Arsenal, ça fait mal...

En une semaine, Arsenal est passé de prétendant au titre à équipe en crise. Tenu en échec par Aston Villa (0-0), le club londonien a ensuite réussi une véritable correction à l'Emirates Stadium par Manchester United (1-3). Une grosse désillusion après une série de 10 matches sans défaite. "C'est un immense coup dur, une immense déception. On va devoir rebondir. Cela fait partie du très haut niveau (...). Mais il va nous falloir quelque chose de très spécial pour rester en course. J'en suis conscient", avoue Arsène Wenger pour qui le titre s'est considérablement éloigné. Si Chelsea remporte son match en retard à Hull mercredi, les Gunners compteront huit points de retard sur leurs rivaux londoniens avant d'aller les défier à Stamford Bridge la semaine prochaine...

Plus que le résultat, c'est la manière qui peut inquiéter. Face aux Red Devils, les protégés de Wenger sont apparus bien tendres, voire même naïfs. "Ce résultat est difficile à accepter mais facile à expliquer. On est complètement passé à côté. On a été faible défensivement et offensivement, on leur a laissé trop d'espace, partout. On a été naïf. Il n'y a jamais eu de cohésion entre l'attaque et la défense", concède d'ailleurs le manager. Les Gunners espéraient alors profiter de l'absence des deux cadres de la charnière des visiteurs, Rio Ferdinand (suspendu) et Nemanja Vidic (insuffisamment remis d'une blessure). Mais sans leurs nombreux attaquants blessés, ils manquent singulièrement de poids offensif. Surtout, ils ont montré un manque d'ardeur défensif coupable et ont été étouffés par le milieu renforcé aligné par Alex Ferguson.

Cette saison, Arsenal a pris la mauvaise habitude de chuter face aux ténors de la Premier League. En août, les coéquipiers de William Gallas s'étaient déjà incliné à Old Trafford (2-1), juste avant de sombrer chez le voisin de Manchester City (4-1). Chelsea était de son côté venu s'imposer 3 à 0 à l'Emirates Stadium en novembre. De là à dire qu'Arsenal n'a pas le niveau, il y a un pas que les supporteurs des Red Devils, 2e à un point des Blues, ont franchi en tribunes: "This is how itfeels to besmall, thisis how itfeels to be a team thatwinsnothingat all" ("Voilà ce qu'on ressent quand on est petit, voilà ce qu'on ressent quand on est une équipe qui ne gagne rien"). Mais Patrice Evra a sa propre analyse : "Arsenal joue un très beau football mais nous aussi. La différence c'est que notre football est plus dévastateur".

Pour le défenseur de MU, les Canonniers "restent dans la course au titre parce que c'est une grande équipe. J'espère qu'ils vont causer des problèmes à Chelsea le week-end prochain". Un choc qui peut surtout permettre de vite rebondir. "Avant de penser à gagner, il faudra penser à sortir une toute autre performance, rappelle d'abord Wenger. Le match de Chelsea sera une occasion de montrer que l'on mérite d'être là où l'on veut être. Parce que là, eux ont bien joué, mais on n'a pas été à notre niveau". Car, après Chelsea, c'est Liverpool qui sera au menu d'Arsenal. Un programme copieux qui faudra parfaitement digérer pour conserver des ambitions. "Nous devons rester positif. Nous devons être forts, être plus que jamais unis et donner le meilleur jusqu'à la fin de la saison pour montrer de quoi nous sommes capables", espère Cesc Fabregas.