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Après Serbie-France, Bleus : Les 7 chantiers de DD qui ont avancé (ou pas) en une semaine

Geoffrey Steines

Mis à jour 08/09/2014 à 21:05 GMT+2

A l’occasion du premier rassemblement post-Mondial, Didier Deschamps a lancé l’opération Euro 2016. Avec beaucoup d’enseignements positifs à tirer de cette semaine globalement réussie pour les Bleus, même si la marge de progression reste énorme.

Mathieu Valbuena et Moussa Sissoko face à l'Espagne

Crédit: AFP

Entretenir la dynamique

Deux ans de matches amicaux, le tunnel sera long et parfois sombre sur la route de l’Euro 2016. Didier Deschamps l'a lui-même répété à maintes reprises ces derniers jours, il ne sera pas toujours facile de maintenir ses joueurs sous pression pendant cette période. Mais le sélectionneur souhaite que son groupe se fixe des objectifs individuels et collectifs. Ce qui passe par des résultats probants, même s’ils n’auront pas une incidence directe sur l’avenir à moyen terme de cette équipe, qualifiée d'office pour la prochaine grande échéance internationale. Il est important de capitaliser sur une Coupe du monde globalement réussie et les deux premières rencontres ont permis aux Français de surfer sur cet élan.
En battant l’Espagne à domicile (1-0), avant de ramener un nul de Serbie (1-1), ils ont réussi leur premier rassemblement post-Mondial. Surtout qu’il n’est jamais facile de faire un résultat à Belgrade. Dans leur histoire, les Bleus n’y ont jamais gagné en sept visites (trois nuls et quatre défaites). Mais la bande à DD dispose désormais de certitudes qui lui permettent de voyager. Elle n’a perdu que deux de ses seize derniers matches, pour onze victoires et trois nuls. Bref, les chiffres sont tous positifs sur le plan des résultats. Signe que, sous la houlette de Deschamps, une réelle culture de la gagne se développe gentiment dans ce groupe encore jeune. Elle semble loin l’année 2013 où les Bleus avaient enchaîné cinq rencontres sans succès de mars à septembre...
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Paul Pogba, milieu de terrain de l'équipe de France

Crédit: AFP

Répartir les temps de jeu

Sur les 23 joueurs retenus par Didier Deschamps pour ce rassemblement, dix-neuf ont disputé au moins l'une des deux rencontres. Ils sont même quinze à avoir joué un minimum de 90 minutes sur l’ensemble de ces deux matches. Rémy Cabella, Morgan Schneiderlin, Lucas Digne et Jérémy Mathieu, qui totalisent quinze sélections à eux quatre, sont notamment dans ce cas. Cela prouve que Deschamps n’a pas tardé à donner leur  chance à des joueurs qu’il n’avait pas (ou très peu) utilisés lors de ses deux premières années de mandat à la tête des Bleus. Le sélectionneur français souhaite impliquer tous ses hommes dans le projet Euro 2016 et leur envoyer un message fort : ils auront l’occasion de se montrer dans les mois à venir. Il met ainsi en place une saine concurrence au sein d’un groupe dont les membres sentent que les statuts et les hiérarchies ne sont pas figés. Seuls les gardiens peuvent se poser des questions. DD a promis de leur donner à tous du temps de jeu d’ici à 2016. Mais Hugo Lloris a joué les deux matches de la semaine. Partie remise pour Steve Mandanda et Stéphane Ruffier.
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Jérémy Mathieu, ici devant Branislav Ivanovic, lors du match amical Serbie - France

Crédit: AFP

Dénicher des doublures fiables

Au Brésil cet été, les Bleus ont certainement manqué de profondeur de banc pour voir plus loin. A certains postes, les titulaires du onze type ne pouvaient pas souffler, faute de suppléants capables de se mettre au niveau international. Les vingt mois à venir marqueront une quête perpétuelle de ces doublures à même de maintenir l’équipe à un seuil de performance important, quels que soient les joueurs alignés par le sélectionneur. Ce dernier a procédé à sept changements pour le voyage en Serbie, par rapport à la réception de l’Espagne trois jours plus tôt, et a pu tirer des enseignements positifs de cette large revue d’effectif. Schneiderlin, Cabella et Mathieu ont tous marqué des points. Au contraire de Digne, Sagna ou Rémy, quelconques dans cette rencontre. Ce n’était sûrement pas leur dernière chance, mais ils devront faire en sorte de ne laisser passer la prochaine qui se présentera. Sous peine de voir leur place dans le groupe menacée par des nouveaux arrivants.
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Rémy Cabella contre la Serbie

