Ligue des Nations I Italie - Moldavie I "Un manque de respect" : Francesco Acerbi, le refus de la discorde
Convoqué par Luciano Spalletti pour le rassemblement de l'Italie la semaine passée, Francesco Acerbi, défenseur de l'Inter Milan et fraîchement battu en finale de la Ligue des champions par le PSG (5-0), a préféré décliner cette convocation. Pour se justifier, il a notamment déclaré réclamer plus de "respect" de la part du sélectionneur italien. Qui lui a répliqué. Mais alors, que s'est-il passé ?
Pour Paris, est-ce le début d'une dynastie ?
Video credit: Eurosport
Francesco Acerbi pensait bien faire. En inscrivant le but égalisateur face au FC Barcelone au bout du temps additionnel le 6 mai dernier, le défenseur italien de 37 ans avait permis à son équipe, l'Inter Milan, d'arracher une prolongation qui permettra aux siens de décrocher un billet pour la grande finale de Munich (4-3). À l'époque, tout cela ressemblait au paradis. Mais le PSG a décidé de gâcher la belle histoire nerazzurra en collant un 5-0 digne de l'enfer. Dans la foulée de cette débâcle, tout s'est enchaîné : Simone Inzaghi a fait ses valises pour Al-Hilal, ses dirigeants, pris au dépourvu, l'ont remplacé par le novice Cristian Chivu et Francesco Acerbi, toujours lui, a décidé de passer un coup de fil à son sélectionneur au lendemain de la finale pour lui annoncer qu'il ne comptait pas honorer sa sélection. De quoi provoquer la surprise de Luciano Spalletti à l'autre bout du fil.
"Je prends acte de cette décision, et on avance, déclarait le désormais ex-sélectionneur italien lundi. Une question physique ? Je ne pense pas. Il a repensé à tout ce qu'il s'est passé autour de lui (...) Pour moi, Acerbi n'est pas quelqu'un qui n'a pas de valeurs. Mais il faut prendre acte des réactions et des pensées des joueurs." Des déclarations de façade qui cachaient une certaine colère du technicien toscan, qui peine à comprendre comment un joueur peut refuser ce qui devrait être le couronnement de son travail : un appel en sélection. Non sans oublier l'amour du maillot, encore plus en Italie, où la Nazionale demeure sacrée. Pour justifier son acte, l'intéressé aux 34 sélections a publié dans la foulée un message sur ses réseaux sociaux.
"Ce n’est pas une décision prise à la légère, car porter le maillot azzurro a toujours été pour moi un honneur et une source de fierté, écrivait-il. Cependant, j’ai estimé qu’au vu des événements récents, les conditions n’étaient pas réunies aujourd’hui pour poursuivre sereinement sur cette voie. Je ne cherche ni excuses ni faveurs, mais j’exige le respect. Et si ce respect manque à ceux qui devraient diriger un groupe, alors je préfère me retirer. Je ne suis pas quelqu’un qui s’accroche à une convocation : j’ai toujours tout donné, mais je ne resterai pas là où je ne suis plus vraiment désiré et il est clair que je ne fais pas partie du projet du sélectionneur." En ajoutant, promis, que cette décision ne découlait pas de la déception post-finale face au PSG. "Et elle n'est pas définitive", précisait également le défenseur. Mais pour son sélectionneur, elle l'est.
Un jour, Acerbi m'expliquera où je lui ai manqué de respect
Alors, à quoi se réfère Acerbi lorsqu'il évoque ce "manque de respect" envers sa personne ? Très probablement à une conférence de presse où, lorsqu'un journaliste le questionna sur une possible convocation du défenseur pour s'occuper du marquage d'Erling Haaland lors des qualifications pour le Mondial 2026, Spalletti avait répondu en lui demandait s'il connaissait son âge. "Selon moi, Bastoni, Calafiori et Buongiorno ont des qualités importantes. C'est vrai qu'Acerbi est un footballeur fantastique et qu'il réalise une grande saison. Mais je crois en mes joueurs et j'avance comme ça", avait-il expliqué sans rien exclure pour la suite. Preuve en est, il avait décidé de rappeler le défenseur de 37 ans pour ce rassemblement de juin. Il aurait peut-être fait du bien, d'ailleurs, au vu de la déroute en Norvège vendredi (3-0).
/origin-imgresizer.eurosport.com/2025/05/06/image-cf0eed5b-521e-4900-bb07-a25b9373bf38-85-2560-1440.jpeg)
Francesco Acerbi
Crédit: Getty Images
"Un jour, Acerbi m'expliquera où je lui ai manqué de respect, et moi je lui dirai ce que je pense de ce qu'il a fait, à moi et à l'équipe nationale", a balancé le sélectionneur en conférence de presse la semaine dernière, plus vraiment dans le même ton que sa première. La légende de la Nazionale, Gianluigi Buffon, désormais chef de délégation de l'équipe italienne, s'en est lui aussi pris à l'ancien défenseur de Sassuolo.
"Au final, des personnages comme moi, Spalletti ou les entraîneurs et les managers qui étaient là avant, nous sommes là mais nous sommes éphémères. Pendant une certaine période de notre vie, nous avons l’honneur de pouvoir représenter l’Italie. Tout ce qui compte, c'est le maillot bleu et la capacité de représenter notre nation", a balancé celui qui a fait l'histoire de la Juventus Turin. Lui aussi ne comprend pas comment il est possible de dire non à la sélection italienne, qui devrait être au-dessus de tout et tous.
Le "like" de Mancini
Puisqu'une polémique peut en cacher une autre, Luciano Spalletti a également dû faire face au "like" de la discorde : celui de son prédécesseur Roberto Mancini. En effet, ce dernier a "aimé" la publication Instagram de Francesco Acerbi, comme s'il approuvait les dire de son ancien défenseur. "Quelqu'un lui a sûrement volé son téléphone et lui a mis ce "like" pour le mettre dans l'embarras. Aujourd'hui, tous les téléphones sont piratés. Je ne peux pas penser que ce soit autre chose", ironisait Spalletti sur le sujet.
"Il doit y avoir des choses plus importantes à commenter, non ?", répondait de son côté le "Mancio" lors de l'évènement "The Coach Experience" à Rimini. Interrogé sur le sujet Acerbi, le capitaine Gianluigi Donnarumma, lui, avait préféré tempérer pour ne pas en remettre une couche : "Je pense que chacun est responsable de ses actes et ceux qui viennent ici savent qu’ils doivent tout donner." Chapitre clos. Pour de bon.
Sur le même sujet
/origin-imgresizer.eurosport.com/2025/11/07/image-989f71df-72c1-4285-a183-3ed98f973cd9-68-310-310.jpeg)