Arsenal-PSG 2-2 : Pour Paris, c'est une victoire sans les trois points

On a tendance à l'oublier mais le football est un jeu. Et comme tous les jeux, il arrive qu'il échappe à toute logique rationnelle. Les Parisiens en ont fait l'expérience mercredi à l'Emirates quand ils se sont retrouvés menés 2-1 après une première mi-temps maîtrisée de A à Z, ou pas loin, et un deuxième but signé… Marco Verratti à l'issue d'une improbable partie de billard à trois bandes. Heureusement, l'égalisation du PSG, signée du "duo" Lucas-Iwobi, a rétabli un semblant de cohérence. Et le PSG a quitté Londres avec le sourire.

Il aurait pu être encore plus large si jamais Edinson Cavani avait eu la bonne idée de poursuivre sur sa lancée et son efficacité de la première période. Paris aurait gagné et serait officiellement assuré de la première place du groupe A. Mais qu'importe, à la sortie du terrain, les Parisiens n'étaient pas plus contrariés que cela par un 2-2 qui a, quoi qu'on en dise, de l'allure. Ils étaient un peu plus circonspects en repensant au fait qu'ils auraient pu revenir à Paris avec zéro point et une défaite dans la musette.

"La meilleure équipe ne gagne pas toujours, a synthétisé Lucas. On a pris des buts alors qu'Arsenal n'avait pas vraiment d'occasions." Tout juste. Le premier but illustre parfaitement les propos du Brésilien. Grzegorz Krychowiak perd le ballon bêtement et, alors qu'il essaie de rattraper son erreur, provoque un penalty tout aussi stupide et le PSG rentre aux vestiaires privé de l'essentiel des fruits de ses efforts des quarante-cinq premières minutes. "Je commets une erreur sur le premier but. Une prise de risque qui n'était pas nécessaire et qui a engendré le penalty. À ce niveau-là, ça se paye cash et il faut que je gomme ce genre d'erreurs", a reconnu, lucide, l'international polonais.

"Ça nous a un peu perturbés, mais l'équipe a su élever son niveau de jeu", ajoute l'ancien joueur de Reims. Un mal pour un bien ? C'est un peu ce que retient Blaise Matuidi, milieu offensif gauche à chaque fois qu'il croise la route des Gunners. "A la fin, on mérite même de gagner. Mais c'est comme ça. On retient qu'on passe devant (au classement du groupe), c'est le plus important. On a vu de belles choses. On n'a pas encore gagné un gros match mais au niveau du contenu, c'est comme une victoire."

Unai Emery ne dit pas autre chose. Pour le Basque, ce nul en terre anglaise a un fort goût de succès. Car Paris a désormais son destin entre les mains. Et, victoire ou pas, son équipe a répondu à ses attentes. "C'était un bon test pour voir comment nous sommes en tant qu'équipe sur le terrain. Je suis content de ça. On a fait un bon travail pour mettre la pression face à une équipe qui aime avoir le ballon. Il faut saluer le travail de Cavani, Matuidi et Lucas. Le résultat est juste. Cela aurait été bien de marquer sur nos occasions franches, juste après le 2-2. Mais le 2-2 est juste." Juste n'est peut-être pas le terme. Mais il satisfait grandement sa troupe.