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Ranieri viré, le carrosse est redevenu citrouille : Leicester n’est qu’un club comme les autres

Maxime Dupuis

Mis à jour 24/02/2017 à 19:52 GMT+1

Claudio Ranieri a été "remercié" par Leicester, jeudi. Mal embarqué en Premier League, le champion d’Angleterre a fait comme tous les autres : limoger son entraîneur quand la situation se gâte. Dommage. La parenthèse enchantée est refermée et l’histoire se conclut par un épilogue que tout le monde déplore. Ça nous apprendra à croire aux contes de fées.

Claudio Ranieri

Crédit: Panoramic

Jeudi, Claudio Ranieri a été viré par un club qui n’a pas la reconnaissance du ventre. Mais qui n’a pas oublié d’avoir la mémoire courte. Vous me direz que c’est une attitude répandue dans le monde du football de haut niveau. C’est vrai. Je n’aurais pas l’audace d’avancer le contraire. Néanmoins, ce n’est pas parce que tout le monde brille par un comportement déplorable qu’on est obligé d’emboiter le pas des indélicats. Le libre arbitre, ça existe aussi. Personne n’a forcé Leicester à se débarrasser de l’Italien.
Sans lui, rien n’aurait été possible. Sans lui, les Foxes n’auraient pas connu les vertiges du sacre le plus imprévisible de l’histoire du football anglais. Sans lui, Leicester serait resté une équipe de Premier League parmi tant d’autres, jouant avant tout pour ne pas perdre. Ce que les Foxes sont d’ailleurs voués à redevenir, n’en déplaise à Aiyawatt Srivaddhanaprabha et au board du club. Ceux-là même qui ont voulu faire passer l’intérêt "long-termiste" du club avant les "sentiments", comme écrit dans le communiqué du club, jeudi soir.

Ainsi va la nature humaine

Or, le président et ses acolytes se trompent sur toute la ligne : Leicester, c’était autre chose. Une formidable anomalie et un sacré bol d’air qui a réjoui la planète entière. Remercier Ranieri, au-delà de la faute de goût, est une erreur historique. Leicester redevient instantanément le club lambda qu’il n’aurait jamais cessé d’être sans Claudio "Dilly ding dilly dong" Ranieri. Dans un futur plus ou moins proche, on se souviendra que Leicester et Ranieri ont mis les géants d’Angleterre au pas dans une folle sarabande. Mais on n’oubliera jamais d’ajouter que l’Italien s’est fait virer la saison suivante sans autre forme de ménagement. L’histoire était belle. Pas la fin.
Ce que nous dit l’épilogue de cette formidable odyssée est simple : Leicester n’est qu’un club comme un autre. Où le succès monte à la tête. Où les dirigeants prolongent et augmentent les joueurs quand ceux-ci réussissent. Et où ces derniers, quand le vent commence à tourner, n’ont qu’un réflexe en guise de remise en cause : lâcher le bienfaiteur qui leur a permis d’être ce qu’ils sont devenus. Ainsi va la nature humaine.
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Spalletti : "Aucune gratitude envers Ranieri"

José Mourinho, qui n’a pas toujours été tendre avec Claudio Ranieri depuis que les deux techniciens se croisent aux quatre coins du Vieux Continent, a trouvé les mots justes par une formule empreinte d’ironie : "C’est de (la) faute (de Claudio). La saison dernière, au lieu de terminer champion, il aurait mieux fait de finir 12e, il serait toujours en place".
Son succès lui a été fatal. Claudio Ranieri mérite néanmoins le mot de la fin, qu’il a d’ailleurs réservé à un communiqué, vendredi. L'Italien a perdu son job. Pas sa classe.
"Hier, mon rêve est mort.
Après l’euphorie de la saison dernière et avoir été couronné champion d’Angleterre, je ne rêvais que de rester à Leicester City, le club que j’aime, pour toujours.
Malheureusement, cela n’est pas arrivé.
Je veux remercier ma femme Rosanna et toute ma famille pour leur soutien sans faille. Mes remerciements vont aussi à Paolo et Andrea qui m’ont accompagné durant ce formidable voyage. A Steve Kutner et Franco Granello qui m’ont donné l’opportunité d’être champion.
Surtout, je dois remercier Leicester City Football Club. L’aventure a été extraordinaire et je vivrai avec pour toujours. Merci à tous les journalistes et les medias qui sont venus nous voir et se sont réjouis de raconter la plus belle histoire du football. Je remercie tout le monde au club, tous les joueurs, le staff, tous ceux qui étaient là et ont participé à ce que l’on a réussi. Mais principalement les supporters. Vous m’avez pris dans vos cœurs dès le premier jour et aimé. Je vous aime aussi.
Personne ne pourra jamais nous retirer ce que l’on a réussi ensemble et j’espère que vous vous en souviendrez et que cela vous donnera le sourire chaque jour, comme ce sera le cas pour moi. Ce fut un temps de magnificence et de joie que je n’oublierai jamais. Ce fut un plaisir et un honneur d’être champion avec vous."
Le carrosse est peut-être redevenu citrouille. Mais le prince charmant n'a pas changé.
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Claudio Ranieri avec son trophée d'entraineur FIFA de l'année

Crédit: AFP

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