Ligue des champions : Bayern Munich - Real Madrid - Dortmund - PSG - Un favori madrilène, un printemps parisien ?

Qu'est-ce qui peut faire dérailler le Real Madrid ? Dans une saison où les trois autres demi-finalistes de la Ligue des champions ont connu de vraies difficultés, où leurs ambitions ont largement fluctué, le géant espagnol apparaît une nouvelle fois comme la grande référence d'une compétition qu'il maîtrise sur le bout des doigts. Les demi-finales regroupent pourtant le PSG, Dortmund et surtout le Bayern Munich, des clubs qui connaissent ces hauteurs. Mais un sacre final de chacun de ces trois prétendants apparaîtrait comme une vraie curiosité.

Pour Dortmund, parce que le Borussia vit un exercice raté en championnat et doit d'abord sa présence à ce stade de la compétition à un heureux coup de pouce au tirage au sort et une force mentale au-dessus de la moyenne. Pour le PSG, parce que jamais Paris n'a semblé aussi mal programmé en début de saison pour aller loin en C1 et que son automne de Ligue des champions ressemblait à un hiver froid et glacial (8 points pris en phase de poules seulement). Pour le Bayern Munich, enfin, parce qu’il a laissé échapper le titre depuis bien longtemps en Allemagne (pour la première fois depuis 11 ans) et que plusieurs crises l’ont secoué ces derniers mois.

En face, le Real Madrid, impeccable machine, s'est parfaitement remis du départ de Karim Benzema et vole sur sa saison avec une facilité déconcertante. Il s'est même payé le luxe de botter les fesses du tenant du titre, City, au tour précédent pour rappeler, s'il en avait besoin, son savoir-faire dans la compétition. On y revient : qu'est-ce qui peut faire dérailler le Real Madrid ? Les prédictions d'Opta sont plutôt claires puisqu'elles donnent plus d'une chance sur trois au futur champion d'Espagne de remporter la compétition (38% contre 28% pour le PSG, 19% pour le Bayern et 15% pour Dortmund). Quels sont les dangers qui le guettent ? Harry Kane ? Le génial buteur anglas est à trois matches de remporter le premier trophée de sa carrière, à 30 ans, dans son jardin londonien de Wembley.

Il a quitté Tottenham, éternel second, pour connaître l'ivresse d'un titre. Mais s'il fait très bien le job depuis son exil, ceux qui l'entourent ne sont pas au niveau. L'affiche reste un choc au regard de l'histoire des deux clubs mais elle a rarement semblé aussi peu équilibrée. Et comme si la montagne n'était pas assez haute, le FC Hollywood s'est offert une énième polémique. A quatre jours du match le plus influent de la saison, son président d'honneur, Uli Hoeness, a vertement critiqué Thomas Tuchel, lui reprochant de ne pas vouloir développer de jeunes joueurs. Une attaque mal perçue par l'intéressé, "blessé dans son honneur d'entraîneur". Ambiance…

A Paris, pour une fois, l'horizon est calme et apaisé à l'heure d'aborder les heures les plus chaudes de la saison. Grâce essentiellement à un homme, Luis Enrique, qui a construit une équipe qui lui ressemble et s'est chargé d'évacuer les polémiques plus tôt dans la saison. Aucun blessé, une équipe solidaire et un Mbappé toujours aussi glouton : Paris entamait la C1 avec peu d'ambitions et le voilà, aujourd'hui, outsider numéro 1 derrière le grand Real. La renaissance est aussi spectaculaire qu'inattendue. Le parcours plutôt accommodant (Real Sociedad, Barcelone, Dortmund) n'est pas sans rappeler celui de 2019/2020 (Dortmund, Atalanta Bergame, Leipzig) qui avait mené le PSG jusqu'à sa seule finale de C1.

Reste le Borussia, que rien ne laissait envisager en si bonne posture à part, peut-être, un mercato d'hiver emballant et un tirage (PSV Eindhoven, Atlético de Madrid), lui aussi, heureux. Mais Paris a grandi plus vite que les Marsupiaux depuis leur confrontation à l'automne dernier en poule. Le tout frais champion de France aborde le dernier virage avec des rêves de quadruplé. Personne n'aurait parié sur un tel dénouement l'été dernier quand il a fallu reconstruire une équipe, ni même à l'automne quand l'équipe patinait. Mais le PSG s'est découvert une âme. Alors…