Falcao, un sacré animal

Radamel Falcao Garcia doit son nom au Brésilien Paulo Roberto Falcao, milieu offensif de la Seleçao et l'AS Rome dans les années 70-80. Un joueur qui éclaboussa de toute sa classe la Coupe du monde 1982 en Espagne, quatre ans avant la naissance du futur attaquant des Dragons. "Mon père admirait ce joueur et c'est pourquoi il m'a donné ce nom. Je paie le prix de cette admiration aujourd'hui, nous dit-il avec le sourire. Mais ça va, je l'aime." Quant au surnom El Tigre, Falcao le doit à Gonzalo Ludueña avec qui il a évolué dans les équipes de jeune de River Plate. "C'est à cause de ma façon de jouer, de ma vitesse et de mon explosivité. Et puis c'est resté."

"J'aime jouer dans la surface, dos au but, aux alentours des six mètres", reconnait Falcao quand on lui demande de décrire son profil. Mais je sais aussi jouer pour les autres, créer des espaces et je ne suis pas du genre à attendre le ballon". Toujours à l'affût, capable de marquer des deux pieds, Falcao n'a pas connu d'année d'adaptation à son arrivée à Porto (25 buts en championnat, 5 en Coupe d'Europe). Cette saison, il en est à 14 en Liga Zon Sagres (un mois d'arrêt en décembre, ndlr) plus 15 en Ligue Europa dont il est le meilleur buteur. "J'en suis très heureux et je remercie mes coéquipiers qui m'aident à marquer. Mais le plus important, c'est de remporter l'épreuve".

Si les rumeurs, qu'il dément, l'avaient envoyé en premier lieu au Benfica en 2009, Falcao explique qu'il a "toujours voulu évoluer à Porto". "C'est un club très organisé avec de grands noms et une façon particulière de jouer. Tout le monde sait ce qu'il a à faire". Le Colombien, recruté pour 5,5 millions d'euros à l'époque, a aussi rapidement intégré la culture de la gagne des Dragons. "On joue toutes les compétitions pour les gagner ici. La Ligue Europa est importante. Le club l'a déjà remportée (Coupe de l'UEFA en 2003, ndlr) et c'est un merveilleux souvenir que tout le monde veut revivre ici. On le potentiel pour recommencer".

Un homme compte beaucoup pour Falcao à Porto. C'est son acolyte de l'attaque Hulk avec qui il a marqué 36 (22 pour le Brésilien) des 68 buts de Porto en championnat.. "C'est un grand joueur qui apporte beaucoup au club. On s'entend bien, on est complémentaires. Je joue les yeux fermés avec lui. C'est l'une des clés de notre succès cette saison." Hulk ne tarit pas non plus d'éloges sur son compère. "Falcao, c'est un tueur. Il peut faire la différence à tout moment mais il n'est pas individualiste pour autant. Il joue aussi énormément pour les autres. Tout le monde parle d'ailleurs de fusion entre nous. Et c'est grâce à cette complicité que nous avons marqué de nombreux et jolis buts cette saison."

"Je me sens bien ici, je suis heureux et je n'envisage pas de partir l'été prochain", explique Falcao à qui il reste encore deux ans de contrat. J'ai beaucoup appris à Porto, j'ai vraiment progressé. Comme je l'ai dit à mon arrivée, mon but est de marquer l'histoire de ce club. Si un jour les dirigeants pensent qu'il est bon pour moi de partir, je partirai. Sinon je serais ravi de rester". En revanche, Falcao a une petite idée de la direction qu'il prendra à la fin de sa carrière. "J'ai arrêté mes études de journalisme quand j'ai intégré l'équipe première de River. Pourquoi ne pas les finir après? Je pense m'orienter vers le journalisme sportif. J'en aurais une bonne connaissance".