La défense du PSG a tendu le bâton, Thiago Silva en tête, et le Barça a frappé fort

Si la victoire de Barcelone face au PSG (3-1) est logique au vu de la physionomie de la rencontre, les Blaugrana ont fait preuve d’un grand réalisme. Ils ont cadré cinq tirs et marqué à trois reprises. Mais cette réussite doit surtout beaucoup à la permissivité de la défense parisienne, Thiago Silva en tête. L’arrière-garde  francilienne passait un véritable test face à Lionel Messi, Neymar et Luis Suarez. Elle est  globalement passée à côté et les trois stars des Blaugrana ont marqué.

Cette rencontre au sommet du groupe F a mis à jour les lacunes des défenseurs. Le placement de la charnière a souvent été hasardeux. Sur le premier but, Thiago Silva a été pris dans son dos sur une balle piquée vers Suarez et David Luiz est resté au point de penalty en laissant passer Messi derrière lui. Pour ne rien arranger, Salvatore Sirigu a semblé perdu. Le défaut le plus flagrant a toutefois été la passivité qui a permis au Barça de jouer à sa main sur plusieurs séquences.

Cela se paie cher face à de telles individualités. C’est le cas sur l’ouverture du score mais surtout sur le deuxième but. Grégory van der Wiel et Thiago Silva n’ont absolument pas attaqué Neymar et n’ont fait que reculer avant de voir le Brésilien victorieusement frapper des 20 mètres. En tentant de revenir au sprint, Marco Verratti avait pourtant donné de la voix pour demander une intervention. Elle n’est pas venue.

Dans de telles rencontres de Ligue des champions, tout va plus vite. Trop vite, ce mercredi soir. Le troisième but signé Luis Suarez n’a pas dérogé à la règle. Une accélération plein axe de Messi, une déviation de Suarez et un décalage de Xavi pour mener à une frappe de Neymar. Le PSG, Thiago Silva et David Luiz en tête, a été dépassé. Cela s’est confirmé lorsque Suarez a suivi la parade de Sirigu. Et Messi était lui aussi en position de marquer.

Le constat est dur mais les défenseurs parisiens n’ont pas fait le nécessaire pour mettre en échec les Blaugrana. Et ce, malgré la performance de haut-vol de Marco Verratti devant eux. L’Italien a considérablement réduit l’influence de Messi lorsqu’il était sur le terrain, c’est notamment lui a gagné le plus de duels et récupéré le plus de ballons sur la première période.

Une telle contre-performance est un constat d’échec pour les joueurs, pour l’entraîneur et pour les décideurs du club. Alors que l’enveloppe des transferts était limitée à cause du fair-play financier, ils ont fait le choix d’investir 60 millions d’euros pour renforcer cette défense avec David Luiz (Serge Aurier, en tribunes ce mercredi, étant en plus prêté), plutôt que d’attirer par exemple Angel Di Maria. Si le Parisien a remporté 80% de ses duels sur ce match, alors que van der Wiel a seulement atteint les 29%, cela ne suffit pas vraiment. Pendant ce temps-là, Marquinhos s’est morfondu sur le banc. Personne ne sait s’il aurait fait mieux, mais Laurent Blanc s’est privé d’un joueur qui lui a presque toujours apporté satisfaction ces derniers mois. Dommage.

A l’issue de cette phase de poules, Paris représente la 15e défense, avec sept buts encaissés en six journées. L’APOEL n’a pas réussi à tromper Salvatore Sirigu, l’Ajax l’a fait une fois à chaque match. Les cinq autres ont donc été concédés lors de la double confrontation face à Barcelone. C’est en affrontant un adversaire de top niveau, celui visé par les dirigeants parisiens, que l’équipe de la capitale a cédé. Pas vraiment de bon augure dans l’optique des huitièmes de finale, où le PSG a de grandes chances de croiser la route d’une formation du même acabit. Tous les adversaires potentiels ont marqué plus de buts que lui et les quatre co-meilleures attaques de la compétition, le Real Madrid, le Bayern Munich, Chelsea et Porto, pourraient être tirées au sort lundi prochain.