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OL - Ajax - Génération Lacazette, génération de frustrations

Martin Mosnier

Mis à jour 12/05/2017 à 14:25 GMT+2

LIGUE EUROPA - Fer de lance de la génération de jeunes Gones, Alexandre Lacazette a sans doute joué son dernier match européen ce jeudi. Cet été va marquer la fin d'une génération. Un groupe pétri de talents mais miné par son inconstance. Les promesses étaient belles mais elles n'ont pas été tenus jusqu'au bout. A l'image de cette demi-finale face à l'Ajax.

Alexandre Lacazette (OL)

Crédit: Getty Images

Il avait les yeux rougis par une déception qu'on imagine immense. Alexandre Lacazette a joué son dernier match européen avec son club formateur ce jeudi. Quoiqu'en dise son président, cette élimination en demi-finale de la Ligue Europa sonne la fin d'une génération. Celle, si talentueuse, qui a assuré la transition après une ère incarnée par Yoann Gourcuff et marquée par des investissements colossaux et pas toujours bien sentis. Parce qu'il fallait rembourser son nouveau stade et éponger les dettes d'une politique sportive douteuse, l'OL n'a pas eu d'autres choix que de lancer ses jeunes. Lopes, Umtiti, Ferri, Tolisso, Lacazette, Fekir et Ghezzal ont porté haut ses couleurs. Cette génération a pris le pouvoir entre 2012 et 2014. Umtiti est déjà parti. Lacazette, Ghezzal voire Tolisso et Ferri pourraient suivre cet été.
Une génération pétrie de talent qui a si souvent tutoyé les sommets sans jamais parvenir à y planter son drapeau. Une génération de frustration qui n'aura pas laissé un héritage dans la vitrine du club. Si Lacazette et Umtiti ont remporté une Coupe de France en 2012, ils n'étaient pas encore les fers de lance du club. Certes, cette jeune garde aura perpétué la tradition et assuré la présence de l'OL en Coupe d'Europe chaque année, une performance qu'il ne faut surtout pas banaliser. Mais, pas de chance pour elle, les Qataris ont choisi Paris en 2011 pour investir en masse et faire main basse sur la L1. Face à l'effectif royal du PSG et son appétit vorace (10 trophées domestiques majeurs sur 13 possibles depuis août 2012), les ambitions de l'OL en ont pris un coup.
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Lacazette et Umtiti en 2014

Crédit: Getty Images

Aussi séduisante qu'agaçante

Lacazette, Tolisso et tous les autres ont fait de séduisants dauphins en 2015 et 2016. Mais ils ont aussi montré leurs limites au très haut niveau. La Ligue des champions a si souvent sanctionné leurs faiblesses. Capables du pire et du meilleur, inconstants dans leur contenu de match et sur la continuité d'une saison, ces Gones purs jus ont livré des prestations aussi agaçantes que séduisantes avec cette désagréable sensation de choisir parfois leur match. A l'ivresse succédait trop souvent la gueule de bois. Ces jeunes n'ont jamais franchi la phase de poule de Ligue des champions. Le haut niveau ne s'embarrasse pas avec les inconstants et les sanctionne.
Comme ce jeudi face à l'Ajax Amsterdam. Même face à une formation inexpérimentée et pleine de défauts, l'OL a fini par chuter. Elle avait pourtant l'occasion d'offrir sa première finale européenne au club. Voilà qui aurait de la gueule pour cette équipe biberonnée à Tola-Vologe. Mais non, le bouquet final s'est refusé à cet OL. Une issue cruelle mais pas injuste. Cette équipe s'est montrée trop fidèle à elle-même en manquant d'équilibre, de constance et de principes de jeu. Ce Lyon-là a souvent brillé par ses talents individuels, ceux qui contenteront les appétits des grands d'Europe cet été. Ils ont masqué une expression collective défaillante.
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Corentin Tolisso (Lyon) face à Besiktas en Ligue Europa (2017).

Crédit: Getty Images

Début de saison en pantoufles et coups de pied aux fesses

Ce n'est pas la première fois. Depuis trois ans, Lyon démarre ses saisons en pantoufles. Incapable de se faire violence, miné par des égos boursouflés et des comportements individualistes. Il leur a manqué des coups de pied aux fesses. Mais quand ils ont côtoyé le précipice, ces Gones ont su s'en relever. Par leur talent immense. Sauf cette saison. La dernière pour les plus talentueux d'entre eux. Dommage parce qu'il y avait sans doute mieux à faire. Alors oui, Alexandre Lacazette avait les yeux rougis jeudi soir. Parce que pour lui comme pour tous ses camarades, les regrets seront éternels.
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Lacazette (OL) face à l'Ajax

Crédit: Getty Images

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