Koscielny est-il prêt ?

L'ascension fulgurante de Laurent Koscielny n'est peut-être pas terminée. Passé du National à la Premier League et l'équipe de France en une grosse vingtaine de mois, le défenseur de 25 ans postule désormais pour une place de titulaire chez les Bleus après la blessure de Philippe Mexès, touché aux ligaments d'un genou et indisponible jusqu'en septembre. Privé du Romain, Laurent Blanc va devoir choisir un joueur pour évoluer aux côtés d'Adil Rami au sein de la charnière centrale tricolore. Au regard des précédentes listes dressées par le sélectionneur, deux noms se dégagent : celui du Parisien Mamadou Sakho, et celui de Koscielny.

Recruté par les Gunners pour environ 10 millions d'euros l'été dernier, l'ancien Lorientais connait une première saison contrastée sous les ordres d'Arsène Wenger. Ses débuts ont été délicats. Deux cartons rouges reçus lors des 11 premières journées et des prestations en demi-teinte ont poussé les fans londoniens à se demander pourquoi leur club avait investi sur ce joueur méconnu. Depuis, Koscielny a rassuré. Le natif de Tulle a réussi le tour de force de s'imposer comme le patron de la défense d'Arsenal en l'absence de Thomas Vermaelen. Sa technique et son sens de l'anticipation étaient déjà connus du public français. En Angleterre, il a montré du répondant dans l'impact physique et le domaine aérien. L'ex-Tourangeau a su hausser le niveau, avec en point d'orgue une prestation remarquable face au Barça et Messi en 8e de finale aller de la Ligue des Champions (2-1).

L'ensemble reste largement perfectible. Depuis un peu plus d'un mois, Koscielny connait une baisse de régime, à l'image d'une formation qui a dû dire adieu à chacun de ses objectifs les uns après les autres. Le Français peine notamment à se remettre de cette erreur fatale à la dernière minute de la finale de la Carling Cup perdue face à Birmingham City (2-1). Une mésentente avec son gardien lourde de conséquences puisqu'elle a privé les Gunners d'un premier titre attendu depuis cinq ans. Largement critiqué, le malheureux défenseur d'Arsenal a perdu de sa sérénité, connaissant des difficultés comme lors de l'improbable match nul concédé à Newcastle (4-4). Une forme d'inconstance assez légitime pour un joueur qui a disputé pas moins de 37 matches cette saison, sa première à ce niveau, mais qui confirme que sa marge de progression est encore importante.

Koscielny n'en reste pas moins un candidat crédible pour pallier l'absence de Mexès en équipe de France. A Arsenal, le défenseur tricolore joue sur le côté gauche de l'axe central, comme le Romain chez les Bleus. Il présente également un profil complémentaire de celui d'Adil Rami, ce qui fait partie des raisons pour lesquelles Blanc l'a intégré à son groupe début février pour affronter le Brésil en match amical au Stade de France (1-0). Son principal concurrent, Sakho, est davantage dans le registre de Rami, mais il a lui aussi l'habitude de jouer sur le côté gauche de la charnière centrale.  Entre deux joueurs qui incarnent l'avenir de l'équipe de France, le sélectionneur va devoir trancher. Pour Koscielny, c'est l'occasion idéale de se relancer après un mois en demi-teinte. Une nouvelle étape de sa fulgurante ascension est en jeu.