Même les Portugais de Ligue 1 sont fans du Benfica !

Selon une étude récemment publiée par l’UEFA, le Benfica est le club européen comptant le plus de sympathisants dans son pays (47%). Le rayonnement du "Glorioso" ne s’arrête toutefois pas aux frontières du Portugal. Ses 235 000 socios - record mondial - cotisent de partout. Résultat de l’importante diaspora portugaise, très présente en France. En Ligue 1 le SLB compte des supporters. Ils seront devant leur écran, jeudi, pour suivre la demi-finale retour de Ligue Europa face à la Juventus. La première manche à Lisbonne (2-1) n’a rien tranché. Et les "lusos" de la L1 sont au taquet. Il y a bien sûr Nélson Oliveira le Rennais prêté par les Aigles dont le benfiquisme est connu de tous mais pas que…

"Je n’ai pas de préférence pour un club, au Portugal. J’aime le beau jeu. Au sein de ma famille, il y a un peu de tout. Mais pour ce match de Ligue Europa, je suis pour le Benfica, d’autant plus après avoir affronté la Juventus. Qui va passer ? Je ne sais pas. La Juve a marqué à l’extérieur et possède l’avantage de jouer face à son public ; l’ambiance va être chaude. Et puis, la finale se jouera là-bas. Mais le Benfica est une équipe qui peut aller à 200 à l’heure et qui possède de très bons joueurs.

Sur Jorge Jesus: "Il a fait un choix fort en changeant de gardien de but en cours de saison [Oblak à la place d’Artur]. Ça peut être à double tranchant mais Jesus vit comme il a envie."

"Tout ma famille est pour le Benfica et, moi aussi, j’ai été élevé au Benfica. Quand j’étais petit, dans notre petit village au Portugal (près de Covilhã), il y avait un mec d’une trentaine d’années qui était un psychopathe du Benfica. Il s’appelait Armindo. Il collectionnait tout : les maillots, les drapeaux, les vignettes, les posters… Dès qu’il avait un nouveau truc, il nous appelait pour nous le montrer. Ça donne une idée de l’engouement que ce club peut susciter. Autour de nous, sans forcément en être autant atteint, tout le monde était pris par ce virus."

"Je pense que la Juventus est plus forte collectivement mais le Benfica est dans une telle confiance en ce moment… Il est champion du Portugal, qualifié pour la finale des deux coupes nationales ; il peut encore réaliser un quadruplé ! Le match risque d’être tendu. Un pote à moi m’a invité à aller voir le à Turin."

Jorge Jesus : "Les supporters sont difficiles. Ils voulaient le virer parce qu’en quelques jours il a tout perdu mais il ne faut pas oublier le travail qu’il avait réalisé en amont."

"Quand je suis arrivé au Portugal (en 2004), j’ai flashé sur le modèle du FC Porto. Le club venait de remporter plusieurs titres au niveau national et européen. Mais quand Jorge Jesus a rejoint le Benfica, j’ai penché pour les Aigles. Jorge Jesus est quelqu’un que je connais personnellement. Quand j’étais à Setubal et que je ne jouais pas, il m’a fait venir à Leiria. Il a bouclé le dossier plusieurs mois à l’avance. Malheureusement, il est parti au Belenenses au moment où je devais le rejoindre. Mais on est resté en contact."

Jorge Jesus : "Il a complètement changé le Benfica. Il en fait une équipe qui remporte de nouveau de nombreux titres. Il emploie une méthode précise, il fait des choix importants et forts. Les dirigeants ont pris la meilleure des décisions en le gardant. Je suis hyper content de ce qui lui arrive. Il a su se relever, parce qu’il n’est pas du genre à se laisser abattre."

"Le FC Porto est le club de la famille. Mon grand-père, mon père… tous étaient supporters des Dragons. Quand j’étais gosse, j’avais les maillots et même là, je les ai encore ! Je suis portiste sauf jeudi, pour ce match face à la Juventus, je serai pour le Benfica. Le Portugal avant tout !"

"L’année dernière, le Benfica était déjà tout proche de remporter plusieurs titres. C’était une équipe très forte et aujourd'hui, elle l’est encore plus. Même si je suis portiste, je dois avouer que le Benfica est plus fort aujourd’hui. Il mérite son titre de champion du Portugal. Et crois-moi, ça me coûte de le dire ! (rires)"

Jorge Jesus : "Je ne le connais pas mais je n’aime pas trop son attitude pendant les matches. Ce n’est qu’une opinion extérieure. Il bouge beaucoup, parle beaucoup. Mais il fait le taff. Les résultats parlent pour lui."

