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Mais pourquoi la Biélorussie continue-t-elle de jouer comme si de rien n’était ?

Glenn Ceillier

Mis à jour 30/03/2020 à 11:58 GMT+2

Alors que les compétitions sont suspendues en Europe et dans une grande partie du monde, le championnat biélorusse de football fait exception. Comme les autres sports ou activités du pays, le football se poursuit dans cet état. Une volonté du président Alexander Lukashenko, qui se démarque par des sorties déroutantes.

Des supporters du FC Minsk en Biélorussie, 2020

Crédit: Getty Images

"En raison de la situation épidémiologique, le match de samedi s'est révélé être un match central, pas seulement en Europe mais dans le monde. Car cette rencontre était le seul derby sur la carte du football mondial" ! Le Dinamo Minsk se délecte sur son site de cette situation ubuesque. Alors que nombre d'états ont décidé d'arrêter leurs compétitions pour tenter de stopper la propagation de la pandémie de Covid 19, un pays fait cependant encore exception : la Biélorussie.
Ce week-end, l'ex-république soviétique située aux portes de l'Union européenne a ainsi connu une journée de championnat, comme si de rien n'était. Deux matches de première division ont pu se dérouler ce dimanche, deux autres vendredi et donc quatre samedi, dont ce derby dans la capitale entre le FC Minsk et le Dinamo (3-2). Mais pourquoi ? "Tout est encore ouvert: les entreprises, les écoles ou encore les centres commerciaux… Il est donc normal que les compétitions sportives de hockey, football ou encore de handball se poursuivent", explique dans Marca, Yury Douna, directeur de "PressBall" l'un des médias sportifs du pays.
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Coronavirus - En Biélorussie, le championnat suit son cours malgré l'épidémie

Le sport est le meilleur remède contre le virus
Alors que la Biélorussie ne compte que 94 cas recensés du nouveau coronavirus et aucun décès, selon les chiffres officiels, le pays célèbre pour son architecture stalinienne maintient une position diamétralement opposée à celle de nombreux autres états, qui ont choisi le confinement de leur population pour endiguer la propagation de l'épidémie. Cette décision vient évidemment de plus haut sommet de l'état : le président Alexander Lukashenko, en poste depuis 1994, se refusant à arrêter son pays qui affronte déjà des difficultés économiques.
Dans son sillage, les autorités bélarusses se targuent de mettre en place un confinement strict des porteurs du Covid 19, même asymptomatiques. Histoire de pouvoir continuer à vivre normalement. Et comme souvent dans ces cas-là, le sport est juste l'illustration la plus parlante de tout cela. "Il n'y a pas de virus ici. En avez-vous vu flotter dans les airs ?Le sport est le meilleur remède contre le virus. C'est mieux de mourir debout que de vivre à genoux", a lancé Alexander Lukashenko samedi à la sortie d'un match de gala de hockey sur glace auquel il a pris part. Une sortie médiatique déroutante. Une de plus. Car depuis quelques semaines, le président biélorusse les multiplie.
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"Il n'y a pas de virus ici" : le président biélorusse dans le déni après un match de hockey

Les conseils du président : boire de la vodka, aller au sauna…

La semaine dernière, celui qui a été qualifié de "dernier dictateur d’Europe" pendant des années a ainsi dénoncé une "psychose", affirmant que la "panique" en découlant était plus dangereuse que le virus lui-même. "Nous n'arrêtons rien. Nous allons organiser tous les événements que nous avons prévu. Laissons Dieu nous protéger du coronavirus", a-t-il ainsi lancé selon l'agence bélarusse Telegraph. Et comme le rapporte The Times, il a même conseillé à ses concitoyens de boire de la vodka, de travailler dur et de se rendre au sauna pour rester en bonne santé…
Comme toutes les activités et les autres sports du pays, le football se poursuit donc normalement. Sans trembler. Ou presque. "Même si on est venus ici, on essaie de s'isoler: on se tient à l'écart, on est venus en voiture, on s'est lavé les mains 10 fois", a raconté samedi à l'AFP un Igor qui est surpris par le comportement de certains : "C'est comme s'ils n'étaient au courant de rien, ils vont et viennent, ils sourient". Lioudmila, une professeure des écoles de 55 ans, a sûrement l'explication à ces attitudes : "Les gens malades ne viennent pas au stade"…
(Avec AFP)
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