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Michel Platini ferait-il un bon président de la FIFA ?

Baptiste Binet

Mis à jour 03/06/2015 à 22:40 GMT+2

Actuel président de l'UEFA, Michel Platini peut désormais rêver plus grand et briguer la succession de Sepp Blatter, dans une élection qui aura lieu entre décembre 2015 et mars 2016. Bien installé à la tête de la fédération européenne, Michel Platini ferait-il pour autant un bon président de la fédération internationale ? On a essayé d'y répondre.

Platini Michel

Crédit: AFP

OUI

  • Il a des idées bien définies sur le petit foot
Dans sa lutte contre Lennart Johansson en 2007 pour accéder à la présidence de l'UEFA, Michel Platini avait réussi à renverser le Suédois, solidement installé depuis 1990, en faisant confiance aux petites nations européennes, dont il était allé voir les représentants un par un pour obtenir, le jour de l'élection, une faible avance (27 voix contre 23). Alors que le Suédois avait inventé la nouvelle formule de la Ligue des champions, avec un barnum économique surpuissant, Platini, lui, souhaitait rallier les plus petits et leur donner la chance d’exister en Europe : accès facilité en phase de poules de la Ligue des champions pour les clubs, augmentation du nombre de participants à l'Euro, passant de 16 à 24 en 2016. Si la Coupe du monde ne devrait pas voir son nombre d'équipe croitre, l'importance que donne Michel Platini aux petits pays pour rendre le football plus universel, pourrait peser dans la balance.
  • Il est un politique accompli
Contrairement à d'anciens grands joueurs, qui se lancent dans les élections comme ils postuleraient par hasard à un job de consultant ou d'entraîneur, Michel Platini, lui, sait comment s'y prendre pour arriver jusqu'au pouvoir. En 2007, il a été le premier ancien joueur à devenir président de l'UEFA, grâce au soutien, notamment, de Sepp Blatter. Il a appris à connaître tous les présidents de fédération, afin de faire du lobbying, ce pouvoir de l'ombre qui est indispensable pour accéder au pouvoir. Et en mettant un coup de pression jeudi sur son ex-allié, il a montré qu'il savait très bien manœuvrer, en rassemblant très rapidement des voix européennes. Un coup raté sur le vendredi qui a suivi, mais qui a finalement fait mouche mardi avec la démission de l'historique président de la FIFA. Autre signe de sa puissance nouvelle au niveau des instances ? Il y a deux mois, c'est par acclamation qu'il avait validé son troisième mandat de président de la fédération européenne. Personne n'avait osé venir le challenger.
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Michel Platini et Sepp Blatter

Crédit: AFP

  • Il est le plus légitime
S'il ne s'est pas présenté candidat pour le moment, Michel Platini est le favori des bookmakers pour remplacer Sepp Blatter. Paradoxal pour un homme qui ne sait pas encore s'il va se lancer dans la course à la succession, et s'il en a vraiment envie, puisque Platini a été réélu à son poste il y a un peu plus de deux mois. Ses principaux concurrents ? Le prince Ali n'aurait pas vu le second tour vendredi sans le soutien de Platini. Jérôme Champagne semble blacklisté depuis son départ forcé. Les candidatures de Luis Figo, Zico ou encore David Ginola font plus partie du folklore que de la candidature sérieuse. Y-a-t-il un meilleur candidat que Platini pour remplacer Sepp Blatter ? Pas sûr.

NON

  • Le veut-il vraiment ?
Difficile d'imaginer Michel Platini quitter la présidence de l'UEFA quelques mois après avoir commencé son troisième mandat. D'autant plus qu'en postulant à la FIFA, l'ancien numero 10 des Bleus n'aurait pas le droit d'échouer. Interview après interview, Platini n'a pas cessé de clamer son amour à l'instance qu'il dirige depuis 2007. Au moment de la première élection, il déclare : "Je suis né avec l'UEFA, j'ai grandi avec l'UEFA, et je vis avec l'UEFA". Plus tôt encore, il déclarait, dans un entretien à Charles Biétry, à l'époque pour L’Equipe TV, qu'il se sentait utile car proche géographiquement, qu'il pouvait aller sur place un peu partout en deux heures d'avion, ce qui est bien plus difficile à envisager avec la FIFA. 
  • Des relations compliquées avec certaines fédérations
Au-delà de son amour de l'UEFA, qui, paradoxalement, le coupe des autres fédérations, il y a d'autres éléments qui passent mal, au moins pour se faire élire. Tout d'abord sa relation avec la CAF (Confédération africaine), dont certains membres demandaient la démission du natif de Joeuf. Dernier désaccord en date : Platini s'était exprimé sur la tenue ou non de la CAN 2015, en raison de l'épidémie du virus Ebola. L'ancien n°10 avait été vivement taclé par Issa Hayatou, président de la CAF, lui demandant "de ne pas interférer dans la gestion de ses affaires". En demandant à l'Europe de faire front contre Blatter, Platini a montré qu'il avait du pouvoir sur l'Europe, mais le résultat des votes des autres continents montre qu'il est loin d'avoir la même emprise sur les autres confédérations.
  • Anglais bafouillant
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Michel Platini

Crédit: AFP

Seul petit détail, qui n'en est pas un : le niveau d'anglais de Michel Platini. A 59 ans, l'ancien joueur de la Juventus Turin a fait sa conférence de presse uniquement en français ou presque. Et même les pays francophones, africains notamment, ne votent pas pour lui pour autant. S'il parle parfaitement italien, son anglais lui, n'est pas digne de la présidence d'une institution majeure comme l'est la FIFA. Mais ça tombe bien, on ne sait pas si Platini y est candidat.
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