Chelsea, pari tenu

Il suffit de palper la tension entre Didier Drogba et Michael Ballack, au moment de tirer certains coups francs, pour s'apercevoir de l'extrême importance de ce choc pour les Blues. Il faut dire que la victoire était la seule alternative possible pour croire à un quatrième titre, un troisième pour cette génération. Avant ce choc de la 36e journée, les Red Devils possédaient trois points d'avance, quatre en vérité si l'on tient compte de la différence de buts largement favorable aux champions en titre (+54 contre +36). Les Mancuniens avaient donc droit à un joker. Au terme d'un match plein, les Londoniens effacent ce joker et, surtout, reviennent totalement dans la course au titre.

Les Blues ajoutent une unité à leur série hallucinante de rencontres sans défaite à domicile, portée désormais à 81. Sans parler de cette invincibilité à Stamford Bridge, ce succès 2-1 des Londoniens n'est pas surprenant. Manchester United reste, en effet, sur deux résultats nuls (2-2 à Boro et 1-1 à Blackburn) pour une victoire face à Arsenal (2-1). Au-delà des résultats, les hommes de Sir Alex Ferguson n'affichent plus la même assurance dans leur jeu, comme ils l'ont montré à Barcelone (0-0), en demi-finale aller de la Ligue des Champions. Les Blues sont, au contraire, en phase ascendante. Invaincus en 2008, les hommes d'Avram Grant restent sur un nul plein de promesses à Liverpool (1-1) en C1.

Le technicien israélien voit le vent tourner en sa faveur. Intronisé juste avant le déplacement à Old Trafford à l'aller (défaite 2-0), Avram Grant a longtemps été décrié par les médias et au sein même de son équipe. On lui reprochait notamment une incapacité à s'imposer face aux grandes équipes. Ses choix techniques étaient également décortiqués à la loupe. En quelques semaines, Grant s'est imposé face à Arsenal (2-1) et donc Manchester United (2-1). Une action vient démontrer cette nouvelle tendance. Andreï Shevchenko, Ballon d'Or 2004 et au bout du banc depuis de nombreuses semaines, vient sauver les siens sur sa ligne alors que Darren Fletcher avait trompé Petr Cech.

Une dernière action salvatrice pour des Blues venus chercher, jusque dans leurs ultimes retranchements, ce succès. Un but de Ballack de la tête, bien servi par Didier Drogba, dans les arrêts de jeu de la première période (1-0, 45+1e), récompense une domination sans partage des locaux dans un Stamford Bridge tout acquis à la cause des locaux. La physionomie du second acte est différente, Manchester revient des vestiaires avec de nouvelles intentions, bien plus offensives et parviennent à égaliser. Profitant d'une énorme bourde de Ricardo Carvalho, Wayne Rooney gagne son duel avec Petr Cech et remet les deux équipes à égalité (1-1, 56e).

L'entrée en jeu de Cristiano Ronaldo n'y fera rien, les Blues ne repartiront pas sans la victoire. Suite à une main de Michael Carrick dans sa surface, Michael Ballack, sur penalty, double son score personnel et donne l'avantage aux Blues, définitivement (2-1, 86e). Cette victoire des Blues relance complètement la course au titre, les deux dernières journées vaudront donc leur pesant d'or. Les Red Devils recevront West-Ham et se déplaceront à Wigan. Chelsea, de son côté, défiera Newcastle à St James Park, puis accueillera Bolton lors de la dernière journée. Le titre est encore loin d'être joué...

Quatre jours après un match énorme à Anfield face à Chelsea (1-1) en demi-finale aller de la Ligue des Champions, Liverpool se déplaçait à Saint Andrews pour valider sa 4e place au classement. Rafael Benitez devra patienter, ses joueurs n'ayant pu faire mieux que match nul (2-2) au terme d'une rencontre ou chaque équipe aura eu sa période. Birmingham (18e) de son côté, peut regretter l'isssue de cette rencontre qui ne l'arrange pas dans l'optique du maintien.

Alex McLeish, l'entraîneur de Birmingham, coachait pour la 150e fois l'équipe de la deuxième ville d'Angleterre. Dans l'ambiance surchauffée de St Andrews, le technicien des Blues a longtemps cru pouvoir s'offrir un beau cadeau et faire chuter une équipe du "big 4" pour la première fois depuis trois ans. A 2-0 (55e), il s'autorisait même un petit sourire avec un poing rageur en direction du public. Visiblement émoussés, les joueurs de Rafael Benitez étaient aux abonnés absents en première période, ne semblant pas vraiment concernés par les débats, malgré le turnover décrété par le coach espagnol. Les titularisations de Lucas, Plessis, Voronin, Penannt et Crouch n'insufflaient pas la fraîcheur espérée. Forssell, sur un centre de McFadden, avait offert l'avantage aux locaux (1-0, 34e) avant que Larsson ne double la mise d'un coup franc magistral dans la lucarne de Reina (2-0, 55e).

Liverpool était sonné mais pas abattu. Jermaine Pennant, en forme internationale, feu-follet insaisissable sur le flanc droit, réveillait ses camarades et transmettait le ballon à Voronin dans la surface qui déviait instantanément pour Crouch. Le géant anglais fusillait Taylor... et relançait son équipe (2-1, 62e). La fin de match n'était qu'une succesions de vagues rouges sur le but de Taylor et c'est presque naturellement que Benayoun, bien aidé par le dos du malheureux Ridgewell, décrochait le point du match nul (2-2, 76e) à la conclusion d'une action limpide initiée par ce diable de Pennant. Les Reds ramènent un point heureux de ce déplacement mais à choisir, ils auraient certainement préféré l'échanger avec une victoire mardi dernier. Birmingham (18e) reste pour la première fois de la saison, deux journées de suite en position de relégable, une bien mauvaise nouvelle à deux matches du verdict final.

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