Di Matteo n'a pas conspiré

"C'est un grand manager et une bonne personne. Je le respecterai toujours énormément". Dans un club de Chelsea que la presse anglaise présente comme miné en interne par les rivalités, Roberto Di Matteo n'a pas de mot assez fort pour exclure toute idée de complot de sa part pour prendre la place d'André Villas-Boas. Si le jeune quadra italien (41 ans) a pris la place du jeune Portugais sur le banc londonien, c'est que les circonstances l'ont voulu ainsi, nous a-t-il expliqué à Londres. Interrogé lundi à Londres à 48 heures du choc face à Manchester City, il nous a cependant déclaré qu'il ne se voyait pas aller jusqu'à partager l'échec de l'ex-entraîneur de Porto en quittant lui aussi son poste, alors qu'il était son adjoint.

"Je n'ai pas hésité quand on m'a proposé cette chance, reconnaît-il. Je mérite mon nouveau rôle. Comment hésiter quand on vous donne l'opportunité de diriger l'un des clubs les plus importants du monde ? Tous les managers, c'est inévitable, remplacent un collègue quand les choses se passent mal ou quand les résultats sont en-deçà des attentes. C'est dans la nature du football". "J'ai fait de mon mieux et André le sait, poursuit-il. Je n'ai pas conspiré contre lui et toutes les décisions prises, nous les avons construites ensemble. J'ai toujours eu le plus extrême professionnalisme et la plus totale loyauté envers le club, le staff, l'équipe et les supporters". Et le coach, donc.

Ayant qualifié Chelsea pour les quarts de finale de la Ligue des champions et les demi-finales de la Cup, Di Matteo a réussi ses débuts en relançant la saison des Blues. Mais l'idée qu'il ait déminé le vestiaire en remplaçant AVB est fausse. "Je n'ai jamais connu de vestiaire facile à diriger et à contrôler, objecte l'Italien sans nier que la saison soit tendue. C'est vrai, il y a de fortes personnalités qui, parfois, peuvent s'affronter en cours de saison. Mais vous les journalistes, vous n'avez jamais de soucis entre vous, dans une même rédaction ? Dans le foot, avec l'obligation de gagner, et de donner le maximum de vous-mêmes, (ces tensions) constituent un environnement de travail normal. Ce peut être un challenge de maintenir autant de joueurs heureux au même moment. Tout le monde veut jouer tous les matches et tout gagner, oui, mais à part ça il n'y a pas de problème dans le vestiaire".

Di Matteo et ses hommes savent qu'ils seront jugés sur leur capacité à réintégrer le Big Four. C'est envisageable à très court terme si Chelsea va l'emporter sur le terrain de City et si Arsenal est battu à Everton mercredi. "Revenir en Ligue des champions, c'est notre objectif, admet RDM. Cette responsabilité s'exerce sur tout le monde au club. Ce serait mauvais, très mauvais de ne pas terminer dans les quatre premiers. Mais je ne l'envisage même pas. Nous sommes Chelsea, avec de grands joueurs, et nous allons tout mettre en œuvre pour ce qui constitue un objectif minimal pour nous".