"Le Benfica est le club de mon père et comme je suis le plus jeune de la famille, un peu le chouchou, je l’ai écouté et je suis devenu supporter, moi aussi. J’essaie de regarder leurs matches à la télé chez moi ou chez ma belle-famille qui elle aussi est fan du Benfica. Je n’ai jamais pu aller voir un de ses matches à Lisbonne mais j’ai l’écharpe et les maillots à la maison."

"Le fait que la Juve ait marqué à Lisbonne rend le retour plus difficile mais le Benfica a aussi pour habitude de marquer. En plus, elle joue très bien les contres."

Jorge Jesus : "Sur certains points, il me fait penser à Mourinho. Il a l’air très proche de ses joueurs. Par contre, il a une équipe qui, dans son style, aime produire du jeu. Le Benfica de Jesus est aussi bien capable de jouer en contre que de garder le ballon."

"Je suis varzinista (de Varzim) mais des trois grands, je préfère le Benfica. C’était le club de mon père. Quand j’étais jeune, j’avais leur maillot, je regardais leurs matches à la télé au café avec mes copains. Et quand on pouvait, on allait les voir jouer à Vila do Conde ou à Povoa de Varzim."

"Par rapport à l’année dernière, ce Benfica est plus calculateur. Jesus fait plus tourner son équipe en vue des matches décisifs. Cette rencontre face à la Juventus est une finale anticipée. C’est du 50-50. Rien n’est impossible ni pour le Benfica, ni pour la Juve."

Jorge Jesus : "Au Portugal, les mentalités sont en train de changer. Il y a un an, tout le monde réclamait sa tête mais Luis Filipe Vieira l’a maintenu. Il a fini par avoir raison. La saison dernière, même si le Benfica n’avait rien gagné, il avait déjà certainement la meilleure équipe du Portugal. Le fait d’avoir maintenu l’entraîneur en place prouve qu’il faut laisser du temps."

"Depuis tout petit, chaque année quand j’allais au Portugal avec mes parents, j’achetais le maillot du Benfica. Si pour le moment je suis bien en Ligue 1 et que j’ai envie d’y poursuivre, je rêve de jouer un jour pour ce club. "

"Le Benfica a bien joué à l’aller et je n’ai pas vu une équipe de la Juventus digne de son statut de championne d’Italie. Elle a su garder la balle mais les Portugais ont bien joué le coup, en contre notamment."

Jorge Jesus : "Le fait de l’avoir maintenu est un choix qui s’est avéré payant. On l’avait enfoncé en fin de saison dernière mais il ne faut pas oublier qu’il avait perdu en finale de Ligue Europe contre Chelsea, en toute fin de match et que le FC Porto était une équipe redoutable. Il est très expressif pendant les matches, fait de grands gestes. Rien à voir avec Gourcuff qui est plus réservé. Il me rappelle un peu Patrice Garande que j’avais eu à Caen, qui est très tonique. Ça donne parfois plus d’envie encore aux joueurs qui sont sur le terrain. "

"Quand j’étais petit, Rui Costa, João Pinto, c’était ma came… Cette passion pour le Benfica me vient de mon parrain qui vit maintenant en Allemagne. Il a toujours été à fond pour les Aigles, comme mon père alors que du côté de ma mère, c’est plus Porto qu’on supporte. J’ai eu la chance de visiter les deux stades de la Luz, l’ancien et le nouveau."

"Le match de jeudi s’annonce compliqué. Le Benfica est devant mais la Juventus aussi possède une grande équipe. Mais j’y crois. Cette équipe a appris de ses erreurs de l’année dernière."

Jorge Jesus : " Il fallait lui laisser le temps. L’équipe qui gagne aujourd’hui est celle qu’il a construit la saison dernière. On ne peut que le féliciter pour ce qu’il réalise avec ce club."

"Mon père est supporter du Benfica et chez nous si tu n’es pas pour Benfica, même pas la peine de venir voir un match ! (rires) Je suis allé visiter le stade de la Luz, une année, avec mes parents. C’était impressionnant. Quand j’étais jeune, mes oncles ont fait marcher leurs contacts et j’ai fait une semaine d’entraînement au Benfica. Ça s’est super bien passé mais j’étais petit et je ne me voyais pas rester là-bas, tout seul."

"Le Benfica peut passer face à la Juve. Il est en pleine bourre. Il va devoir faire attention à ne pas se relâcher comme à l’aller en deuxième période mais cette équipe est bien moins fébrile que celle de l’année dernière. La preuve, elle est déjà championne."

Jorge Jesus : "Chaque année il est critiqué mais, en fin de compte, sur ce qu’il réalise ça a l’air de fonctionner. S’il est encore au Benfica après tant d’années c’est que c’est un bon entraîneur… "