France-Suède : A Marseille, ces Bleus seront comme chez eux… mais pas dans le même contexte

Au Stade Vélodrome, l'équipe de France aura un peu l'accent marseillais. Le match amical entre les Bleus et la Suède sera l'occasion pour quelques Tricolores de retrouver un lieu qu'ils connaissent particulièrement bien. De Didier Deschamps à Dimitri Payet, en passant par Mathieu Valbuena, Steve Mandanda et André-Pierre Gignac, ils ont été, ou sont encore, des habitués de l'enceinte olympienne. Ils y ont écrit l'histoire de l'OM, et certaines de ses pages les plus glorieuses. Ils auront en commun de vivre ce match à Marseille comme un rendez-vous particulier. Mais dans le cadre des Bleus, le contexte ne sera pas le même pour tous.

Si un joueur incarne bien l'époque la plus glorieuse de l'OM, c'est bien Didier Deschamps, capitaine de l'équipe olympienne victorieuse en Ligue des champions en 1993. Le sélectionneur des Bleus y a aussi connu des succès en tant qu'entraîneur avec un sacre de champion de France en 2010. Malgré cela, il a des raisons d'appréhender son retour au Vélodrome. Parti dans un climat assez tendu en 2012, il assure cependant que cet épisode est derrière lui. "Les ruptures sont toujours difficiles, a-t-il expliqué. Mais j’ai tourné la page et l’OM continue sa route. Je ne reviens pas animé par une quelconque rancune. Je ne veux retenir que le positif." Pour lui, l'objectif sera de boucler une année réussie sur le banc tricolore avec une victoire qui effacerait le nul poussif face à l'Albanie (1-1).

Mathieu Valbuena, c'est l'une des belles histoires de l'OM. Un joueur arrivé de Libourne en toute discrétion qui a explosé aux yeux du grand public un soir de gala à Liverpool. Quand il a rejoint Marseille en 2006, Valbuena ne s'attendait probablement pas à devenir l'un des cadres majeurs d'une équipe olympienne dont il a fait le bonheur pendant huit ans. Parti au Dinamo Moscou l'été dernier, il n'a pas vraiment pu dire au revoir aux Marseillais. "Nous étions convenus avec le président que je ferais mes adieux au Vélodrome le jour d'OM-Montpellier, mais c'était trop compliqué, vu le calendrier du Dinamo, a-t-il expliqué. Mon retour se fera donc en tant que joueur, c'est un beau clin d'oeil." Qui plus est sous le maillot des Bleus, dont il est devenu l'un cadres. Comme avant à l'OM.

L'ange gardien de l'OM n'est pas pour rien dans la première place occupée par son club en Ligue 1. Cela n'a pas modifié son statut chez les Bleus, où il reste l'éternelle doublure d'Hugo Lloris. Un rôle qu'il n'apprécie pas forcément. "C’est dur à vivre, bien sûr, parce que j’étais numéro un au début, mais que je sois content ou non, c’est comme ça. Mon état d’esprit, on s’en fout un peu", avait-il lâché le mois dernier après la victoire en Arménie (0-3), où il avait profité de la blessure du gardien de Tottenham pour connaître sa 18e sélection en équipe de France. La 19e viendra vraisemblablement au Vélodrome, puisque Mandanda devrait être titulaire face à la Suède. Une parenthèse à domicile, avant de retourner dans l'ombre de Lloris.

A l'instar de Mandanda, André-Pierre Gignac pourrait lui aussi débuter devant son public du Vélodrome lors du match amical face à la Suède. Voir l'avant-centre marseillais titulaire chez les Bleus paraissait encore improbable il y a quatre mois, mais il a été récompensé de son excellent début de saison avec l'OM (10 buts en L1) par un rappel en équipe de France. Un retour gagnant. Le mois dernier, Gignac a brillé dans le onze de départ tricolore en Arménie avec un but et deux passes décisives (0-3). Revenu chez les Bleus, APG ne veut plus les quitter. "C'est à moi d'être performant et si possible décisif, a-t-il dit dans Téléfoot. En tout cas je vais tout faire pour rester dans ce groupe." Marquer au Vélodrome pour marquer son territoire en Bleu, c'est le défi de Gignac face à la Suède.

Comme Gignac, Dimitri Payet a surfé sur la vague du bon début de saison de l'OM pour retrouver l'équipe de France. Comme Gignac, il était titulaire en Arménie. Mais il n'a pas brillé, lui. Emprunté, imprécis, le stratège olympien n'a pas su poser son empreinte sur le jeu tricolore comme il le fait si bien sur celui de l'OM. Il l'a reconnu lui-même. "Je pense que j'aurais pu faire beaucoup mieux, avait-il dit après le match. Si on veut s'imposer dans une équipe, peu importe le match, peu importe le contexte, peu importe l'adversaire et les coéquipiers, il faut être bon. À moi de travailler pour y arriver… (…) C'était bien de revenir, maintenant il faut rester." Payet pourrait avoir une nouvelle chance au Vélodrome face à la Suède, même s'il ne sera pas forcément titulaire. A lui de ne pas la laisser passer.