Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

FC Bâle, le véritable modèle pour la France

Eurosport
ParEurosport

Publié 01/10/2013 à 08:53 GMT+2

Alors que le football hexagonal a déjà perdu deux de ses représentants en Europa League avant même le début de la compétition, le club suisse, lui, a fait tomber le FC Chelsea en ouverture de la prestigieuse Ligue des champions. Un exemple à méditer.

Valentin Stocker (FC Bâle)

Crédit: Eurosport

Les années se suivent et se ressemblent du côté du FC Bâle : l’exercice écoulé, déjà sous les ordres de Murat Yakin, le digne représentant de l’Helvétie faisait chuter le Zenit St-Pétersburg de Spalletti, puis le Tottenham de Villas-Boas en ligue européenne. En 2012, son prédécesseur, Heiko Vogel, réussissait l’exploit d’une victoire contre Manchester United et une qualification lors de la dernière journée des poules en Ligue des champions. Il s’offrait aussi la manche-aller en huitième de finale contre le Bayern Munich de Heynckes, le futur finaliste très malheureux de la compétition.
Les Red Devils de Ferguson avaient déjà dû se contenter d’un nul à Old Trafford rocambolesque et l’égalisation des locaux durant les arrêts de jeu contre les Bâlois alors entraînés par Thorsten Fink. Ce dernier s’était d’ailleurs signalé le 19 octobre 2010 par une victoire de prestige à l’Olimpico di Roma contre l’équipe de la capitale coachée par Ranieri confirmant ainsi celle de 2009 en Europa League au St. Jakob Park. Rencontrer le FC Bâle n’est donc pas une sinécure et il n’y a aucune surprise à retrouver ce club à la 19ème place de l’actuel classement UEFA.

Gisela "Gigi" Oeri, pas une poupée de salon

Huit titres de champion de Suisse depuis 2002 dont les quatre derniers, six coupes nationales durant la même période. Le FC Bâle est plus que de retour sur la scène domestique. D’ailleurs, cette domination rappelle celle de la fin des années soixante et qui continua durant les seventies. Bien entendu, ce retour au premier plan n’est pas issu d’une quelconque volonté divine, mais est bel et bien la résultante de l’arrivée d’une personne. En l’occurrence, il s'agit de Madame Oeri, la femme décrite par les médias spécialisés comme étant la plus riche de Suisse. Elle s’investit certes, mais pas qu’au sens "pécuniaire" puisque la fondatrice du musée de la poupée à Bâle s’implique aussi "physiquement" dans le Verein. De son entrée au comité en 1999, au contrôle strict des transferts, elle ne prendra finalement la présidence qu’en 2006. Oui, elle injecte de l’argent mais ... pas dans un puits sans fond.
L’objectif est l’équilibre et le développement footballistique. "La grande Dame" a amorcé la pompe, elle n’est cependant pas là pour combler indéfiniment les pertes, à l’image des clubs peu scrupuleux de leur gestion ou pensant rentrer dans l’Histoire en s’achetant des titres. Cette orthodoxie étant acceptée par tous, lorsqu’elle passe la main en 2011, le projet est clair comme de l’eau de roche et transparent : "poursuivre des objectifs élevés" tout en appliquant une gestion économique "raisonnable". Le FC Bâle a tout bon. L’accroissement des ressources (dans un pays où les revenus issus des droits télévisuels sont ridicules), via la recherche de nouveaux partenaires par exemple, est impressionnant. Le club helvète dégage des bénéfices et bat ses propres records régulièrement. On est loin de la communication de la pitié, "beauseigne" comme on dit à Saint-Etienne, des clubs français.
Nous recrutons des jeunes qui sont corrects
L’ancien joueur du Vfb Stuttgart et de la Nati, Marco Streller, résume la philosophie du club. Dans la tour de Babel qu’est devenu le FC Bâle, les Asiatiques côtoient les Africains, les Sud-Américains et, bien entendu, les Européens. Un melting-pot footballistique qui ne fonctionne qu’avec un profond respect de soi mais aussi de l’autre. Dans un très beau papier publié dans le journal suisse Le Temps, le 16 décembre 2011, après la victoire contre Manchester United, le chroniqueur, Simon Meier, rappelait les propos du nouveau président du club, Bernhard Heusler : "Le principe fondamental pour diriger des gens est de donner et d’exiger de la confiance". Chaque nouveau joueur intégrant le centre de formation est un projet individuel et, au passage, a le droit de s’ouvrir à d’autres activités culturelles. Un corps sain dans un esprit sain. Une belle philosophie.
La formation est ainsi la clé de voûte du projet. C’est d’ailleurs une obligation d’incorporer les jeunes dans l’équipe-première au risque d’en payer le prix. Un peu tard, Heiko Vogel l’a appris à ses dépens malgré une réussite sportive indéniable. Les frères Degen, Rakitic, Shaqiri, Xhaka, Fabian Frei… combien sont-ils, ces dernières années, à être sortis de la maison Rouge et Bleu ? D’ailleurs, comment ne pas mentionner que "Maman Oeri" est toujours là puisqu’elle est la principale pourvoyeuse de fonds du nouveau campus. L'éloignement est donc relatif et la gestion de ce mécénat particulièrement sain car formateur.
Je n'oublierai pas de citer  un recrutement plus que judicieux avec de belles perspectives de plus-values : que vaut aujourd’hui sur le marché des transferts un Sommer ? Un Stocker ? Et la nouvelle génération est là avec Schär, la filiation égyptienne, Salah et Elneny, …Dragovic, à 22 ans seulement, s’est envolé contre 9 millions d’euros cet été alors que son achat en janvier 2011 à l’Austria Vienne n’était que de 1 millions d’euro. Un exemple parmi d’autres. Porté par une dynamique Streller prophétise : "cela ne va pas être facile pour Schalke" avant la rencontre du soir en Ligue des champions. On veut bien le croire sur parole. Et espérer que quelques responsables du football hexagonal se mettent rapidement à méditer sur un modèle pérenne, préfigurant l’avenir.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité