Hernandez : "Quand le sélectionneur m'a appelé, je n'ai pas hésité une minute ni même 30 secondes"
Mis à jour 25/03/2018 à 18:49 GMT+2
MATCHES AMICAUX – Quelques jours après avoir clamé son envie de rejoindre l’équipe d’Espagne, Lucas Hernandez a goûté à sa première sélection… chez les Bleus. Ce dimanche, à Clairefontaine, il s’est expliqué. L’heure était à la mise au point.
La prononciation de son prénom (Lucasse et non Lucas) et son léger accent ont devancé déjà sa mise au point. Lucas Hernandez et l'Espagne sont liés. Parce que le gamin de 22 ans a passé ses 18 dernières années de l'autre côté des Pyrénées. "L'Espagne m'a tout donné et s'il m'appelle, j'y vais", avait-il déclaré à la télévision espagnole le 3 mars dernier. Aujourd'hui, il est la doublure de Lucas Digne en équipe de France. Ce dimanche, le grand frère de Theo, défenseur au Real, est venu se présenter face aux médias pour une mise au point et lever les malentendus sur sa présence sous le maillot bleu. "Ma décision de jouer pour la France est ferme et définitive", a-t-il tranché. "Je l'ai prise depuis longtemps et je suis fier de porter ce maillot."
Né à Marseille, le joueur de 22 ans a grandi à Madrid, où son père Jean-François, a terminé sa carrière. Ce dimanche, il n'a pas renié ses attaches ibériques. Bien au contraire : "Les Français ne me connaissent pas comme les Espagnols", a-t-il précisé. "Je vis en Espagne depuis 18 ans. Quand je dis que l'Espagne m'a tout donné : c'est vrai. J'ai fait mes études et ma carrière de footballeur là-bas. Je parle mieux espagnol que français."
Grosse concurrence avec l'Espagne
Alors pourquoi avoir décidé de rejoindre l'équipe de France plutôt que la Roja ? "Je suis un joueur très ambitieux", s'est défendu Lucas Hernandez. "Je n'avais pas de nouvelles de l'équipe de France. Au moment où le coach m'a appelé pour me demander ma situation, je n'ai même pas hésité une minute ni même trente secondes. Je lui ai dit que j'étais prêt à défendre ce maillot. Quand tu es loin de la France et que tu n'as pas de nouvelles, ça te fait penser à des trucs." Antoine Griezmann, son coéquipier à l'Atlético, a pu faire pencher la balance en jouant les entremetteurs.
Voilà pour la raison officielle. Mais Lucas Hernandez l'avoue lui-même, il est un joueur ambitieux. Son choix est sans doute pragmatique. Aujourd'hui, il a objectivement plus de chances de disputer la Coupe du monde avec la France qu'avec l'Espagne où la concurrence à son poste de défenseur central (Piqué, Ramos, Javi Martinez, Nacho) ou latéral gauche (Alba, Azpilicueta, Marcos Alonso) est autrement plus féroce. Chez les Bleus, il n'est pas dit que Benjamin Mendy soit remis pour le voyage en Russie et derrière lui, aucune tête ne dépasse vraiment même si Lucas Digne semble avoir un temps d'avance.
"Merci, gracias"
Autre obstacle à son intégration à la liste de Julen Lopetegui, sa naturalisation. Après le non-respect d'une mesure d'éloignement réciproque prise contre lui et sa compagne (dans le cadre d'une affaire de violences conjugales), Lucas Hernandez encourt une peine de prison d'un an avec sursis qui compliquerait sa demande de naturalisation. Pour lui, le plus court chemin vers la Russie passait par Clairefontaine. "Mon pays, c'est la France", a continué Hernandez. "Il y a eu des mots qui ont été mal compris en France. Je n'ai jamais dit que l'Espagne était mon pays. Toute ma famille est française." Au moment de quitter l'auditorium de Clairefontaine, il a salué les journalistes d'un "merci, gracias". Comme pour mieux résumer sa situation. Chassez le naturel…
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