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Tuchel, Neymar, direction, fair-play financier : quelles questions posent cette nouvelle désillusion

Glenn Ceillier

Mis à jour 08/03/2019 à 19:18 GMT+1

LIGUE DES CHAMPIONS – Sorti par un Manchester United très diminué, Paris est encore tombé de haut sur la scène européenne. Une élimination humiliante qui pose de nombreuses questions.

Thomas Tuchel (PSG)

Crédit: Getty Images

Faut-il se séparer de Thomas Tuchel ?

On va être clair tout de suite. Unai Emery était resté après la Remontada. Alors pourquoi Paris devrait-il se séparer de Thomas Tuchel après cette humiliation ? L'Allemand, qui fera certes moins bien cette saison que son prédécesseur basque suite à l'élimination en Coupe de la Ligue, n'a pas réussi à peser sur ce 8es de finale retour par son coaching ou son discours. Mais il ne faut aussi pas oublier ce que Paris avait montré jusque-là sous sa coupe.
Il y avait une vraie amélioration dans le jeu et l'état d'esprit à Naples, contre Liverpool au retour et face à Manchester United à Old Trafford. "Cette année, j'ai vu des évolutions positives", a d'ailleurs plaidé Marquinhos à la fin de la rencontre. "J'ai confiance (dans le) coach. En lui et en ses décisions, a de son côté calmé le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi. Ce n'est pas le moment de prendre une décision (sur de possibles changements), il faut le faire à tête froide". Lâcher Tuchel aussi vite n'aurait pas vraiment de logique même s'il a perdu du crédit avec ce revers tonitruant. D'ailleur selon Le Parisien, l'Allemand a une proposition de prolongation de contrat entre ses mains...

Neymar sera-t-il encore Parisien après cet été ?

Il était encore blessé. Encore une fois, Neymar a regardé des tribunes son équipe se faire sortir dès les huitièmes de finale de la Ligue des champions. Sa frustration doit être décuplée. Et ce revers pose forcément question sur son avenir. Alors qu'il voulait s'émanciper de Lionel Messi en venant à Paris, il n'avance pas depuis deux ans. Ses blessures y sont bien sûr pour beaucoup. Mais cette saison, il avait une vraie opportunité de revenir sur les terrains avec Paris. Or pour ne rien arranger, le Real Madrid a subi aussi une terrible claque. Et ce n'est pas la meilleure nouvelle possible pour le PSG.
Alors que se profile une saison blanche pour le triple tenant du titre de la C1, le club merengue va sûrement tout reconstruire cet été et devrait se donner les moyens pour attirer des joueurs de classe mondiale. Et comme par hasard, le Brésilien a déjà fait un petit appel du pied au géant madrilène cette semaine. "Le Real Madrid est l'une des plus grandes équipes du monde, tous les joueurs qui perçoivent un intérêt de ce club ont envie d'y jouer. Aujourd'hui, je suis très heureux à Paris, j'y suis bien, mais dans le futur, tout est possible", a-t-il confié à la chaîne brésilienne Globo. Si on ne voit pas Paris lâcher Neymar malgré les contraintes du fair-play financier, la situation pourrait se compliquer après cette semaine européenne et un feuilleton pourrait s'ouvrir.

Que va-t-il se passer avec Nasser, Henrique et les Qataris ?

Après la Remontada, Olivier Letang et Patrick Kluivert avaient quitté le navire parisien quelques mois plus tard. Il y a fort à parier que l'organigramme parisien ne restera pas tel qu'il est à l'heure actuelle. Antero Henrique, régulièrement ciblé pour sa gestion du recrutement ou encore le cas Rabiot, pourrait se retrouver sur la sellette. Le Portugais entretient en plus des relations tendues avec Tuchel. Mais la position de Nasser Al-Khelaïfi n'est pas au mieux non plus. S'il prend de plus en plus d'importance sur le plan international et au sein des instances footballistiques, le président du PSG n'arrive pas à satisfaire les exigences des propriétaires parisiens en Europe sur la scène sportive.
Certes, il y a les contraintes du fair-play financier. Mais cela ne justifie pas une déconvenue de cette ampleur. A un moment ou à un autre après ses désillusions successives, Al-Khelaïfi, dont un départ avait été évoqué l'été dernier, pourrait donc être poussé vers la sortie. L'émir du Qatar, propriétaire du club via le fonds souverain QSI, a quelques chances de se lasser de ces humiliations répétées. Sur la scène internationale, ce n'est pas vraiment flatteur pour les Qataris. A force, ils pourraient donc avoir envie de passer à autre chose.

Pourquoi c'est une bien mauvaise nouvelle sur le plan financier ?

Ce n'est pas nouveau, l'aspect financier est une bataille cruciale pour le PSG. Cette élimination précoce prive Paris de gains non négligeables via la C1. Pour vous donner une idée, une qualification en quarts de finale aurait ajouté plus de 10 millions aux recettes parisiennes. Mais dans sa lutte pour remplir ses caisses afin de rentrer dans les clous du fair-play financier, le club parisien espère aussi renégocier à la hausse son contrat équipementier, qui peut s'avérer clef. Le dossier est cependant épineux puisque l'accord avec Nike s'arrête en 2022. Pour pousser Nike à le faire avant cette date et faire augmenter les prix il faut avoir des arguments. Or cette élimination tombe mal.

La question Buffon et des leaders parisiens ?

Paris va devoir avoir une réflexion sur l'effectif parisien. Forcément. Après trois échecs aux portes du Top 8 européen, un club aussi ambitieux que le PSG ne peut pas rester sans rien faire. Mais quels changements faut-il réaliser ? Il y a déjà le cas Gianluigi Buffon. Le portier italien était pressenti pour prolonger son contrat de deux ans. Mais sa boulette coupable face à Manchester pose question. Faut-il miser sur lui et envoyer un message pas forcément positif à Alphonse Areola ? Cela semble moins évident au lendemain de cette humiliation.
Il y a aussi des doutes sur le futur de ce groupe. Pour tenter de passer enfin un cap et ne pas voir toujours les mêmes maux ressurgir, il serait peut-être bon d'apporter des retouches à cet effectif. Mais quel cadre lâcher ? Thiago Silva ou Marco Verratti par exemple ? Le Brésilien reste compétitif, l'Italien possède un profil rare et ce n'est pas eux qui ont forcément failli ce mercredi. En gros, rien n'est acquis. Et les contraintes du fair-play financier réduisent clairement la marge de manœuvre du PSG pour opérer un vaste chantier.
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