De Griezmann à Payet en passant par Ben Arfa : Deschamps a des armes, reste à bien les utiliser

Didier Deschamps doit être soulagé. Toujours privé de Karim Benzema - dont l’avenir en Bleu sera fixé avant le 15 avril -, le sélectionneur a pu compter sur le reste de son secteur offensif pour gagner contre les Pays-Bas (2-3). Avec un Olivier Giroud buteur, un Antoine Griezmann patron d’attaque et un Dimitri Payet inspiré, le trio des Bleus a montré vendredi que l’attaque tricolore était loin d’être dépendante de l’avant-centre madrilène. Surtout que sur le banc, Anthony Martial - entré en jeu et passeur décisif -, Kingsley Coman ou même André-Pierre Gignac offrent des solutions intéressantes pour DD. Si l’on considère le 4-3-3 comme la seule certitude des Bleus avant l’Euro, notamment avec le trident Diarra-Matuidi-Pogba au milieu, les choix seront rudes pour l’ancien technicien de Marseille. Voici cinq possibilités de trios offensifs.

C’est ce trio-là qui a fait sauter les Pays-Bas en moins d’un quart d’heure vendredi. Dans ce schéma, Dimitri Payet et Antoine Griezmann occupent respectivement les ailes gauche et droite. Ils peuvent cependant fréquemment rentrer sur leur pied de prédilection pour apporter le danger dans l’axe où l’intelligence de jeu et la technique en mouvement de Griezmann créent forcément des décalages Les deux joueurs n’ont pas le même profil. Payet s’inscrit plus dans un registre de meneur et Griezmann d’attaquant de rupture. La présence d’Oliver Giroud en pointe permet un point de fixation de qualité et apporte une densité physique dans la surface adverse. Difficile de faire plus complémentaire comme trio.

C’est l’option la plus sérieuse au cas où Didier Deschamps décide de se passer d’Olivier Giroud. En disposant d’Anthony Martial dans l’axe, l’attaque française gagnerait en profondeur et en verticalité. De par son profil, le joueur de Manchester United apporterait encore un peu plus de variétés aux attaques des Bleus par sa capacité d’élimination et permettait des permutations beaucoup fréquentes qu’avec Giroud (Griezmann dans l’axe, Martial à gauche et Payet à droite par exemple). En revanche, se passer de l’attaquant d’Arsenal prive les Bleus d’un appui précieux dans l’axe.

Attention devant, ça va vite. Très vite. Avec Kingsley Coman et Anthony Martial, Didier Deschamps possède deux joueurs aux coups de reins dévastateurs. Avec le joueur du Bayern à droite et celui de Manchester à gauche, cela permettrait d’installer Antoine Griezmann en pointe et d’offrir une vitesse difficile à égaler par d’autres pays. En dézonnant, l'attquant de l'Atlético pourrait aussi permettre à Martial de retrouver son poste de prédilection : l'axe. Reste que l’inexpérience des deux ailiers pourrait refroidir Didier Deschamps.

Bien sûr, ce trio-là est le plus hypothétique. Et pourtant, il est presque le plus sexy. Avec trois manieurs de ballons pareil, les décalages et redoublement de passes dans les petits espaces pourraient faire des dégâts dans de nombreuses défenses. Déjà alignés ensemble pendant le Mondial 2014, Griezmann et Benzema ont l’avantage de se connaître. Dans le rôle d’organisateur – dévolu à Valbuena au Brésil – Dimitri Payet pourrait lâcher son aile gauche et permettre aux deux attaquants de s’autoriser plus de libertés dans un 4-2-3-1 déguisé. Le point faible est en réalité un point d’interrogation. Quid de la présence de Karim Benzema ?

Une association qui peut percer n’importe quelle défense, ou presque. Par leurs qualités intrinsèques, ces trois joueurs offrent des solutions presque inattendues à Didier Deschamps. Leur profil de dribbleur pur apporte aussi une nouveauté à l'attaque française, moins collective mais insaisissable. Dans les petits espaces, Hatem Ben Arfa a peu d’équivalents européens. Si la présence de Dimitri Payet et d’Anthony Martial à l’Euro semble presque validée, celle du Niçois est plus hypothétique tant la concurrence est forte dans son secteur. D’ailleurs, un autre absent pourrait venir compléter ce trio infernal en la personne de Nabil Fékir. De quoi donner le tournis à plus d’un. À condition de lâcher le ballon.