Ligue des champions I RC Lens - Arsenal : 21 ans après, le stade Bollaert va retrouver la C1 dans une ambiance de feu

Le textile est de qualité, le clin d'oeil aussi. Le RC Lens a dévoilé, lundi, le maillot que ses joueurs arboreront lors des matches de Ligue des champions à domicile cette saison, à commencer par Arsenal mardi soir (21h00). Une tunique couleur or directement inspirée de celle de 2002-2003, saison de la dernière campagne du club nordiste en C1.

Dans le clip de présentation, dont la narration a été confiée à l'ancien président du club Gervais Martel, figure notamment John Utaka, dernier buteur lensois à Bollaert dans la compétition. C'était en 2002 contre l'AC Milan. La vidéo est émouvante, les souvenirs remontent. Les hommes de Franck Haise ont lancé leur campagne par un nul sur la pelouse du Séville FC il y a deux semaines (1-1), mais c'est comme si tout commençait vraiment mardi. À la maison.

Supporters, observateurs - on oserait même parler à la place des joueurs : le retour du RC Lens en C1 a été accueilli comme la récompense d'une saison exceptionnelle, comme le retour de grosses affiches en semaine, mais aussi (et surtout ?) comme l'assurance de s'offrir trois soirées bouillantes à Bollaert. 2002-2023 : 21 ans ont passé depuis la dernière fois, et Lens a goûté à la C3... et la Ligue 2 entre-temps. Mais certaines choses ne changent pas.

"A chaque fois que l'on joue là, c'est un sentiment particulier, c'est exceptionnel. Entendre cette musique dans ce stade, ça donne la chair de poule, tu sais que tu y es, se souvient Utaka dans un entretien accordé à l'AFP. Demain (mardi), le public va mettre la pression. Tout le monde sait que le public lensois est le meilleur, ou en tout cas un des meilleurs publics français".

Ligue des champions ou pas, le public artésien règle en effet toujours le niveau sonore très haut. Il appelle au dépassement de soi... et répond présent : la rencontre se jouera mardi à guichets fermés pour la 30e fois consécutive à Bollaert en compétition.

"On a vécu des ambiances extraordinaires, a rappelé Florian Sotoca devant la presse lundi. Jouer un match de Coupe d'Europe ici, c'est sympa à vivre". "Accueillir ce match à Bollaert, c'est du plaisir, de l'adrénaline. On est dans cette configuration", a insisté son entraîneur Franck Haise.

Le poids du maillot, le poids du public. Celui de l'Histoire, aussi. Lens dispute sa troisième campagne de C1 et Bollaert n'accueillera que son septième match dans la compétition mardi. Mais jusqu'ici, le bilan à domicile, bien qu'il n'ait jamais suffi pour passer le cap des poules, est plutôt brillant. Une petite défaite contre le Dynamo Kiev d'Andriy Shevchenko en 1998, trois victoires contre le Panathinaïkos (1998), La Corogne (2002) et l'AC Milan (2002), et deux matches nuls contre le Bayern Munich (2002) et... Arsenal (1998).

Puisqu'il est beaucoup question de clins d'oeils ici, celui-là en est un beau, aussi. Les Lensois lancent leur campagne à domicile face à la première équipe qu'ils ont affrontée dans leur histoire en Ligue des champions. Le 16 septembre 1998, Tony Vairelles avait alors égalisé dans les derniers instants, à Bollaert bien sûr. Et nul doute que tout le RC Lens signerait pour le même résultat mardi (1-1).

Car au-delà des symboles et du formidable soutien populaire, il y a le terrain. Celui que les hommes de Mikel Arteta, pas si loin du titre en Premier League la saison dernière, larges vainqueurs du PSV Eindhoven lors de la première journée (4-0), quadrillent parfaitement. Celui dont ils font régulièrement leur jardin.

"Ce sera beaucoup d'émotions, avant et pendant le match. Mais on veut montrer notre vrai visage, a prévenu Sotoca. A nous de montrer nos qualités, on va tout faire pour embêter cette équipe. C'est beaucoup de fierté, mais il faudra jouer ce match et ne pas se regarder".

Finalement, les mots de Gervais Martel ne sont pas que symboliques. "Europe tu nous a tant manqué. On redoute un peu ton programme. Peut-être que le plus dur commence". Le plus dur, assurément. Mais possiblement le plus beau, aussi.