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Après le sacre du Real Madrid en C1 - L'étoile n'a pas filé : la riposte de Florentino Pérez

Chérif Ghemmour

Mis à jour 30/05/2022 à 16:18 GMT+2

LIGUE DES CHAMPIONS - Malgré la réserve protocolaire qui l’a fait passer au second plan, Florentino Pérez a été l’autre grand triomphateur de la finale de C1 remportée par le Real Madrid. Samedi soir, au Stade de France, le président de la Maison Blanche, déconsidéré pour son implication très personnelle dans le projet avorté de la Super Ligue, a réaffirmé sa toute-puissance et celle de son club.

Cinq trophées sur les neuf dernières éditions : "Ce Real est une équipe unique"

Après le fiasco de la Super Ligue en avril 2021 dont il avait été l’un des principaux instigateurs et la "saison blanche" qui avait conclu cette même année, l’étoile de Florentino Pérez avait considérablement pâli. Il était devenu putschiste, has been, loser. Au printemps 2021, on lui avait reproché d’avoir provoqué la sèche démission de Zidane (en oubliant que c’est lui qui avait eu l’audace de lui confier l’équipe première en 2016) et d’avoir fait revenir un Carlo Ancelotti en perdition à Everton (10ème de Premier League). En actant le départ de la paire axiale Ramos - Varane à l’été, il avait, disait-on, mis en péril l’arrière-garde des Merengues. Plus récemment, les transferts ratés de Haaland, même s’il était prévisible, et surtout de Mbappé avaient été interprétés comme des camouflets personnels à la face de Don Florentino…
Or, en ce printemps 2022, "son" Real Madrid a remporté sa 35ème Liga avec une avance confortable et il a décroché sa 14ème Ligue des Champions. Samedi soir, El Présidente a triomphé en mondovision à Paris. Sur les terres du PSG, de Nasser Al Khelaïfi, de Ramos… et de Mbappé ! Un Kylian ostensiblement vilipendé sur la chaîne TV espagnole Movistar : "Mbappé ? C’est déjà oublié, il ne s'est rien passé. Le Real a fait une saison parfaite et c'est un sujet qui est oublié. Aujourd'hui, Mbappé n'existe pas. Ce qui existe, c'est la fête du Real." Face à Liverpool, la charnière Militão - Alaba a encore répondu présent, et c’est avec les honneurs de la Casa Blanca que Carlo Ancelotti est devenu le seul entraîneur à avoir gagné quatre C1 et avoir été champion dans les cinq grands pays européens (Italie, Angleterre, Allemagne, France, Espagne).
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Mbappé a-t-il dit adieu au Real ? "Qui sait, dans deux ou trois ans…"

Des records, toujours des records

Ce triomphe romain a assis sa stature d’"Imperator". Avec 6 Ligues des Champions sous sa présidence (2002, 2014, 2016, 2017, 2018 et 2022), Florentino Pérez a égalé la moisson prodigieuse du légendaire président Santiago Bernabeu (1956-57-58-59-60, 1966). Bernabeu restera à jamais comme le président des cinq premières, mais Pérez est et sera éternellement le président de la prestigieuse Decima (2014). En détenant le record personnel de Coupes du monde des clubs FIFA (2014, 2016, 2017, 2018), plus une Coupe Intercontinentale en 2002, soit cinq couronnes mondiales, il est tout simplement devenu le plus grand président de club de l’histoire du football.
Avec 14 C1, record absolu, le Real Madrid est devenu presqu’inatteignable et aucun autre club ne devrait rattraper les Merengues avant un bout de temps : le Milan AC (7 C1), Liverpool et le Bayern (6 C1) devront a priori cravacher pendant des décennies pour arriver à pareil total. Le Real Madrid, c’est aussi 11 Ballons d’Or, dont la plupart ont été remportés sous sa présidence. Et si Karim Benzema décrochait l’édition 2022 – et c’est bien parti pour –, le Real reviendrait à hauteur du Barça, détenteur aujourd’hui du record avec 12 unités.
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Et de 14 : L'incroyable palmarès du Real Madrid

Crédit: Marko Popovic

On avait raillé Florentino Pérez pour le semi-échec des Galactiques des années 2000 : il triomphe aujourd’hui avec des nouveaux Galactiques (Benzema, Courtois, Kroos, Casemiro, Mödric, voire Vinicius). Des nouveaux Galactiques, certes moins clinquants, mais beaucoup plus triomphants. Même la devise d’autrefois de Pérez, "Zidanes y Pavones" (les Zidane et les Pavon), a été en partie validé : à côté des cracks achetés à l’étranger, un Dani Carvajal formé au club a été de tous les grands succès madridista de ces dernières années. Et le départ de la méga star Cristiano Ronaldo n’a pas empêché la marche des meringues : Karim Benzema, en duo avec Vinicius, a perpétué la légende des grands attaquants-buteurs du Real en surclassant la concurrence en Liga et en Ligue des Champions.

Gardien du mythe Real

Les succès de la saison 2021-2022 ont accru le prestige de l’institution madridista et renforcé son statut aristocratique en Ligue des Champions, devenue "sa chose". Le tableau de chasse des clubs battus et donnés pourtant favoris ou supérieurs (PSG, Chelsea, Manchester City, Liverpool) est conséquent. Cette impression d’invincibilité fait désormais peser sur les adversaires du Real Madrid une menace qui tourne à la malédiction. Car, oui, il existe bien une "mystique" Real ("Somos el Real Madrid !", "Somos Uno !" : "On est le Real ! On est numéro 1 !"), historiquement bâti à coups de remontadas - concept madridista et non barcelonista - magnifiées par "l’esprit de Juanito" (El espiritu de Juanito). Cette mystique agit bel et bien sur ceux qui portent la légendaire tunique blanche, même chez ce Real 2022 vieillissant peuplé de trentenaires.
Le triomphe de samedi soir au Stade de France a illustré de façon éclatante ce que l’on nomme souvent "le poids de l’institution". C’est Marcelo, capitaine en titre mais qui n’a pas joué la finale, qui a soulevé le trophée. Et non pas Karim Benzema, vice-capitaine et pourtant porteur du brassard contre Liverpool, qui lui a laissé cet honneur. L’histoire du Real, c’est aussi celle de ses grands capitaines. Gareth Bale n’a pas joué la finale. Serait-ce une punition indirecte pour celui qui a si souvent bafoué la Maison Blanche ? Même motif et même punition pour Eden Hazard ? Le poids de l’institution, c’est aussi la seigneurie Real en tribune VIP du Stade de France : Zidane, Raul, Ronaldo, Figo, Roberto Carlos… Quel autre club peut décliner autant de noms prestigieux ?
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Die Real-Stars um Marcelo feierten eine Mega-Party in Madrid

Crédit: Getty Images

Pérez, bâtisseur de gloire et constructeur d'écrin

On raconte, à juste titre, qu’au moment d’arbitrer les matchs du Real Madrid, les hommes au sifflet se sentent souvent soudainement écrasés, justement par le poids de l’institution Real. Surtout au Stade Bernabeu. Sanctionner le si prestigieux club merengue ou siffler contre lui leur apparaît parfois comme une sorte de sacrilège, d’où un arbitrage "influencé", pas toujours impartial… C’est sans doute ce rapport de force inconscient qu’impose le Real et tout ce qu’il représente qui a poussé Aleksander Čeferin et l’UEFA à reporter les sanctions contre les clubs putschistes à l’initiative de la Super Ligue. Un projet que Florentino Pérez n’a pas abandonné !
Samedi soir, à Paris, le président de la Casa Blanca a offert au président de l’UEFA une maquette miniature en argent du nouveau Santiago Bernabeu. Histoire sans doute de bien faire peser à nouveau sur lui le poids d’une institution madridiste plus forte que jamais et résolument tournée vers l’avenir. Issu du BTP, à la tête de la puissante société ACS, le richissime Florentino Pérez est un président bâtisseur et visionnaire. Le nouveau stade Bernabeu, dont les travaux de rénovation devraient s'achever en cette fin d’année 2022 décidément fastueuse, à l’occasion du 75ème anniversaire du stade, est un OVNI futuriste.
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Toit rétractable et merveille architecturale : le futur Bernabéu est un bijou

Passant de 81 000 à 85 000 places, il devrait être fonctionnel pratiquement tous les jours de l’année. En plus des matchs du Real de Benzema, il abritera également ceux de l’équipe féminine merengue et de l’équipe de basket masculine. Aux rencontres de tennis et de football américain et autres courses de karting, le Bernabeu newlook accueillera aussi des concerts pop, compétitions de e-sport ainsi que foires et congrès. Le toit et la pelouse rétractables, la terrasse à 360° qui fera le tour complet du stade avec bars et restos gastronomiques, le musée et la nouvelle boutique du club devraient générer un chiffre d’affaires annuel de 350 millions d’euros par an. Le Royal Madrid est en train de prendre 10 ans d’avance en matière d’infrastructures et de marketing sportif. Florentino Pérez se projette résolument vers la decimoquinta. La quinzième…
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