Equipe de France | "On m'a souvent fait passer pour un joueur chiant à coacher" : Rayan Cherki défend son droit à "kiffer"
ParLoris Belin
Publié 16/11/2025 à 13:12 GMT+1
Titulaire jeudi contre l'Ukraine, Rayan Cherki s'impose ces derniers mois comme une option pour disputer la Coupe du monde avec l'équipe de France. Interrogé par Téléfoot, le milieu de terrain offensif a insisté sur son envie de prendre du plaisir et d'en donner. La clé selon lui de son intégration chez les Bleus et à Manchester City, où il prend là aussi de l'épaisseur.
"Cherki a laissé passer une grosse chance"
Video credit: Eurosport
Il devait être un des détonateurs de l'équipe de France jeudi contre l'Ukraine. Rayan Cherki a bien été une des plaques tournantes du jeu des Bleus au Parc des Princes. Mais celui-ci a longtemps tourné en rond, en-deçà des espérances placées dans le joueur de Manchester City, et ses ambitions personnelles. Dans une interview donnée à Téléfoot dimanche, Cherki a estimé pouvoir "nettement mieux faire", et a à plusieurs reprises insisté sur la notion de plaisir inhérent à son jeu. Un plaisir qu'il a peiné à transmettre face aux Ukrainiens, loin de sa saison dernière à Lyon ou de ses dernières semaines avec les Cityzens.
"J'ai essayé de créer des brèches, d'emmener le plus de danger possible, a-t-il évoqué sur TF1. On sait que quand c'est des blocs bas, Rayan Cherki est beaucoup plus attendu que les autres." Cela n'a pas franchement fonctionné jeudi, malgré de nombreuses tentatives, de dribbles comme de frappes. L'équipe de France a d'ailleurs fini par faire sauter le verrou de la défense ukrainienne à sa sortie, quand Michael Olise a été replacé dans l'axe, le score passant de 1-0 à un plus reluisant 4-0 final. Ce, malgré une entente de plus en plus palpable avec Kylian Mbappé, souvent recherché. "Que ce soit avec Kylian ou avec les autres, je suis quelqu'un d'assez simple, je suis là pour les faire kiffer. Tant qu'ils kiffent, moi je kiffe. C'est le plus important."
Le rire comme outil d'intégration à Manchester
Ce facteur "kiff", c'est tout ce qui fait la saveur de Cherki, pour sa propre appréciation comme pour les regards extérieurs. C'est aussi ce qui manquait parfois dans le jeu des Bleus ces derniers mois, mais aussi dans celui de Manchester City en 2024-2025, un exercice ô combien poussif pour les Skyblues. Ses débuts à Manchester ont été sinusoïdaux, d'un but dès sa première sortie en Premier League à un gros mois à l'infirmerie avant de trouver sa place ces dernières semaines. "Quand tu es quelqu'un de simple, tu peux t'adapter partout, a-t-il estimé. Tu vas dans le vestiaire, tu ne fais pas le beau, tu souris, tu rigoles, tu ne te mets pas à l'écart. Ce sont des choses très importantes pour moi, cela fait partie de mes valeurs et tout le monde l'a vu là-bas."
Tout le monde, dont Pep Guardiola. L'exigent technicien de Manchester City a astreint sa recrue à un peu plus de discipline en dehors du terrain pour espérer pouvoir briller sur les pelouses. Au point de faire un temps se poser la question de l'entente entre les deux hommes. "On m'a souvent fait passer pour un joueur chiant à coacher, alors que ce n'est pas le cas, rétorque Cherki. Je n'ai jamais eu de problèmes avec mes entraîneurs. Je suis quelqu'un de simple : j'aime rigoler, donner du plaisir à mon entraîneur, aux gens qui viennent au stade. Tu me mets sur le terrain, j'essaie de faire ce que j'ai à faire. Parfois, cela peut être compliqué, comme pour tout le monde. Là, je suis content, mais je dois nettement mieux faire parce que je ne suis pas satisfait de moi."
Je suis un footballeur à l'ancienne. Et à l'ancienne, on ne regardait pas les stats.
Avec trois buts et trois passes décisives en neuf rencontres disputées, le premier bilan est honorable à défaut d'être étincelant. Il pouvait difficilement en être autrement avec 15 minutes cumulées seulement en Ligue des champions et quatre titularisations. "Je dois encore élever mes attentes. Je ne connais pas mes stats, mais je pense qu'elles sont bonnes pour le peu de temps de jeu, entre guillemets, que j'ai. Je dois faire mieux, encore plus aider mon équipe."
Ses dernières prestations sont encourageantes en ce sens. Rayan Cherki s'est notamment fendu de deux passes décisives pour Erling Haaland - "Il est dingue mais tout joueur génial comme il l'est, comme Kylian l'est, ou comme je le suis, on est tous un peu fous sur les bords" l'a-t-il décrit - contre Bournemouth le 2 novembre, avant de marquer contre Dortmund en C1 trois jours plus tard. "Je ne suis pas un mec de stats" avance-t-il, sans pour autant en faire une réelle aversion. "Je pense que ça se voit au vu de mon football. Je suis un footballeur à l'ancienne. Et à l'ancienne, on ne regardait pas les stats. Je sais que dans le football actuel, c'est très important. L'année dernière, j'ai fait une saison à 15 buts et 22 passes décisives. Il faut que je sois dans les mêmes clous, voire mieux."
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"Je mets les Bleus en-dessous de l'Espagne"
Video credit: Eurosport
Il n'en faudra pas moins pour espérer se frayer une place dans la liste de Didier Deschamps pour la prochaine Coupe du monde, que les Bleus se sont assurés de disputer jeudi. Le Cityzen se dit déjà "impatient d'y être", sûr de son rôle nouveau avec les Bleus. "J'en ai eu des frissons, qui plus est aux Etats-Unis… Tellement de sentiments, de fierté, de belles émotions qui viennent". Une question de plaisir, encore une fois.
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