Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Maradona, vingt ans après

Maxime Dupuis

Mis à jour 09/04/2015 à 15:07 GMT+2

Mercredi soir, le sélectionneur de l'équipe d'Argentine sera au stade Vélodrome, au bord d'une pelouse qu'il aurait pu fouler en tant que joueur. A l'été 1989, Diego Maradona avait failli signer à l'Olympique de Marseille. Le meilleur joueur du monde étai

Imaginez deux secondes : Lionel Messi va être transféré à l'Olympique Lyonnais. Vous n'y croyez pas ? Même en fermant les yeux ? Normal. Cela ne se fera pas. Le football du XXIe siècle est ce qu'il est et l'OL, club le plus puissant de l'Hexagone, ne peut se payer le meilleur joueur du monde. A une époque, la donne était quelque peu différente et les équipes françaises pouvaient espérer attirer de vraies stars. Les plus grandes. Ce fut le cas lors d'un fol été 1989. Eté durant lequel Marseille a bien cru recruter celui qui, avec Pelé, est considéré comme le meilleur footballeur de tous les temps : Diego Maradona. Du coup, sa venue à Marseille, pour le match amical face à l'équipe de France mercredi soir, a quelque chose de savoureux pour la cité phocéenne qui a rêvé de voir El Pibe de Oro fouler la pelouse du Vélodrome, il y a déjà vingt ans.
Arrivé dimanche à l'aéroport de Marignane, Diego Maradona a reçu un accueil digne du joueur qu'il a été. Comme partout où il passe, l'ange et démon Maradona suscite la passion. Mais à Marseille, il y a quelque chose de spécial. Et cela a bien évidemment à voir avec le feuilleton de l'été 1989 où il a été à deux doigts de s'engager avec l'OM. "J'avais un contrat signé avec Bernard Tapie", a-t-il tenu à rappeler lundi soir.
Maradona voulait souffler
A l'aube de la gloire naissante de l'Olympique de Marseille et après avoir décroché un doublé coupe-championnat, Bernard Tapie souhaitait installer son club tout en haut de la hiérarchie européenne. Pour ce faire, le président du club phocéen avait décidé de frapper fort en recrutant, en autres, Carlos Mozer, Enzo Francescoli ou encore un certain Chris Waddle. La cerise sur le gâteau ? Diego Maradona. Le 3 juin, la presse annonce l'arrivée du Napolitain à Marseille. La rumeur est folle. Et enflamme la Canebière.
Mais plus qu'une rumeur, l'affaire est, au moment où sort l'info, en voie d'être conclue. Michel Hidalgo se rend à Naples pour rencontrer un Diego Maradona enjoué à l'idée de rejoindre Marseille. Trois ans après avoir décroché la Coupe du monde, l'Argentin a besoin de souffler. D'aller voir ailleurs. De s'éloigner de Naples où la pression quotidienne devient de plus en plus difficile à supporter. Maradona a envie de respirer. Et ce sera à l'OM. "Il désirait venir à l'OM, c'est clair. Il avait aussi très envie d'une belle villa au bord de la mer. Je lui en ai présentée une que je connaissais, cela lui a semblé enchanteur. Et ses exigences salariales paraissaient accessibles", raconte aujourd'hui Michel Hidalgo, ancien directeur sportif marseillais.
"Le contrat était sur la table"
L'affaire est dans le sac. A ceci près que la fuite dans la presse, orchestrée par Michel Basilevitch, représentant du joueur argentin, met Naples en émoi. Non, il n'est pas question de laisser filer l'idole. Celui qui, un an après, divisera la ville lors de la demi-finale de la Coupe du monde entre l'Italie et l'Argentine, ne peut partir à Marseille. "Tout était prêt, martèle Maradona. On avait eu une réunion de quatre heures avec Corrado Ferlaino, le président de Naples, et il m'a dit que je pourrai partir si on remportait la Coupe de l'UEFA, ce qu'on a fait. Mais alors que tout était prêt, que le contrat était sur la table, il m'a dit que je ne pouvais plus partir. Il avait dû se lever du mauvais pied ou prendre la mauvaise pilule."
La pression était devenue trop forte pour le président de Naples. Cerné de toutes parts et un peu vexé d'avoir été court-circuité par l'OM, le joueur et son intermédiaire dans la transaction, Corrado Ferlaino recule. Les 40 millions de francs proposés par l'OM n'ont plus de valeur. Bernard Tapie est snobé. Ses efforts seront vains. Diego Maradona ne viendra pas à l'OM. Sans lui, le club phocéen poursuivra sa route vers les sommets. Demi-finaliste de la C1 en 1990, finaliste en 1991 et enfin vainqueur en 1993, l'Olympique de Marseille aura décroché le Graal sans Maradona. Suivra une descente aux enfers que Maradona aura débuté avec deux ans d'avance.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité