Le monument Marquinhos va battre le record de match sous le maillot du PSG

Tout le monde l'a oublié. Mais la carrière de Marquinhos a démarré à l'envers par un petit pont suivi d'un but encaissé face à l'Olympiakos au Pirée. Mais le gamin d'alors avait déjà le sens du rebond puisqu'il marquait pour son premier match avec Paris et contribuant au succès facile des Parisiens en Grèce (1-4). C'était il y a plus de dix ans, un soir d'automne 2013. Ce mercredi, toujours en Ligue des champions et face au Barça cette fois-ci, Marquinhos va devenir le joueur le plus capé de l'histoire du PSG avec une 436e apparition. Un accomplissement gigantesque d'un Brésilien rapidement incontournable devenu pilier et capitaine du club.

Alex n'a pas longtemps résisté au gamin venu de l'AS Rome qui lui a chipé sa place en quelques semaines seulement. Depuis, personne ne l'a inquiété ce qui lui a permis d'enchainer les matches, les victoires et les titres. Pourquoi ? C'est encore ses adversaires qui en parlent le mieux. Florian Thauvin, qui l'a longtemps affronté en Ligue 1, nous a expliqué ce qui faisait la force du capitaine parisien : "C'est un très, très grand défenseur, reconnaît l'ancien Marseillais. A chaque fois que j'ai joué contre lui, il m'a toujours rendu la tâche difficile. Encore plus quand il jouait avec Thiago Silva. Ce sont des défenseurs qui sont très intelligents, qui lisent toutes les trajectoires des attaquants. Ils ne se jettent pas. Marquinhos est un très grand joueur et un très grand défenseur."

"Oui, il a eu un passage difficile cette saison mais quand je vois le PSG sans lui, je pète un plomb, nous confirme Adil Rami, défenseur central des Bleus champions du monde en 2018 et qui en connait un rayon sur le poste. Il apaise et il rend meilleur ses coéquipiers autour de lui. Ce qu'il fait de bien, c'est sa communication dans la prévention. Les gens ne le voient pas, mais le marquage préventif, c'est capital."

Le Brésilien doit d'abord sa longévité a son talent immense, mais aussi à une fidélité rare au club parisien. "Je ne pensais pas que mon record serait battu, nous a confié Jean-Marc Pilorget, qui a détenu le record de caps durant 35 ans. C'est rare un garçon qui fait autant de matches avec cette fidélité et cet amour du maillot… Marquinhos aime ce club. Il a grandi avec le club et il a fait grandir le club." Si bien qu'aujourd'hui, il incarne plus que quiconque le PSG alors que Presnel Kimpembe ne s'en sort plus avec ses blessures et que Marco Verratti a fini par se faire la malle.

Or, les grands clubs ont besoin de joueurs totems qui ne font pas le cirque tous les six mois pour aller voir ailleurs. Le Real Madrid a longtemps pu compter sur des Iker Casillas, Raul, Sergio Ramos ou Marcelo. A ses plus grandes heures, le Barça se reposait sur Xavi, Iniesta ou Busquets. L'ADN du Bayern est toujours transmise par Thomas Müller et Manuel Neuer. A Paris, un club à la croissance exponentielle qui enchaîne les transferts et a parfois tendance à oublier d'où il vient, Marquinhos assure ce lien entre les générations et se fait le garant de l'identité PSG. "C'est évident qu'à certaines périodes, s'il y avait eu plus de joueurs avec son état d'esprit, les résultats auraient peut-être été différents, assure Pilorget. Les joueurs comme lui sont primordiaux pour former une base d'hommes attachés à la ville, au club, aux supporters. Et on peut greffer à ça des joueurs, peut-être plus forts, qui apportent de la folie."

Dernier reliquat des années Ibrahimovic, dernier trait d'union entre la remontada 2017 et le quart de finale d'aujourd'hui, Marquinhos symbolise aussi les grands ratés d'un club qu'il incarne dans toutes ses dimensions. Comme à Thiago Silva, il lui a souvent été fait le reproche de se dissoudre quand l'enjeu augmentait. C'est un peu vite oublié ses buts dans les moments les plus importants de l'histoire du club, la demi-finale face à Manchester City en 2021, un autre, la même année, en quart face au Bayern ou encore lors d'un Final 8 épique en 2020 dont il fut l'un des meilleurs joueurs en marquant face à l'Atalanta Bergame puis Leipzig.

"C'est un garçon qui donne toujours le maximum, qui ne triche jamais, continue Pilorget. Il est aimé par les supporters parce qu'il a fait des grands, des moyens et des mauvais matches mais il n'a jamais triché, il a toujours donné le maximum." "En plus d'être le capitaine, le référent dans le jeu et en dehors, il est impliqué comme si c'était un jeune joueur, dit de lui Luis Enrique. Il est toujours en train de chercher à s'améliorer et c'est la meilleure des mentalités." Marquinhos, dont le contrat court jusqu'en 2028, veut finir sa carrière dans ce club qu'il aime par-dessus tout. A 29 ans, et même si la concurrence s'est densifiée à son poste, il reste un phare. Mieux désormais, un monument.