L'équipe de France de football en Uruguay: Pour eux, l'Uruguay c'est vital (Sagna, Payet, Capoue...)

Peu habitués au statut de titulaire en Bleu, ces sept hommes, qui débuteront sauf surprise face à l'Uruguay, ont l'occasion de démontrer qu'ils peuvent faire plus que jouer simplement les utilités. Certains ont clairement plus à jouer que d'autres mais pour tous, cette rencontre est un formidable moyen d'attirer la lumière à eux et d'instiller le doute dans l'esprit du sélectionneur. Revue d'effectif.

Après un an et demi d'absence en Bleu, Sagna a repris son couloir droit face à l'Allemagne (1-2). Mais en son absence, Mathieu Debuchy s'est installé au poste avec une certaine efficacité. La hiérarchie est toutefois loin d'être claire sur ce côté droit où Christophe Jallet reste dans la course. Debuchy possède encore une courte tête d'avance notamment grâce à son apport offensif. Sagna joue gros, très gros. Face au Brésil, Debuchy reprendra sa place. Leurs prestations seront fatalement comparées et disséquées. En Amérique du Sud, se joue une partie de l'avenir du poste de latéral droit.

Lui a tout à gagner. Surprise de la liste, il débarque en Bleu sur la pointe des pieds et démarre d'entrée face à l'Uruguay. Associé à Koscielny dans l'axe gauche, il a beaucoup à prouver et énormément à gagner. Au sein d'une charnière qui se cherche toujours, où les associations se multiplient, Mangala doit passer du statut d'espoir à celui de recours crédible. A priori, il part de loin derrière Koscielny, Varane, Sakho et Rami. A priori... "Il a un bon gabarit et un pied gauche", note Deschamps qui sait que parmi son quatuor habituel, seul Sakho est gaucher. "Il va découvrir un autre niveau mais en potentiel, il a tout ce qu'il faut", conclut Deschamps.

Lui n'a qu'une sélection (Italie, novembre 2012) et ne doit sa présence en Amérique du Sud qu'au forfait de Clichy. Mais avec la mise à l'écart d'Evra, le couloir gauche se cherche une nouvelle doublure. Clichy semble intouchable, derrière la place est libre pour Mathieu ou Trémoulinas. "Il fait partie de ces arrières latéraux qui participent au jeu offensif", a souligné Deschamps ce mardi. "Il a une énorme qualité de pied et de centre et utilise très bien le ballon." Revers de la médaille et obstacle majeur à son avènement définitif en sélection : "Il ne faut pas qu'il oublie son travail défensif où il a encore des progrès à faire", juge son sélectionneur. "Le niveau international demande plus d'agressivité et de concentration." Face à la puissance de feu offensive de l'Uruguay, il aura l'occasion de démontrer à Deschamps qu'il peut être rigoureux offensivement. Sinon, il aura sans doute définitivement laissé passer sa chance.

Lui doit se racheter. Critiqué pour son manque de régularité, Capoue avait raté la Géorgie et l'Espagne. "Aujourd'hui, j'attends qu'Etienne soit meilleur", s'était justifié Deschamps. Capoue l'a entendu et finit la saison en trombe à Toulouse. Le milieu défensif sait pertinemment que Pogba, Cabaye et Matuidi seront suspendus en Géorgie en septembre prochain. Il ne doit plus décevoir Deschamps car, au sommet de sa forme, il est le recours principal à ce trio de récupérateurs. A Montevideo, Capoue sait ce qu'il lui reste à faire pour regagner la confiance de son sélectionneur.

Pour lui c'est clair, une place de titulaire lui tend les bras. Depuis plusieurs mois (années ?), ce couloir droit ne trouve plus preneur. Valbuena, Ménez, Ben Arfa, Rémy, Nasri s'y sont notamment cassés les dents. Au sortir d'une saison aboutie à Lille (12 buts et 12 passes décisives), Payet a le profil requis pour compléter le puzzle de Deschamps et rééquilibrer l'animation offensive des Bleus. Lui qui n'a plus joué en sélection depuis 2010 jouera gros mercredi. La concurrence est moins féroce que sur les autres postes mais la malédiction du couloir droit en a déjà puni plus d'un.

Gourcuff et les Bleus, c'est l'histoire d'un rendez-vous contrarié. D'autres ont pris sa place dans l'axe (Valbuena) mais son repositionnement à gauche à Lyon lui ouvre de nouvelles perspectives en Bleu.  "Ce n'est pas son meilleur poste mais il fait des choses intéressantes", note Deschamps. "C'est une question de complémentarité avec les joueurs qui l'entourent. Même s'il a progressé sur son côté, il ne va pas déborder et centrer du gauche même s'il l'a fait une fois à l'entrainement." Ribéry absent, il débutera donc sur son aile face à l'Uruguay. Un concours de circonstance favorable qu'il doit saisir pour définitivement s'installer dans le groupe France comme recours à Ribéry. Et son profil une alternative intéressante au Munichois : "Le latéral qui joue derrière lui doit lui offrir des solutions car Yoann peut venir entre les lignes dans le coeur du jeu. Mais il doit faire plus d'efforts. Quand son latéral monte, il faut être capable de courir derrière." A Gourcuff de montrer qu'il en est capable.   

S'il a débuté face à la Géorgie (3-1) ou lors des amicaux en Italie (1-2) et face à l'Allemagne (1-2), Olivier Giroud n'est pas l'option prioritaire de Deschamps en pointe. C'est bien Benzema qui démarre toutes les rencontres qui comptent et notamment la double confrontation face à l'Espagne. Ce n'est pourtant pas faute de faire le job. Alors que Benzema fêtera mercredi un an de disette en Bleu, Giroud pourrait profiter de l'occasion pour mettre la pression sur un Madrilène qui peine sérieusement en sélection. A lui de s'imposer définitivement comme une évidence.