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Le jour où Neymar a dit "non" au Real Madrid

Eurosport
ParEurosport

Publié 25/03/2015 à 17:04 GMT+1

Aujourd’hui star du FC Barcelone, Neymar aurait pu rejoindre le Real Madrid lorsqu’il avait 13 ans. Le club madrilène lui avait offert un pont d’or. Le jeune Brésilien et son père ont refusé et sont repartis au Brésil. Une décision difficile. Il l’explique avec son père dans son autobiographie "Neymar, mon histoire".

Neymar (Barcelone) face à Coentrao (Real Madrid)

Crédit: Panoramic

Extrait du chapitre 7. Le Real Madrid a fait une offre équivalente à celle que Lionel Messi avait reçue du FC Barcelone adolescent. Neymar a refusé. Son père en explique les raisons.
Envoyer un enfant de cet âge en Europe, même si le salaire proposé était bon et qu’il avait le potentiel pour réussir de grandes choses, c’était trop dur. Il y a des moments dans la vie où il faut bien réfléchir. Savoir faire la part des choses. Quand on doit prendre une décision, il y a toujours du pour et du contre. Rien n’est jamais tout noir ou tout blanc. Il faut savoir trouver le juste milieu. Comprendre que parfois, on ne perd pas quelque chose. C’est juste qu’on ne le gagne pas à ce moment-là. C’est très important de garder cela en tête tout au long de sa vie, quelle que soit la problématique.
C’est le dilemme qui s’est présenté à nous à Madrid. Nous avons décliné l’offre de nous y installer. Mais voyez ce que Juninho (ndlr : le surnom de Neymar) a conquis depuis, à Santos et avec la sélection du Brésil ! Et maintenant, tout ce qu’il va conquérir avec Barcelone. Ça valait la peine d’attendre. Quand je repense au passé, je me rends compte que nous avons pris les bonnes décisions. Et croyez-moi, ce n’était pas facile de dire "non". Le tout premier jour, Juninho avait participé à un entraînement. Et qu’est-ce qu’il avait bien joué ! Durant ces dix-neuf jours, il avait marqué un total de 27 buts aux entraînements.
Au bout des trois premiers jours, nous avions déjà un accord. Le contrat était rédigé. Tout était impeccable, en bonne et due forme. L’accord prévoyait une inscription à l’école pour Neymar et Rafaela. Il manquait juste la signature de sa mère. Nadine avait un billet d’avion pour nous accompagner en Espagne, Juninho et moi, mais elle avait préféré rester à Santos avec Rafaela.
Après moins d’une semaine, Juninho ne semblait pas heureux. Notre maison lui manquait. Notre famille, nos amis, l’école, la ville, le Santos Football Club : tout lui manquait. La cuisine était bonne mais elle ne remplaçait pas notre riz et nos haricots. Aucun argent ne pouvait nous offrir ça. J’ai vu que Neymar était de plus en plus triste au fil des jours. L’ambiance devenait tendue. Au Real, on s’est efforcé de nous simplifier les choses mais j’ai estimé que ce n’était pas le bon moment pour s’installer en Europe. Juninho était du même avis.
La décision était prise : nous avons choisi de retourner à Santos. Nous sommes rentrés chez nous, pour notre plus grande joie. Le cœur a parlé. Je ne me souciais pas de savoir si on laissait passer l’occasion de gagner beaucoup d’argent. Je voulais juste que mon fils soit heureux en jouant au foot. Et il n’était pas heureux pendant ce séjour en Espagne. Aucun argent, à Madrid ou ailleurs, n’aurait pu acheter le bonheur de mon fils.
"Neymar, mon histoire" - couverture du livre
On a pris cette décision en pensant à Juninho. En tant que père, j’ai ressenti ce qu’il éprouvait. J’ai dit à Wagner Ribeiro et à Zito que nous voulions retourner à Santos. Vanderlei Luxemburgo voulait lui aussi que Juninho reste au Brésil. Il avait entraîné le Real Madrid en 2004-2005 et officiait à Santos en 2006. Luxemburgo a appelé Wagner et convaincu le président Marcelo Teixeira que Juninho devait poursuivre sa formation à la Vila Belmiro.
Nous étions sûrs, par ailleurs, que de nouvelles offres se présenteraient tout au long de sa carrière. Ce n’était pas l’heure de partir. Ce n’était pas le bon endroit. Ce n’était pas le bon moment. J’ai compris que Neymar avait besoin de grandir à Santos, de s’épanouir en disputant des compétitions au Brésil. Un jour, il s’en irait en Europe et apprendrait plein de choses. Mais dans un premier temps, il avait besoin de grandir chez lui, dans son pays.
Beaucoup de gens nous ont contactés et sont venus nous parler. C’est surtout moi qu’ils ont sollicité. On m’a demandé si j’étais devenu fou. On m’a dit que c’était une hérésie de ne pas accepter une offre venant d’Europe. Beaucoup de gens étaient convaincus que nous avions laissé passer la chance de notre vie. Ils ne comprenaient pas que cette chance-là, Dieu nous l’avait déjà donnée. En permettant la naissance de ce garçon.
Une chose devenait évidente : si Juninho poursuivait sa formation à Santos, il fallait négocier une situation qui nous soit plus favorable. Nous en avons discuté avec le président Marcelo Teixeira. Il nous a invités à l’université Santa Cecília, à Santos. Nous avons eu une conversation et nous sommes tombés d’accord.
A 13 ans, Neymar était un débutant qui connaissait déjà le succès. Nous avions dit "non" au Real Madrid. Nous étions heureux chez nous. Nous pouvions quitter notre petite maison de Praia Grande et acheter un appartement. Nous étions vraiment chez nous à Santos. Le premier appartement que nous avons acheté se situait en face du club. 
Neymar, mon histoire (conversation avec mon père) – Editions Talent Sport – 227 pages – 19 euros
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