Abidal, Martin : axe fort

JEU/ORGANISATION : Laurent Blanc a finalement suivi sa première intuition et aligné la première équipe - moins Benzema - qu'il avait disposée sur pré, mercredi lors de la dernière séance à huis clos. Alignés en 4-3-3 avec une triplette Cabaye - Diarra - Martin au milieu et un trident Valbuena - Hoarau - N'Zogbia en attaque, les Bleus ont parfois peiné dans le replacement, ouvrant la brèche à quelques contres polonais. Mais dans la construction, cette équipe a ressemblé à ce que Laurent Blanc promet depuis son arrivée. Le pouvoir était aux techniciens. La fin de partie a été chaude mais, à l'énergie, les Bleus ont tenu bon. Cette tournée s'est mieux terminée qu'elle n'avait commencé.

CARRASSO (6) : Pour sa première sélection, le gardien de but a été plutôt bon, même s'il s'est fait bouger dans les airs. On l'a vu sérieux sur sa ligne, comme sur ce coup franc rentrant d'Obraniak qu'il a capté sans sourciller (55e) ou une autre tentative du même Lillois quelques minutes plus tard (71e). Il aurait pu - et dû - encaisser un but si Sagna ne l'avait pas suppléé sur sa ligne (75e). Une belle soirée pour le Bordelais qui n'aura pas eu beaucoup de raisons de sourire en 2010/2011.

SAGNA (7) : On a trop souvent été déçu par les prestations en demi-teinte de Bakary Sagna pour ne pas saluer celle-ci. L'arrière droit d'Arsenal a fait une partie d'excellente facture. Des interventions sur des centres dangereux (6e, 13e), une bonne lecture de jeu et un apport offensif indéniable (il est dernier passeur sur le but de N'Zogbia), l'ancien Auxerrois a enfin montré qu'il avait une vraie stature internationale. Il a même sauvé un ballon sur sa ligne alors que Carrasso était battu (75e).

KABOUL (Non noté) : Quel dommage... Vingt-sept minutes prometteuses sur la pelouse et une lésion à l'adducteur gauche qui l'a forcé à laisser sa place. Aligné à droite d'Eric Abidal, le joueur de Tottenham a réussi quelques interventions autoritaires, de la tête notamment. On l'a même vu commander la remontée de ses partenaires de la défense. Laurent Blanc n'aura pas pu se faire d'idée précise quant à la complémentarité de cette charnière peut-être appelée à jouer en Albanie. RAMI (5) a pris sa place et, d'entrée, a eu le droit à un "café crème" de bienvenue par Blaszczykowski. Pour le reste, le champion de France a fait le travail. Reste à progresser dans la relance. Il a failli marquer de la tête (81e).

ADIBAL (8) : Eric Abidal en défense centrale de l'équipe de France, ça ne rappelle pas beaucoup de bons souvenirs. Mais dans un cadre plus serein que ceux qu'il a connus par le passé, le Barcelonais a donné de sacrés gages. Aligné à gauche de Kaboul puis de Rami, porteur du brassard au retour des vestiaires, l'ancien Lyonnais s'est montré sûr de lui et costaud. On l'a vu couper quelques trajectoires avec maestria, dont une à l'heure de jeu (60e). Intraitable et concerné, il a même pris un carton jaune pour une faute sur Obraniak (70e). Laurent Blanc ne tient pas qu'un arrière gauche en la personne d'Eric Abidal.

EVRA (5) : Si les Bleus sont fatigués en cette fin de saison, Patrice Evra a montré jeudi soir qu'il avait encore un peu de jus. Peut-être un peu trop d'ailleurs. Le Mancunien a beaucoup attaqué. On aura notamment apprécié un drôle de déboulé dans le camp polonais (17e). Malheureusement, il aura parfois oublié ses tâches défensives. Les Polonais n'ont pas tardé à s'en rendre compte et sont passés la plupart du temps par son aile souvent dégarnie.

DIARRA (4) : Une nouvelle fois porteur du brassard, la veille de l'annonce officielle par Laurent Blanc de son capitaine au long cours, Alou Diarra a réalisé une prestation tout juste neutre. En position de sentinelle juste derrière Martin et Cabaye, le Bordelais a laissé parler les techniciens et s'est effacé. Dans la récupération, on l'a également peu vu. Remplacé par M'VILA (46e), qui a joué les sentinelles avec le souci d'orienter le jeu.

CABAYE (5) : Aligné au même poste que face à l'Ukraine au sein de son 4-3-3, Yohan Cabaye a commencé par un coup de pied arrêté savamment distillé sur la tête de Hoarau (4e). Il a beaucoup travaillé au pressing, on l'a d'ailleurs vu monter très haut pour tenter d'aller récupérer le ballon. Offensivement parlant, il a souffert de la comparaison avec Martin. Remplacé par DIABY (46e), qui s'est montré concerné mais discret.

MARTIN (7) : Ce garçon sent le jeu. C'est une évidence. Cette fois, il n'a pas marqué deux buts mais, par sa vista et son coup de patte, le Sochalien a bonifié le jeu tricolore. Lorsqu'il a le ballon, il se passe toujours quelque chose. Jeu court, jeu long, Marvin Martin a pris les bonnes décisions à 99% du temps. Sur le but de N'Zogbia, c'est lui qui réussit l'avant-dernière passant en renversant le jeu de manière magistrale (12e). Vivement la suite !

VALBUENA (5) : On l'attendait sur le côté droit. Il a démarré à gauche. Le Marseillais a tenté, mais pas toujours réussi ce qu'il entreprenait. On l'a un peu plus vu à son avantage en seconde période avec une bicyclette (53e) et deux frappes cadrées qui n'ont pas fait mouche (57e, 64e). Remplacé par MALOUDA (73e), le Marseillais n'a pas marqué de gros points.

HOARAU (4) : Avant-centre est un poste ingrat. Guillaume Hoarau en a donné une nouvelle preuve, jeudi soir. Le Parisien a commencé par placer une bonne tête (4e) avant de disparaitre de la surface polonaise. Durant le match, Hoarau a surtout joué en remises dos au but et sorti quelques ballons chauds devant... Cédric Carrasso. Karim Benzema et même Kevin GAMEIRO, qui l'a remplacé à la 78e minute, peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

N'ZOGBIA (6) : Une entame discrète. Une petite remise en place signée Laurent Blanc. Et un but. Le premier de sa jeune carrière internationale. Sur l'action, Charles N'Zogbia a fait ce que le sélectionneur voulait : il a tenté sa chance et cela a marché. On l'a vu passer à gauche au milieu de la première période et y a pris un sacré tampon de la part de Szczesny (33e). Intéressant même s'il y a du déchet dans son jeu, il a continué sur sa lancée au retour des vestiaires. Il aurait d'ailleurs pu marquer un deuxième but si Szczesny n'avait pas veillé (64e). Remplacé par REMY (73e), qui s'est montré en quelques minutes passées sur le terrain.