Si les Schwarz-gelben ont eu la possession du ballon, le plus grand nombre de corners ou bien de tirs, le réalisme était du côté des Rothosen. Sans oublier le coup franc des quarante mètres de la pépite turc Calhanoglu.

…et maintenant Sven Bender

La déroute de ce week-end contre le Hamburger SV n’est malheureusement pas que sportive. Atteint d’une pubalgie, le milieu défensif Sven Bender ne pourra toucher plus un ballon avant six semaines et son retour sur les terrains devrait avoir lieu, au plus tôt, un mois plus tard. Quelle équipe en Europe peut ainsi, durant une grande majorité de la saison, se priver de sa charnière centrale titulaire Hummels-Subotic, jouer sans ses arrières latéraux Schmelzer-Piszczek, évoluer sans son milieu défensif Gündogan-Bender, et oublier son ailier droit théorique, l’international polonais Blaszczikowski sans en subir quelques désagréments ?
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Fällt mit einer Schambeinentzündung aus: Sven Bender

Crédit: SID

L’international serbe Subotic est indisponible depuis le début novembre, et jusqu'à la fin de saison, tandis que son homologue allemand Mats Hummels n’a toujours pas repris la compétition et n’a disputé que la moitié des rencontres du BvB. Le fait qu’il soit dans le groupe pour le déplacement en Russie est déjà une bonne nouvelle en soi. Si Schmelzer et Piszczek sont aujourd’hui rétablis, le premier n’a disputé que la moitié des matches du Hinrunde tandis que le second, considéré l’année dernière comme l’un des meilleurs arrières-droit d’Europe, son opération de la hanche l’a vu manquer quasiment tous les matches-aller. Sa première titularisation remonte au 30 novembre 2013 !
On apprend régulièrement que l’un des plus talentueux milieux-relayeurs du monde, Ilkay Gündogan, doit repousser son retour à l’entraînement et on l’espère le voir renouer avec la compétition en avril. Combien de matches a-t-il disputé cet exercice en Bundesliga ? Un seul ! Lors de la première journée, 56 minutes en tout ! Son acolyte du milieu, Sven Bender, a passé son temps à soigner des petites tracasseries physiques toute l’année, sans parler de ses dépannages en défense centrale, faute de combattants. Son remplaçant, l’expérimenté Sebastian Kehl, a, lui, manqué six semaines entre septembre et novembre 2013 après avoir été touché aux ligaments d’une cheville.
"Kuba" en concurrence avec l’ancien stéphanois Aubameyang a donc laissé le champ libre au Gabonais. Mais lequel des deux était titularisé par Jürgen Klopp lors des matches les plus importants ? Et Marco Reus ? Etincelant lors du Hinrunde, il doit sortir à cause de problèmes musculaires lors de la rencontre contre le Werder de Brême, le 8 février dernier. Ce week-end, il fait son retour sur les terrains en seconde période contre Hambourg. Sera-t-il à 100% contre le club russe ?
Lors de la très difficile victoire en quart de finale de la coupe d’Allemagne contre l’Eintracht Francfort (0-1, but d’Aubameyang à la 83ème minute), le banc dortmundien était composé de quatre jeunes de 21 ans au plus (Hofmann, Jojic, Ducksch et Sarr) et de trois professionnels dont les apparitions sont plus que rares (Langerak, Kirch et Schieber). Sur le rectangle vert, Grosskreutz dépannait, une fois de plus, cette fois-ci au poste de milieu gauche, tandis que l’axial Friedrich, 34 ans et demi, passe son temps à nous répéter qu’il vit un rêve éveillé en ayant repris sa carrière professionnelle fin novembre 2013. Devant cette malchance qui dure, le coup de froid pris par Robert Lewandowski lors du déplacement à Hambourg est purement anecdotique.

Une équipe moins forte que l’année dernière ?

C’est la grande mode. Tout comparer en oubliant l’essentiel. En ce qui concerne le Borussia Dortmund, affirmer que l’effectif 2013-2014 est inférieur à celui de l’année dernière me semble un parjure. Je rappelle que l’ancienne politique du club, celle d’acquérir de jeunes champions, allemands ou étrangers, afin de les faire progresser, a du plomb dans l’aile : Ginczek, Sobiech et Koch sont partis sous d’autres cieux, Leitner a été prêté deux saisons à Stuttgart, Bittencourt et Günter, ce dernier cet hiver, ont été vendus respectivement à Hanovre et Galatasaray, avec des options de rachat.
Et bien entendu la star de demain, Mario Götze, s’est envolée vers le Bayern Munich contre 37 millions d’euros. Mais la future étoile du football allemand a-t-elle été si déterminante l’année précédente ? Elle n’a nullement empêché son nouveau club de finir avec 25 points d’avance en Bundesliga, sans oublier qu’elle ne sera pas de la finale perdue à Wembley à cause d’une blessure. Götze devra même sortir au bout de 14 minutes lors de la demi-finale retour contre le Real Madrid.
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Mario Götze und die Bayern hätten um ein Haar den Gruppensieg verspielt

Crédit: Getty Images

Alors qu’il y a quelques temps, le BvB Dortmund s’était spécialisé dans les bonnes affaires avec comme exemple le plus parlant, l’achat de l’illustre inconnu japonais Kagawa pour 350 000 euros, le club allemand n’hésite pas, aujourd’hui, à verser 27,5 millions d’euros au Shakhtar Donetsk pour s’offrir le meneur de jeu Mkhytarian. La politique des Borussen a changé de braquet, un signe de bonne santé financière mais aussi une nécessité pour rester en haut de l’affiche : Sokratis, remplaçant de luxe tout comme Aubameyang ont coûté respectivement 10 et 13 millions d’euros alors que pour des titulaires indiscutables comme Lewandowski, Subotic ou Hummels, Dortmund a dû s’alléger au maximum de 5 millions d’euros chacun. Mentionnons aussi qu’au rayon bonnes affaires, le BvB a su saisir quelques belles occasions par le passé : Piszczek est arrivé gratuitement du Hertha Berlin, tandis que le club de la Ruhr a bénéficié des soucis financiers de Munich 1860 pour chiper, contre quelques clopinettes, Leitner et Bender.
Alors ? Dortmund est-il toujours le grand Borussia ? Difficile d’avoir un jugement tranché comme de connaitre le vrai niveau d’un Zenit St. Petersburg qui n’a pas joué en compétition officielle depuis le 11 décembre 2013, c’était une lourde défaite contre l’Austria de Vienne (1-4), déjà en Ligue des champions.
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