La défense, le grand chantier des Bleus : et vous, que feriez-vous à la place de Deschamps ?

A neuf mois de l'Euro, l'équipe de France reste en construction. Pas de quoi paniquer, c'est normal. Rome ne s'est pas faite en un jour, il n'y a pas de raison pour que les Bleus soient d'ores et déjà un édifice sans faille. Néanmoins, certains secteurs du jeu sont plus loin du compte que d’autres. Notamment le plus important : la défense. Entre le barrage retour de la Coupe du monde à l'automne 2013 et le Mondial, DD semblait avoir trouvé sa muraille. Elle s'est largement effritée durant la saison 2014/2015. Tour d'horizon, poste par poste.

Le numéro 1, depuis l'été 2009, c'est Hugo Lloris. Cela ne changera pas. Il n'y a d'ailleurs aucune raison de songer à faire autrement alors que le portier de Tottenham aux 67 sélections, qui pourrait rapidement devenir l'homme qui a le plus porté le brassard chez les Bleus, reste une référence. Steve Mandanda, Stéphane Ruffier et Benoit Costil sont respectivement 2e, 3e et 4e dans la hiérarchie.

Les concurrents "réels" à cette heure sont au nombre de trois. Trois pour deux places dans la liste de 23. Et pour une place sur le terrain. Les voici : Mathieu Debuchy, Bacary Sagna et Christophe Jallet. Le premier nommé, longuement blessé la saison dernière, part normalement avec les faveurs du sélectionneur. Mais il y a un mais… Actuellement, il ne joue pas avec les Gunners. La situation évoluera sans doute au fil des mois. Cependant, il n'en reste pas moins que cela peut devenir un problème. Surtout si Bacary Sagna s'installe dans le onze de départ à Manchester City. Le troisième homme, qui vient de retrouver les terrains avec l’OL, a son mot à dire. Sa saison 2014/2015 parle pour lui.

Comme au poste de gardien de but, le débat n'existe guère. On espère juste que Raphaël Varane sera un titulaire régulier avec le Real Madrid. Pour le reste, personne n'arrive à la cheville du talentueux et élégant défenseur. Sa sérénité, son talent et sa place dans le groupe, dont il est l'un des vice-capitaines, parlent pour lui.

Mamadou Sakho est né chez les Bleus à l'occasion de France - Ukraine. Aujourd'hui, il a disparu du château de Clairefontaine. Mais pas du radar de Didier Deschamps. DD le suit toujours du coin de l'œil. Raison simple : sur le papier et dans les faits, il est le complément idéal de Raphaël Varane. Problème : il ne joue pas à Liverpool et sa situation est intenable. En attendant que sa situation s'améliore, le sélectionneur n'a d'autre choix que de tenter d'installer un autre défenseur central à la gauche de Varane. Laurent Koscielny et Elaquim Mangala sont les deux "favoris". Avec Kurt Zouma en embuscade. Mapou Yanga M'Biwa, Jérémie Mathieu ou Loïc Perrin partent de plus loin. Abondance de biens ne nuit pas, a-t-on coutume de dire. Là, c'est un casse-tête pour DD. Parce que Koscielny n'a jamais réellement apporté les garanties suffisantes pour être installé à long terme. Et que Mangala a encore du chemin.

La situation à gauche est, sur le papier, limpide. Patrice Evra est l'un des hommes de confiance de Didier Deschamps et est clairement numéro 1 dans la hiérarchie. Que ça plaise ou non. Derrière, Lucas Digne est un numéro 2 qui n'a besoin que de temps de jeu et de bonnes prestations pour retrouver sa place. Layvin Kurzawa et Benoit Trémoulinas sont un peu en retrait et font des apparitions au gré de leur forme et, surtout, de la disponibilité des deux premiers. Néanmoins, l'été et le mercato ont peut-être rebattu les cartes. Parce que Patrice Evra a désormais Alex Sandro dans les pattes à la Juventus. Parce que, on l'a dit, Lucas Digne a retrouvé un club qui compte sur lui. Et parce que Layvin Kurzawa se retrouve au PSG dans la situation de Digne. Quid de Trémoulinas ? Rien n'a changé. Il reste en embuscade au FC Séville.