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Ligue des champions | Real Madrid – Manchester City | Pep Guardiola pourrait décrocher (déjà) sa 100e victoire

Amaury Erdogan-Gutierrez

Mis à jour 09/05/2023 à 16:41 GMT+2

Deux fois vainqueur de la Ligue des champions avec le FC Barcelone (2009, 2011), Pep Guardiola attend depuis un troisième titre dans la compétition reine en Europe. L’entraîneur de Manchester City a essuyé de nombreuses désillusions, dont deux particulièrement marquantes contre le Real Madrid, qu’il affronte mardi (21h). Plus prêt que jamais, le Catalan veut sa revanche.

"S'il y a une équipe qui peut stopper City, c'est le Real d'Ancelotti"

Pep Guardiola connaît une idylle imparfaite avec la Ligue des champions. S’il a enchaîné trois demi-finales lors de ses trois premières participations, avec une victoire finale pour son baptême du feu en 2009, le technicien catalan court toujours après un nouveau succès dans l’épreuve reine de la scène européenne, 12 ans après. Il a l'occasion mardi face au Real Madrid (21h) de faire un premier pas vers la finale. Salué unanimement pour son football romantique et virevoltant, le philosophe du jeu a aussi (et surtout) essuyé de lourdes défaites, dont quelques-unes contre des formations bien moins outillées que la sienne.
Qualifié de dogmatique à l'aune de son penchant excessif pour le jeu de position, avec de préférence un faux neuf à la pointe du système, Josep Guardiola a prouvé avec Manchester City que le temps et les leçons passées ont servi un raisonnement nouveau, stimulé par l’arrivée du cyborg Erling Haaland l’été dernier. Constamment à la recherche d’innovations et conscient de devoir recycler ses joueurs à chaque fenêtre de mercato, Guardiola force la nuance à l’évocation du titre de perdant.

99 victoires, 62% de matches gagnés : les chiffres parlent pour lui

Le football – et le sport en général – est impitoyable. Seuls les vainqueurs ont invitation à graviter sur l’Olympe, toisant les vaincus du haut de leur succès acquis avec son lot de réussite et de péripéties favorables. Lorsqu'on évoque le cas de Guardiola, la chance n’a pas voix au chapitre. Avec 99 victoires dans la compétition reine de clubs sur le Vieux Continent, le disciple spirituel de Marcelo Bielsa est bien parti pour atteindre la marque symbolique à trois chiffres. Un total seulement dépassé par deux autres monuments du "Beautiful game", Sir Alex Ferguson (110) et Carlo Ancelotti (108).
A un détail près que Guardiola affiche un ratio de victoires hautement supérieur (62,7%) à celui des deux autres cités (53,4% pour Ferguson et 57,1% pour Ancelotti). Une statistique qui traduit la régularité du stratège catalan, même s’il a su profiter de grosses armadas pour gonfler ces chiffres. Ces derniers démontrent également la longévité d’un entraîneur qui a su se réinventer au gré des échecs, jusqu’à abandonner sporadiquement la possession pour une meilleure assise défensive.
Même Jordan a plus perdu que gagné
Car la question du plafond de verre revient inlassablement tel un marronnier. Propulsé grand favori à la succession du Real Madrid pour la campagne 2022-2023, Guardiola avait tenté de remettre en perspective la notion de succès avant le quart aller contre le Bayern (3-0). "Nous voulons essayer de gagner, comme tout le temps, appuyait-il. Mais cela ne veut pas dire que nous allons gagner. Michael Jordan a remporté six titres NBA. Combien de saisons a-t-il jouées ? 16. Il a donc perdu plus qu’il n’a gagné."
Prendre l’un des modèles ultimes de compétitivité comme exemple (six finales, six victoires) n’est pas le fruit du hasard. Même le plus féroce des compétiteurs de son temps a dû vivre avec la défaite. Face aux Munichois, les Citizens ont laissé la possession (44%) mais sans renier un certain protagonisme dans le jeu, juste en le rendant plus hybride et versatile. Il paraît loin le temps où "Pep" dressait un mur net entre manière et résultat : "On vit dans un monde où si tu gagnes, tu es bon et, si tu perds, tant pis si tu as essayé, peu importe que tu aies eu le ballon, que l’équipe ait été parfaitement organisée, on dit que c’est un fiasco, se désolait-il en 2002. Moi, je le vois d’une autre façon."

Briser la malédiction face à la machine à gagner

Écarter le Real Madrid de "sa" compétition sonne presque comme une chimère, surtout aux oreilles de celui qui a été battu deux fois par les Merengue, dont une - la saison passée - au terme d'une prolongation au scénario aussi rocambolesque que douloureux. S’il semble avoir corrigé un grand nombre de scories depuis le début de la campagne, Guardiola doit désormais passer le grand oral. Il l’a déjà réussi avec mention, mais cela remonte à 2011, aidé à l'époque par un Lionel Messi incandescent (double buteur au Bernabéu).
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"C'est Guardiola qui détient les clés de cette C1"

En 2023, c'est Erling Haaland qui endosse le costume de facteur X. Le Norvégien prend peu à peu de l’épaisseur dans le logiciel Guardiola, et peaufine une polyvalence qui devrait lui permettre de planer sur le football mondial pendant un long moment. En échange, l’entraîneur catalan ne dirait pas non à une démonstration de force du Scandinave, qui affrontera l’écurie madrilène pour la première fois. Cette fois, cela pourrait être la bonne pour Guardiola.
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