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Pelé est mort

Maxime Dupuis

Mis à jour 29/12/2022 à 20:41 GMT+1

Le Roi est parti. Edson Arantes do Nascimento, plus connu sous le nom de Pelé, est décédé ce jeudi à l'hôpital Albert Einstein de Sao Paulo, à l'âge de 82 ans. Sacré champion du monde à trois reprises, véritable icône au Brésil bien au-delà de son statut de légende du football, l'étoile auriverde était considérée comme le meilleur joueur de tous les temps.

Pelé et le Brésil sacrés champions du monde, en 1970 à Mexico

Crédit: Getty Images

Le plus grand s'en est allé. Edson Arantes Do Nascimento dit "Pelé" est mort jeudi, à l'âge de 82 ans, l’ancien numéro 10 de la Seleçao, première immense star planétaire du ballon rond, seul triple champion du monde de l’histoire (1958, 1962, 1970), était traité depuis de longs mois pour une tumeur au colon qui s'est transformée en cancer généralisé. Son décès a été annoncé par l'une de ses filles, Kely Nascimento. "Nous t'aimons à l'infini, repose en paix" a-t-elle écrit sur Instagram. Pelé a perdu son combat contre la maladie. Il est mort. Mais reste plus que jamais immortel.
Apparu au monde à l’époque idoine, celle où la télévision couplée à la mondovision et bientôt à la couleur allaient faire de lui une star du jeu et une icône pop, Pelé laisse une trace unique sur le jeu. Génie précoce, Pelé, dont l’origine du surnom garde une part de mystère, est devenu quelqu’un a l’heure où l’on rêve encore de futur. L’avenir de Pelé fut son présent.
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Pelé et Vava, lors de la finale Brésil-Suède 1958

Crédit: Imago

Gamin né à Três Corações le 21 (ou le 23) octobre 1940, fils d’un footballeur amateur, le petit Edson a rapidement montré quelques dispositions ballon au pied. Parti à Santos à 16 ans, où il restera jusqu’à ses 34 printemps, le numéro 10, aussi bon attaquant que milieu offensif, ne tarde pas à casser la baraque et briser les reins. Aussi adroit du pied droit que du gauche, doté d’un jeu de tête et d’une détente verticale remarquables, Pelé marque dès son premier match officiel. Et, à 17 ans, débarque en sélection. Nous sommes en 1957. Ses premiers matches le voient inscrire deux buts. L’histoire est en marche. Moins d’un an plus tard, Pelé offre au Brésil sa première couronne planétaire, huit années après le Maracanazo.

Fait du prince et magie royale

Après avoir manqué l’entame du Mondial sur blessure, le Brésilien devient indispensable à Zagallo, Garrincha et compagnie : un but face au Pays de Galles en quart, trois en demie face à la France, deux en finale face à l’hôte suédois, Pelé est déjà au sommet. Il y restera à jamais.
Si les éditions 1962, remportée par le Brésil, et 1966, par l’Angleterre, resteront comme des souvenirs amers pour le roi Pelé, blessé au Chili et privé de terrain après deux matches, agressé quatre ans plus tard par les Bulgares, 1970 sera le sommet de sa vie footballistique. La couleur est arrivée à la télé, le Mexique, sa lumière et ses stades sont un écrin à nul autre pareil pour le génie auriverde.
Durant le Mondial mexicain, il va paradoxalement asseoir sa supériorité définitive sur les mortels par des gestes uniques mais inaccomplis. Fait du prince et magie royale.
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La joie de Pelé, trophée de la Coupe du monde 1970 dans les mains.

Crédit: Imago

Un lob de plus de cinquante mètres sur Viktor, une tête piquée sortie par Banks et, enfin, ce grand pont sans toucher le ballon sur Mazurkiewicz : trois fois, Pelé se cassera les dents sur le sort. Mais ses inspirations resteront dans les annales, comme des gestes que lui seul pouvait se permettre quand personne ne les imaginait encore.
Pelé prendra sa “revanche” en finale face aux doubles champions du monde italiens. Une tête ô combien gainée pour ouvrir le score et une passe aveugle pour Carlos Alberto pour le clore. 1958, 1962, 1970. Pelé, 29 ans, est triple champion du monde. Il s’était éloigné de la Seleçao après le carnage de 1966. Il la quittera définitivement en 1971, 92 sélections et 77 buts au compteur (dont 12 en Coupe du monde).

Le touche à tout

Pelé est le Brésil. Et le Brésil est Pelé. Jamais, du temps de sa splendeur, il n’ira monnayer son talent ailleurs. Parce que Pelé, même approché par les écuries les plus prestigieuses du Vieux Continent, n’aura envie de franchir l’Atlantique. Parce que le pouvoir brésilien n’y sera pas plus enclin.
La légende eut-elle été plus belle si Edson Arantes Do Nascimento avait revêtu une autre tunique que celle de Santos, avant de partir en préretraite au Cosmos de New York ? Pas certain. Sans doute n’aurait-il pas atteint la barre - discutée et discutable - des 1284 buts en carrière. Peut-être n’aurait-il pas eu cette folle carrière internationale. Peut-être que l'après-football n’aurait pas été aussi exaltant.
Du cinéma à la politique. De Sylvester Stallone au ministère des sports, en passant par de nombreux deals publicitaires qui ont fini par le transformer en homme-sandwich, Pelé a touché à tout. Pelé a touché beaucoup. Mais Pelé est resté Pelé. Ce gamin épais comme une lame, porté en triomphe un jour de juin 1958 alors qu’il n’avait pas 18 ans et pleurait toutes les larmes de son corps. Il était devenu un homme. Il allait devenir une légende. Il ne nous quitterait jamais. Même mort, Pelé est à jamais vivant.
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