Crédit: AFP

Ouvrir le groupe France à des novices

D'autant que Didier Deschamps a bien indiqué son envie d’amener du sang neuf dans l’effectif au cours des prochains mois. "On n'est pas en vase clos", a-t-il martelé. Il faudra néanmoins attendre pour découvrir de nouveaux visages, ce que l'on savait depuis l’annonce des 23 joueurs retenus pour ce rassemblement. Un premier rassemblement de la saison 2014/2015 pour lequel l’ex-coach de Monaco ou de la Juventus a fait le choix de la continuité dans la foulée de la Coupe du monde. Les forfaits de Laurent Koscielny et d’Olivier Giroud ont tout de même permis de voir Jérémy Mathieu et Alexandre Lacazette fêter leur troisième sélection en Serbie. C'est déjà ça, même si le sélectionneur ira forcément beaucoup plus loin dans les tests d’ici quelques mois. Et pourquoi pas dès le mois d’octobre.
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Loic Rémy avec Jeremy Mathieu et Alexandre Lacazette avant France-Espagne 2014

Crédit: AFP

Tester de nouvelles organisations

Didier Deschamps ne s’en est pas caché : les matches amicaux qui jalonneront les deux années à venir seront pour lui autant d’opportunités d’expérimenter de nouveaux schémas tactiques. Pour le moment, l’ancien entraîneur de l’Olympique de Marseille n’a pas réellement renouvelé ses idées. Il a seulement fait du neuf avec du vieux contre l’Espagne, en remettant au goût du jour le 4-2-3-1 qui avait fait ses faveurs lors de sa première année à la tête de l’équipe de France. Un dispositif réutilisé avec succès, avant de revenir en Serbie au 4-3-3, qui fait référence pour les Bleus depuis leur barrage retour victorieux contre l’Ukraine sur la route du Mondial 2014. Pour le moment, Deschamps et son staff ont laissé les tubes à essais aux vestiaires. Ils les sortiront peut-être au mois d’octobre, avec notamment un déplacement en Arménie qui pourrait être davantage propice à l’innovation.
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Paul Pogba lässt Sergio Busquets stehen

Crédit: AFP

Trouver la parade sur les coups de pied arrêtés

Par la force des choses, les Bleus seront surveillés pendant deux ans au sujet de leur capacité à mieux défendre sur les coups de pied arrêtés. Pourquoi ? Parce que le seul but de la victoire allemande au Maracana en quart de finale du Mondial a été inscrit sur une telle phase de jeu. Un mauvais souvenir qui hante les souvenirs des joueurs et des supporters. Dimanche encore, les Français ont souvent souffert dans le jeu aérien face à la taille de leurs adversaires. "On a été en difficulté sur les coups de pieds arrêtés, les Serbes ont six ou sept joueurs qui culminent à 1,90 m", a reconnu Didier Deschamps. Dans le jeu, le chantier défensif avance bien pour les Bleus. Sur les phases arrêtées, il est encore en branle. Aux joueurs et au staff de se prémunir contre ce danger, prépondérant dans le football moderne, plus encore dans les grandes compétitions internationales.
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Moussa Sissoko au duel avec Matija Nastasic lors de Serbie-France

Crédit: AFP

Progresser dans l’animation offensive

Lors de la Coupe du monde, les Bleus ont affiché de réelles qualités pour se projeter rapidement vers l’avant et faire mal à l’adversaire dans le jeu de transition. Capables d’aller très vite à la récupération du ballon, ils ont capitalisé sur cette arme qu’il maîtrisait à merveille. Le Honduras (sur le deuxième but) ou la Suisse, écartelée par les contres éclairs des Français, pourraient en témoigner. Mais lorsqu’il s’est agi d’évoluer en attaques placées, les hommes de Didier Deschamps ont étalé leurs limites. Des carences à gommer dans les mois à venir pour élargir la palette de cette équipe et lui donner des options supplémentaires, afin d’imposer son jeu et de maîtrriser davantage son sujet, quel que soit l’opposition.
Face à l’Espagne, avec un onze de départ très proche de celui aligné contre l’Allemagne en quart du Mondial, la France a envoyé des signaux positifs dans ce sens. Opposés à une Roja en reconstruction, les partenaires de Mamadou Sakho ont pris les choses en main, malgré des temps faibles où ils ont couru après le ballon. Pleins de bonne volonté et mobiles pour proposer des solutions au porteur, ils ont offert des séquences à une touche de balle rarement vues sur les deux premières années du mandat de DD. C’est sur l’un de ces mouvements qu’ils ont marqués le seul but de la rencontre. Des automatismes ont sauté aux yeux et le vécu commun de ce groupe transpire, aussi bien dans l’attitude générale que dans le jeu. Avec une équipe remaniée en Serbie, les progrès furent moins évidents, même si Cabella et Rémy ont affiché une complémentarité intéressante. Le chantier le plus compliqué à mener à bien pour Deschamps est certainement celui-là. Mais il avance dans le bon sens. Comme beaucoup d’autres sur le chemin de l’Euro 2016.
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Loïc Rémy n'a pas su saisir sa chance lors de Serbie-France.

Crédit: AFP

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