Match amical : France-Albanie, le match que Deschamps n’a pas envie de rater

Le temps sera parfois long sur le chemin de l’Euro 2016. Les Bleus ne le découvrent pas, mais ils en ont certainement davantage conscience depuis cette semaine. Voilà cinq jours qu’ils sont réunis pour préparer un match amical contre l’Albanie, disputé ce vendredi au Stade de la Route de Lorient à Rennes (20h45). Au moment où les échéances en clubs montent sérieusement en intensité, que ce soit dans leur championnat respectif ou en Ligue des champions, il y a de quoi se creuser la tête pour trouver la motivation. Cette trêve internationale de novembre n’est pas simple à négocier pour les joueurs, elle ne l’a jamais été. Mais elle est encore plus compliquée à aborder cette année pour les Français, condamnés à jouer deux rencontres pour du beurre pendant que la grande majorité des autres nations européennes livrera une bataille pour sa place à l’Euro 2016.

Surtout que depuis le début de la saison, les Bleus avaient débuté leurs rassemblements par le plat de résistance. L’Espagne en septembre, puis le Portugal en octobre, ça aidait à faire passer un déplacement en Serbie ou en Arménie par la suite. Cette fois, ils sont dans la situation inverse. Le gros morceau de leur double rendez-vous du mois de novembre, ils l’aborderont à Marseille mardi contre la Suède de Zlatan Ibrahimovic. Avant cela, ils doivent se coltiner une Albanie sans référence au haut niveau international, même si sa cote grimpe doucement depuis deux ans (48e au classement FIFA, victoire au Portugal et nul contre le Danemark pour débuter les éliminatoires de l’Euro). Didier Deschamps a prévenu, il n’acceptera aucun relâchement de ses joueurs. "On peut tomber sur un adversaire supérieur sur un match mais ce que je n'admettrai pas c'est que ça vienne de nous, qu'on ne fasse pas tout ce qu'il faut", a-t-il tonné en conférence de presse jeudi. D’autant qu’il a fixé un objectif pour la fin 2014 : que la défaite contre l’Allemagne en quarts de finale de la Coupe du monde (0-1) soit la seule de l’année civile pour les Bleus.

Le sélectionneur de l’équipe de France le sait mieux que quiconque, les équilibres sont très fragiles en foot. Il y a un an quasiment jour pour jour, les Bleus sortaient tête basse du barrage aller en Ukraine sur la route du Mondial 2014 (2-0). Ils étaient au plus bas et remonter la pente semblait un objectif quasi insurmontable. La suite, on la connait. Alors si ça peut aller si vite dans un sens, la même chose pourrait bien se produire dans l’autre. "Il suffit d'un grain de sable pour que la machine s'enraye. On a mis du temps à prendre confiance, à gagner en sérénité, pour que les gens se passionnent pour cette équipe". Ce serait dommage de tout gâcher face à l’Albanie, qui n’a perdu que trois de ses treize derniers matches amicaux, pour six victoires et quatre nuls. Cette rencontre a tout du piège dans lequel il ne faut pas tomber. Pour laisser ce groupe sur la bonne voie qu’il a empruntée depuis douze mois.

Didier Deschamps devrait innover dans deux secteurs ce vendredi, à savoir la défense centrale et le secteur offensif. En défense, Raphaël Varane et Mapou Yanga-Mbiwa seront associés. Le sélectionneur n’a pas franchement le choix, puisque Loïc Perrin et Eliaquim Mangala ont déclaré forfait. Ce sera la onzième charnière différente alignée par DD. Alexandre Lacazette honorera sa première titularisation chez les Bleus, où il accompagnera Karim Benzema en attaque. A noter que Paul Pogba, qui devrait être titulaire, prendra sans doute part à son 19e match de suite en équipe de France. Meilleure série en cours, puisque Blaise Matuidi est à l’infirmerie et ne pourra l’imiter ce vendredi.

"C'est pratiquement toujours la même équipe qui joue". L’ancien coach de l’OM a bien étudié son sujet. Le sélectionneur italien de l’Albanie Gianni de Biasi ne devrait pas bouleverser outre mesure son onze de départ pour défier la France. Il devrait même aligner exactement le même onze qu’en Serbie, pour la dernière sortie de son équipe. Avec le capitaine Lorik Cana en défense centrale et Bekim Balaj à la pointe de l’attaque.

Les Bleus restent sur huit rencontres jouées à domicile loin de Paris sans la moindre défaite. Leur dernier revers dans ce contexte remonte au 4 juin 2010, contre la Chine à Saint-Pierre de la Réunion (0-1). De plus, ils ont gardé leur cage inviolée à sept reprises sur leurs neuf dernières sortes devant leur public. Les deux exceptions : face au Paraguay (1-1) et au Portugal (2-1).

En quatre confrontations avec l’équipe de France, en éliminatoires de l’Euro 1992 puis de l’Euro 2012, les Albanais ont concédé quatre défaites. Pire, ils ont encaissé onze buts, pour un seul marqué. Il était l’œuvre d’Erjon Bogdani en septembre 2011.